«Nous avons milité, afin de bâtir un patronat innovant qui rassemble les petites, moyennes et grandes entreprises, dans toutes les régions… La CGEM est avant tout une force de proposition, une organisation au service d’une cause nationale, celle des entreprises». «Ce statut ne nous a pas été offert, il nous a fallu nous battre»
Ces citations sont issues du discours de Miriem Bensalah-Chaqroun, désormais ex-patronne des patrons qui a appelé son successeur à s’impliquer davantage, afin de «faire émerger une nouvelle croissance économique».
Rappelant que la force de la Confédération résidait d’abord dans son statut de représentant des employeurs, Bensalah a également appelé Mezouar à œuvrer pour un nouveau contrat social «fort, complet et inclusif». Et de préciser: «Nous avons initié ce grand chantier, il y a quelques semaines, avec les syndicats et les pouvoirs publics. Il faudrait que mes successeurs s’y attellent, car là est le nœud gordien».
Par ce discours et à travers le bilan des six années passées à la tête de la confédération, dressé par la présidente sortante, l’on pouvait comprendre de quelle CGEM héritait Mezouar. Un héritage volontairement inventorié pour insister sur les efforts déployés par la présidente et son équipe, qui ont œuvré «la foi chevillée au corps» à mettre sur pied un patronat, a-t-elle précisé, «capable de répondre aux attentes des chefs d’entreprise sur les plans économique, social, fiscal et juridique et ce, dans un contexte où le Maroc est entré de plain-pied dans la mondialisation et où le pays s’engageait dans une réforme institutionnelle historique».
L’ex-présidente de la CGEM a aussi fait observer que le Maroc a «plus que jamais besoin de la participation de tous pour construire un pays moderne… Nous, chefs d’entreprise, entrepreneurs, nous devons nous impliquer davantage dans une démarche audacieuse, pour un véritable progrès social», a-t-elle plaidé.
Après avoir estimé que la CGEM est «le partenaire officiel du gouvernement et des syndicats», Bensalah-Chaqroun a fait observer qu’en six ans, la Confédération a amélioré sa représentativité à travers l’inclusion de nouveaux secteurs comme la plasturgie, l’agriculture et la culture. En six ans, a-t-elle poursuivi, la Confédération a également élargi sa présence à 17 villes et attiré 2.000 nouveaux membres directs.
«La CGEM parle aujourd’hui au nom de plus de 90.000 membres directs et indirects, 34 fédérations sectorielles et 174 associations professionnelles. La CGEM s’exprime aussi au nom des Marocains Entrepreneurs du Monde (MeM), auxquels la Confédération a dédié sa 13ème CGEM Région».
Au sujet de la formation professionnelle continue, Bensalah a expliqué qu’elle a personnellement engagé un débat décisif auprès des Secrétaires généraux des partis et de leurs groupes parlementaires, sur le projet de loi sur la formation continue. Car, a-t-elle poursuivi, la double contrainte démographique et internationale que connaît le Maroc, fait de la réforme de la formation professionnelle un impératif catégorique.
Selon Bensalah, la CGEM fait désormais partie «des atouts Maroc et constitue une association qui a su créer la rupture, rétablir la confiance et renforcer l’inclusion, à travers les territoires, les femmes et les jeunes, les types d’entreprises et les filières».
Enfin, comme «signe de la maturité et de l’ancrage» de la Confédération, Bensalah a relevé «le débat démocratique» qui a caractérisé l’élection.
Mezouar sait bien maintenant de quelle CGEM il a hérité et sait bien quelle cap il va prendre pour les trois prochaines années…
Hamid Dades