La pauvreté a sensiblement baissé au Maroc. Elle reste cependant C’est le constat fait par une étude du Haut-Commissariat au Plan (HCP).
La pauvreté au Maroc a sensiblement baissé, sous toutes ses formes. C’est ce qui ressort d’une étude du Haut-Commissariat au Plan (HCP), présentée à la presse par Ahmed Lahlimi Alami. Traitant des résultats de la cartographie de la pauvreté multidimensuelle, le Haut-Commissaire au Plan a souligné que les taux de pauvreté sont devenus statistiquement insignifiants dans le milieu urbain, mais que cette dernière reste le phénomène rural par excellence. Sous sa forme monétaire, elle touche près de 2% en milieu urbain et près de 9% en milieu rural.
Taux de pauvreté insignifiant en urbain
Le Haut-Commissaire au Plan a rappelé: «Si les taux de pauvreté étaient devenus statistiquement insignifiants dans le milieu urbain, la pauvreté reste, cependant, le phénomène rural par excellence». Et de souligner que l’insignifiance ne doit cependant pas occulter la lourdeur de la densité des ruraux à subir cette situation.
La pauvreté dure à vivre
S’agissant de la pauvreté multidimensionnelle, «elle décline un taux de prévalence de 8,2% à l’échelle nationale, portant le nombre de nos concitoyens qui en subissent la prévalence à 2,8% millions, dont 400.000 en milieu urbain et 2,4 millions en milieu rural, avec des taux de prévalence respectivement de 2% et de 17,7%», a précisé Lahlimi. Il se confirme, selon l’étude, cette nette réalité, à savoir que la pauvreté, dure à vivre dans tous les cas et dans tous les milieux, reste cependant au Maroc un phénomène rural.
Présentant quelques résultats à partir de la cartographie de la pauvreté multidimensionnelle, le Haut-Commissaire au Plan a indiqué que l’ensemble des travaux réalisés par le HCP n’ont cessé de confirmer la forte tendance à la baisse de la pauvreté, sous toutes ses formes, au Maroc. L’insignifiance ne doit pas, a rappelé Lahlimi, occulter la lourdeur de la densité humaine du phénomène. «Ils sont, a-t-il dit, quelque 380.000 citoyens urbains et 1,3 millions de ruraux à subir cette situation». Du reste, même ceux parmi les citoyens qui ne sont pas concernés par ces chiffres, parce que statistiquement sont non pauvres, 45% d’entre eux continuent de dénoncer la pauvreté qu’ils subissent au niveau de leur vécu.
Forte tendance à la baisse de la pauvreté
Depuis le début du siècle, notamment dans le cadre de l’exploitation des résultats de l’Enquête nationale sur la consommation et les dépenses des ménages de 2001, «nous n’avons cessé, a rappelé Lahlimi, de déployer des efforts pour mesurer et analyser le phénomène de la pauvreté dans notre pays».
Sur le Plan International, notamment sous l’impulsion du travail assidu de l’Oxford Poverty and Human Development Initiative (OPHI), relevant de l’Université d’Oxford et de sa Directrice Mme Sabine Alkire, le développement des analyses théoriques relatives à la pauvreté dans le monde a fait prévaloir l’approche de la pauvreté multidimensionnelle, adoptée depuis 2010 par le programme des Nations Unies pour le développement et l’intégration de son indicateur, dans le rapport annuel sur le Développement humain, comme une dimension significative de l’effort des pays dans ce domaine.
Pour une cartographie de la pauvreté
«L’approche multidimensionnelle reste cependant utile, à plus d’un titre», a rappelé le Haut-Commissaire au Plan, d’où l’intérêt d’une cartographie de la pauvreté multidimensionnelle pour les décideurs aux niveaux national et régional, comme au niveau de toutes les unités territoriales de base.
Et Lahlimi de conclure qu’au moment où le Maroc s’oriente vers une régionalisation avancée, la cartographie de la pauvreté présenterait, pour les autorités régionales, provinciales et communales, un cadre opérationnel, pour une affectation optimale des ressources disponibles, en fonction des déficits sociaux les plus lourds.
Cumuler les deux formes de pauvreté
Pour se limiter au niveau d’une approche plus globale de la pauvreté dans au Maroc, Lahlimi affirmé: «La prévalence de la pauvreté sous ses deux formes, multidimensionnelle et monétaire, affecte 11,7% de nos citoyens, portant leur nombre à près de 4 millions. Parmi ces derniers, près de 480.000 pourraient être considérés comme vivant dans l’extrême pauvreté en cumulant les deux formes de pauvreté, monétaire et multidimensionnelle. Ils représentent, dès lors, 1,4% de la population au Maroc».
Mohammed Nafaa