Les nouvelles technologies présentent des opportunités qui devraient produire des effets positifs pour l’autonomisation de la femme, en intégrant la perspective de genre afin de ne pas créer de nouvelles sources d’inégalités, souligne un rapport du Policy Center for the New South (PCNS).
Intitulé “Accessibilité des femmes aux opportunités économiques au Maroc”, ce policy brief, rédigé par Mounia Boucetta, Senior Fellow PCNS, souligne que les technologies numériques offrent un espace de création et de développement qui permet à plusieurs femmes de travailler en ligne, soit dans le domaine du salariat ou de l’entrepreneuriat.
“Des programmes spécifiques sont nécessaires pour accompagner et offrir le cadre approprié aux femmes qui se lancent dans l’entrepreneuriat numérique, à défaut nous constatons l’émergence de l’informel numérique qui d’ailleurs n’est pas exclusif aux femmes”, relève Mme Boucetta, ajoutant que les réseaux sociaux peuvent ainsi être utilisés pour connecter les femmes à des communautés de soutien et à des opportunités économiques, mais il y a lieu de lutter contre la cyberintimidation, la désinformation et les préjugés du genre en ligne.
Et de noter que selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP), l’usage des nouvelles technologies de l’information et de la communication contribue à hauteur de 19 % à la violence à l’encontre des femmes. Cette contribution s’élève à 34 % pour les filles âgées de 15 à 19 ans et à 28 % pour les femmes âgées de 20 à 24 ans.
Le policy brief souligne, en outre, que le travail à distance sera certainement de plus en plus développé, ce qui pourrait offrir plus de flexibilité aux travailleuses, selon leur besoin, estimant, toutefois, que ce cadre, dans la durée, ne leur permet pas de garder la même qualité d’échange et de connexion avec leurs collègues et peut affecter leur évolution de carrière.
Par ailleurs, le rapport rappelle que le gouvernement s’est fixé comme objectif de faire évoluer le taux d’activité des femmes de 20 % à 30 % d’ici 2026, relevant que cette progression projetée nécessitera des mesures qui produisent des effets exceptionnels.
“Produire de l’impact à ce niveau et de manière durable en 4 ou 5 ans reste un objectif très ambitieux. La politique de ciblage s’impose pour répondre aux vrais besoins et apporter des réponses adaptées à chaque catégorie socioéconomique des femmes marocaines, en fonction des quatre facteurs analysés à savoir: l’âge, l’éducation, le statut matrimonial et le milieu/région”, précise Mme Boucetta.
De ce fait, le taux de 30 % visé devrait être décliné en sous-objectifs par catégorie et par territoire, pour identifier l’effort additionnel à mener par l’ensemble des parties prenantes pouvoirs publics, secteur privé et société civile) ainsi que les actions à mettre en place pour y parvenir, selon l’échéancier fixé.
Ces actions, poursuit la même source, devraient réserver des programmes spécifiques aux femmes dont les tranches d’âge sont entre 25 ans et 59 ans, vu que la croissance recherchée proviendrait de ces segments qui présentent un fort potentiel et en même temps un grand déficit.
Et de conclure que les possibilités pour renforcer l’accessibilité des femmes aux opportunités économiques sont multiples. Elles doivent s’inscrire dans une évolution dynamique qui tient compte des facteurs impactant le plus leurs activités et qui prend en charge la diversité de leurs besoins et de leurs contraintes.
LR/MAP