La crise de la pandémie du nouveau Coronavirus a mis en lumière les disparités existantes et risque de les accentuer encore davantage. Selon des syndicalistes, l’épidémie a provoqué des pertes d’emplois. «Les effets de la pandémie ont creusé les inégalités: les salariés précaires, les travailleurs à bas revenus, ainsi que les femmes, ont été plus concernés que les autres travailleurs», ont-ils affirmé. Ce constat est fait dans tous les pays et le Maroc n’y échappe pas.
Pour des représentants de la société civile, la crise Covid 19 a révélé des disparités territoriales, mais aussi de classes. « Quand on voit ce qui se passe dans un certain nombre de régions rurales, ou en termes de niveaux de salaires, on se rend compte des disparités territoriales et sociales qu’il y a dans notre pays », expliquent ces associatifs.
Pour eux, le taux de croissance enregistré par le royaume ne crée pas assez de postes d’emploi et génère des inégalités régionales et entre citoyens. Ce qui ne permet pas de créer des opportunités pour accueillir les jeunes arrivants sur le marché de l’emploi, précise-t-on.
Les lacunes et les travers du système de santé restent criants, entre manque d’infrastructures, pénurie de ressources humaines, carence des équipements et disparités territoriales, mettent-ils en garde.
Mais il y a une autre inégalité engendrée par la pandémie dont il va falloir se méfier, c’est celle entre les générations, estiment des économistes. D’ailleurs, des études menées après la crise de 2008, disent-ils, ont confirmé que les générations ayant eu la difficulté à entrer sur le marché de l’emploi pendant la crise n’ont jamais rattrapé leur retard en ce qui a trait à la carrière.
Pour eux, outre la relance économique, il faut imaginer des solutions au creusement de ces inégalités. Seule une action politique extrêmement ambitieuse de l’Etat peut permettre de dépasser cette crise, disent-ils.
Alors que la crise sanitaire a ainsi jeté une lumière crue sur les inégalités sociales, le Maroc sera-t-il capable d’en tirer les conséquences ?
Après la crise, « la priorité des priorités est de lutter contre ces inégalités, comme l’a expliqué Chakib Benmoussa, président de la Commission spéciale pour le nouveau modèle de développement (CSMD), dont les rencontres organisées ont permis de mettre l’accent sur un sentiment partagé de détérioration des services publics et de marginalisation de certains territoires.
L’un des principaux paramètres à prendre en considération aujourd’hui est lié aux répercussions de la crise Covid-19, précise Chakib Benmoussa, lors d’une conférence de presse tenue dernièrement -à distance- pour présenter le bilan d’étape.
Un Maroc social et créateur de richesse au niveau des territoires. Telles sont, entre autres, les priorités en matière de modèle de développement que devrait avoir le Maroc, à moyen terme, après la crise du Coronavirus, indique-t-on à la CSMD.
La prolongation du délai de remise des conclusions de cette instance au Souverain permettra ainsi de prendre en compte les nouvelles données, en mettant en place des «mesures fortes et urgentes» pour lutter contre les disparités.
NC
Réforme de l’Administration
Ce que la crise sanitaire va accélérer…
L’accélération de la réforme de l’Administration et la facilitation des procédures pour encourager l’investissement constitue une des priorités de la Commission spéciale pour le nouveau modèle de développement (CSMD), comme l’ont d’ailleurs récemment souligné les membres de cette instance.
Au-delà des nouvelles exigences liées aux effets de la pandémie de Coronavirus, ces derniers ont pointé la persistance de certains obstacles, notamment en termes de complexité des procédures et de manque de clarté des règles du jeu. «Le climat des affaires, malgré les efforts déployés, connait de nombreuses failles qui n’encouragent pas à la concurrence et l’investissement dans notre pays», indique-t-on à la CSMD.
L’une des priorités du nouveau modèle sera ainsi liée à l’accélération de la mise en place de la Charte de Déconcentration Administrative en tant que jalon pour accompagner la dynamique territoriale et le soutien à la transformation digitale de l’Administration comme leviers d’amélioration de la transparence et du service rendu aux usagers, précise-t-on.
Cette déconcentration permettra, à travers la réorganisation des services territoriaux, de simplifier les procédures et promouvoir un climat de confiance entre administrations et usagers, dont notamment les jeunes porteurs de projets.
Enfin, notons que pour accompagner l’investissement et réduire la lourdeur et l’inefficience dont souffre l’administration, la transformation digitale de l’Administration au service des citoyens et investisseurs, la digitalisation de l’économie et création d’un écosystème technologique, la convergence vers une société digitale inclusive sont nécessaires, après la crise de Coronavirus.
NC