C’est une bombe qu’a lancée au début du mois de décembre le journal mauritanien «Annakous». Selon ce média très bien informé, le fondateur du Front Polisario, El Ouali Mostapha Sayed, a été assassiné par les services secrets algériens.
Jusque-là, la version officielle soutenait qu’El Ouali avait été tué par balles le 9 juin 1976, lors d’un raid du Polisario en Mauritanie.
Mais alors que la famille du patron algérien des services de renseignements de l’époque, Kasdi Merbah (plus tard assassiné), cherchait à élucider les conditions de l’assassinat de leur proche, ils sont tombés sur des informations prouvant qu’El Ouali Mostapha Sayed a été liquidé suite à une décision d’Alger. Décision prise au palais El Mouradia, par le défunt président algérien Houari Boumediene qui, avec ses hommes de confiance -son conseiller Slimane Hoffman, son ministre des AE de l’époque, Abdelaziz Bouteflika, le patron des services de renseignements, Kasdi Merbah et le président du parlement, Mohamed Messaadia- avaient préparé un plan pour supprimer El Ouali, avant de lui organiser de grandes obsèques pour camoufler le meurtre.
Ce qui a valu cette sentence au fondateur du Polisario, c’est son intention, confiée à son ami Maa al-Aïnine, de normaliser les relations avec le Maroc et de négocier directement avec Rabat une solution au conflit du Sahara. A cette perspective, Boumediène et ses hommes ont vu rouge. C’est alors au Général Atailia Mohamed, alias le manchot, un proche d’El Ouali Mostapha Sayed, qu’a été confiée la sale besogne.
Ces investigations publiées par le journal «Annakous» nous apprennent enfin que c’est Slimane Hoffman qui avait suggéré qu’une fois éliminé, El Ouali soit remplacé par Mohamed Abdelaziz Al Marrakchi, plus soumis aux ordres du pouvoir algérien.