Le renchérissement du prix du carburant était, encore une fois, au centre des discussions, jeudi dernier, lors d’une rencontre des professionnels de la pêche avec le ministre des Affaires générales et de la Gouvernance, Lahcen Daoudi.
«La hausse du gasoil a engendré une augmentation des charges à un niveau record pour les opérateurs de la pêche, tous segments confondus» a déclaré au Reporter le président de la Confédération nationale de la pêche côtière (CNPM), Larbi Mhidi. Dans un entretien téléphonique, ce dernier a jugé que «plusieurs sociétés opérant dans le secteur de la pêche, notamment les petites unités, font actuellement face à une crise structurelle sans précédents». A l’issue de cette rencontre, Daoudi a déclaré à ces professionnels que le gouvernement œuvre actuellement à défaire les prix, annonçant un proche plafonnement des prix des carburants au Maroc. Lors de cette rencontre, le ministre PJDiste a également promis aux représentants du secteur de la pêche de prendre les actions nécessaires, notamment sur bon nombre de revendications que ces derniers lui ont soumises, a souligné le président de la CNPM. Celui-ci a signalé la faillite de nombreuses unités industrielles à cause, a-t-il dit, des charges imposées aux professionnels de la pêche au niveau de l’enceinte portuaire.
Ces charges, selon Larbi Mhidi, également vice-président de la Chambre des pêches maritimes de l’Atlantique Nord, auraient accablés les propriétaires de ces unités de dettes, au moment où leurs doléances, a-t-il dit, ont été constamment ignorées par les administrations concernées (ANP, ONEE…). A tel point que les professionnels de la pêche n’ont trouvé d’autre issue que de demander le soutien du ministre des Affaires générales et de la Gouvernance, Lahcen Daoudi; lequel a tenu, jeudi 21 juin à Rabat, une rencontre avec les professionnels de la pêche. L’objectif était de prendre connaissance de la situation du secteur, afin de convenir des actions et des mesures urgentes à prendre par le gouvernement.
Ainsi, une nouvelle fois, les opérateurs de la filière de la pêche ont fait mention des charges au niveau de l’enceinte portuaire et aux prix exorbitants du loyer. «Les opérateurs se sont toujours plaints de ce qu’ils qualifient d’indifférence concernant leurs revendications dont, entre autres, la question du local loué aux unités industrielles de la pêche par l’ANP. Une question qui inquiète beaucoup les opérateurs. Car, chaque année, ce loyer est revu à la hausse par l’ANP», a précisé un armateur à Casablanca.
Une autre source de conflit, a précisé notre interlocuteur, est la facture très élevée de l’eau et de l’électricité dans l’enceinte portuaire. «Au sein des ports, on applique aux sociétés opérant dans la pêche les mêmes tarifs que ceux appliqués aux particuliers. Il y a plusieurs unités qui ont fermé leurs portes à cause de ce problème d’eau et d’électricité», a expliqué un autre opérateur à Kenitra. Et celui-ci d’ajouter: «Il faut revoir la loi 15-O2. Les tarifs dans les ports doivent normalement être les mêmes que pour les sociétés industrielles». Au port de Kénitra, a fait savoir cet armateur, «pas moins de dix unités opérant dans la valorisation des produits halieutiques ont d’ailleurs fermé leur porte».
Naîma Cherii