Isolé sur la scène internationale, le président russe, Vladimir Poutine, a accusé les Occidentaux de prendre prétexte de la crise ukrainienne pour «freiner» son pays et a promis une série de réformes pour libéraliser l’économie russe au bord de la récession. «Même sans cela (la crise ukrainienne), ils (les Occidentaux) auraient inventé autre chose (…). Cela fait des décennies, des siècles. A chaque fois que quelqu’un estime que la Russie est trop forte, indépendante, ces mécanismes se mettent en place», a fustigé Vladimir Poutine, accusant également les États-Unis de «chercher à influencer nos relations avec nos voisins». «Parfois, on ne sait pas à qui il vaut mieux parler, avec les gouvernements ou directement avec leurs protecteurs ou leurs sponsors américains», a-t-il ironisé. Il a assuré les 1.000 parlementaires présents que l’Occident, cet ennemi diffus du Kremlin et doté de «valeurs» étrangères, ne fera jamais plier la Russie.
C’est cette entité vague, plus encore que le régime de Kiev, dirigé par des «sponsors américains», qui constitue désormais aux yeux de Vladimir Poutine la principale menace pour les intérêts russes.
Officiellement, Moscou n’a pas l’intention de «rompre» avec l’Union européenne et les États-Unis. Mais il était acquis, après une heure de discours, que les partenaires d’autrefois sont engagés dans une crise profonde et durable.
Patrice Zher