Port de M’diq : Quand les femmes réparent les filets de pêche

Port de M’diq : Quand les femmes réparent les filets de pêche

Au port de M’diq, il y a de plus en plus de patrons de pêche et d’armateurs qui ont besoin de personnes, à plein temps, pour ramender les filets de pêche abîmés par le dauphin noir «negro». Des femmes ont alors décidé de se lancer dans l’apprentissage de la réparation des filets de pêche.

Une première au Maroc. A M’diq, elles sont 12 femmes à connaître, depuis quelques mois, le secret de la réparation des filets de pêche. Jusque-là sans filetières, ce port du nord verra, très prochainement, l’ouverture d’un atelier où ces femmes pourront exercer ce métier, apprend-on à la Délégation de la pêche maritime à M’diq.

Latéfa, Souad, Fatema et neuf autres femmes membres de l’Association «La perle de la Méditerranée», qui vont se constituer incessamment en coopérative, sont les premières femmes marocaines à choisir d’exercer le métier de réparation des filets de pêche. Elles ont reçu une formation pour acquérir l’art de réparer les filets de pêche, sous la houlette des professionnels de la formation au centre dédié aux métiers de la mer à M’diq.

«C’est un métier exigeant. Il faut être disponible. Mais nous sommes contentes de nous lancer dans ce métier. Les femmes, elles aussi, savent le faire. Quand il y a des déchirures, on sait les réparer», explique Latéfa, présidente de l’Association de «La perle de la Méditerranée».

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Ces femmes qui n’ont rien à voir avec l’univers maritime, mais veulent s’essayer à un savoir-faire traditionnel, ont décidé de se lancer dans l’apprentissage, avec l’idée d’aider les armateurs dont les filets sont ravagés par le dauphin noir qui envahit la zone nord du royaume.

Elles connaissent aujourd’hui toutes les ficelles du métier. Et, avec l’aide de l’Association de l’Union des armateurs de la pêche maritime au port de M’Diq, ces femmes auront un local, très prochainement, au port de M’diq pour y exercer l’art complexe de la réparation des filets de pêche, déclare au Reporter Abdelouahed Chaer, président de cette association. «Les frappes du negro prennent de l’ampleur dans la zone. Le besoin existe donc. On ne peut qu’encourager ces femmes à exercer pour les armateurs et les patrons, dont les filets sont déchirés par ce poisson», précise cet armateur.

Redonner une deuxième jeunesse aux filets…

Port de M’diq : Quand les femmes réparent les filets de pêche

«Quand on voit l’état des filets que nous réparons, on se demande comment les marins-pêcheurs font pour revenir en mer», souligne Mohamed, un ancien pêcheur au port de M’diq, que nous avons rencontré, mercredi 1er août, sur le quai du port (après la réalisation de notre reportage à bord du senneur « Al Hilal III, qui expérimentait un nouveau filet de pêche censé protéger les pêcheurs du negro).

Ce même mercredi, aux environs de minuit, Mohamed et neuf autres hommes s’affairent à réparer un filet déchiré par le «negro» qui avait attaqué «Malki», un bateau de pêche qui revenait de la mer, après une marée de quatre heures. Pendant plusieurs heures, ces hommes vont s’atteler à redonner une deuxième jeunesse au filet déchiré par le «negro», devenu ici la bête noire des pêcheurs de la Méditerranée.

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Nous avons rencontré le propriétaire de ce navire de pêche, Saïd Aarab. Il nous a confié, l’air triste: «Cet animal a détruit mon filet. Je dois interrompre l’activité pendant quelques jours. Pour réparer le filet, j’ai fait appel à dix personnes». Rien que pour sa réparation, dit-il, «je dois débourser 2.000 dirhams, soit 200 DH pour chacun des hommes qui réparent le filet». A 200 DH, le métier de réparation des filets de pêche commence à intéresser les marins-pêcheurs de cette zone. «Je ne touche que 50-60 DH la journée. Ce n’est plus motivant pour un pêcheur», explique un pêcheur du port de M’diq.

Port de M’diq : Quand les femmes réparent les filets de pêche

Dans ce port, il y a de plus en plus de bateaux, comme «Malki», qui ont besoin de personnes à plein temps, pour ramender les filets endommagés par le «negro», affirme Abdelghani Boufrah, propriétaire d’«Al Hilal III», un bateau de pêche à bord duquel nous avons embarqué, ce mercredi 1er août.

Naîma Cherii

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