Plus de deux semaines après sa présentation par le ministère de tutelle aux professionnels de la pêche artisanale, le projet des «puces», qui consiste à lutter contre les barques illégales, entre en vigueur à Kénitra et à Essaouira.
Alors que la question de la «légalité» de sa mise en œuvre fait toujours polémique au sein des professionnels de la pêche artisanale, qui reprochent l’absence d’un texte d’application, le nouveau projet des «puces», qui se fixe comme objectif de lutter contre les barques artisanales illégales, entre dans sa phase exécutoire. Le coup d’envoi de ce projet, qui consiste à équiper 17.000 barques artisanales à travers le pays par des «puces», est donné par la Chambre de pêches maritimes du nord. La décision a, d’ailleurs, été approuvée par les membres de cette instance professionnelle, lors de son Assemblée générale tenue le 5 octobre à Casablanca.
Dès les prochains jours, ce projet, dont le budget alloué est de 3,4 millions de dirhams, entrera ainsi en vigueur dans deux ports, à savoir ceux de Mehdia et d’Essaouira, assure-t-on à la Chambre de pêches maritimes du nord. A l’heure où nous mettions sous presse, une réunion devait être tenue à la Chambre, pour débattre de la mise en vigueur dudit projet dans les deux ports ciblés par cette opération, laquelle, déclarent des professionnels, pourrait rencontrer des difficultés. En effet, il reste encore des défis à relever. En réalité, le nombre légal dans la zone nord (Moulay Bousselham-Essaouira) est estimé à environ 4.616 barques. Cependant, il existe un nombre non déterminé de barques clandestines qui pourraient échapper à ce système d’identification, lequel deviendra obligatoire dès que le texte d’application sera adopté au parlement.
«Dans la région de Moulay Bousselham-Essaouira, il y a en principe près de 8.000 barques qui opèrent dans ce segment de pêche artisanale. A noter qu’un nombre non déterminé de barques clandestines ont le même numéro d’immatriculation», souligne Larbi Mhaidi, président de la Fédération nationale des pêches maritimes. Et celui-ci, également vice-président de la Chambre de pêches maritimes du nord, d’ajouter: «Le nombre des dispositifs permettant de contrôler les barques actuellement autorisées est de seulement 156. Nous pensons que ce système n’est donc pas suffisant pour contrôler toutes les barques qu’il y a aujourd’hui». Et ce n’est pas tout. Les professionnels pointent du doigt un autre problème. «Certains professionnels de la pêche artisanale ont des ‘‘Souilka’’, des barques qui dépassent la longueur légale autorisée dans ce segment. Ce type de barques -bien qu’elles soient utilisées par certains professionnels de la pêche artisanale- ne doivent pas être équipées par ces puces», est-il indiqué. Pour remédier à ces problèmes, le ministère de tutelle prévoit des rencontres en présence de la SG, Zakia Driouch et des professionnels, dans les jours qui viennent, indique-t-on au département de Aziz Akhannouch. «Nous allons organiser des rencontres au niveau des Chambres et des ports, pour expliquer aux professionnels les détails de ce projet de ‘‘puces’’, lequel va limiter le phénomène d’avoir plusieurs barques ayant la même autorisation. A noter, par ailleurs, qu’après l’installation de ce dispositif de puces, on va s’attaquer à la question de longueur des barques et prendre en compte les contraintes des professionnels à ce sujet», déclare Bouchta Aichane, directeur de la pêche maritime et de l’aquaculture. Selon ce dernier, le ministère serait actuellement à l’œuvre pour mettre en place un programme visant la restructuration de ce segment de la pêche artisanale. «Dès que notre vision sera claire et prête, nous allons la présenter aux professionnels», conclut le responsable. Un dossier à suivre…
Naîma Cherii