Manu Demeure, représentant résident de l’Agence belge de développement (CTB Maroc)
L’agence belge de développement, CTB Maroc, lancera très prochainement un programme d’appui à la filière Safran et à la filière datte dans la région de Sous-Massa-Draa, a déclaré au Reporter Manu Demeure, représentant résident de l’Agence.
Quelles sont les actions de la CTB Maroc?
La CTB est l’agence belge de développement chargée de la mise en œuvre de tout le programme de coopération gouvernemental entre le Royaume de Belgique et le Royaume du Maroc. Le programme de coopération belge est défini par un programme indicatif de coopération entre nos deux pays, lequel se négocie tous les cinq ans. Le dernier date de 2009 et totalise 80 millions d’euros qui ont été consacrés à l’aide gouvernementale au Maroc, dont à peu près 45% consacrés au secteur de l’agriculture, soit un don de 33,5 millions d’euros. A noter que 20 millions d’euros sont déjà engagés dans deux programmes. Il y a deux ans, nous avons démarré un projet pour l’appui au développement de la filière de l’amandier dans la province de l’Oriental. Très prochainement, un autre programme d’appui à la filière Safran et à la filière datte sera lancé dans la région de Souss-Massa-Draa.
Qu’en est-il du suivi des projets que vous appuyez?
En fait, nous travaillons étroitement avec les instances gouvernementales sur le terrain, au bénéfice des populations. Nous ne créons pas des unités de projets séparés, mais nous travaillons avec les fonctionnaires marocains du gouvernement sur le terrain. Toutes les dépenses sont décidées conjointement. Le but est d’améliorer les conditions de vie des populations, bien sûr, mais aussi et surtout leur productivité. Pour ce faire, nous allons faire de la formation et toute une série d’autres activités, dont certaines sont dédiées à l’investissement agricole.
Quelles sont les contraintes que les agriculteurs rencontrent dans la mise en œuvre de ces projets?
Je dois d’abord préciser que nous appuyons les politiques gouvernementales et la stratégie du Plan Maroc Vert qui est dirigée au bénéfice de tous les petits agriculteurs dans le cadre du pilier II, c’est-à-dire le pilier de l’agriculture solidaire. En ce qui concerne les contraintes, je dois dire que les grands problèmes que ces agriculteurs connaissent sont bien sûr techniques, mais aussi souvent d’ordre organisationnel. Ces agriculteurs n’arrivent pas toujours à travailler ensemble, ni même à bien communiquer avec l’Etat. C’est pourquoi l’Etat fait des efforts pour améliorer justement ses relations avec ces bénéficiaires à travers notamment le Plan Maroc Vert dans toutes les régions. Toutes les activités du gouvernement marocain dans une filière donnée bénéficient de l’appui des projets. Et il y a des plans de développement agricoles régionaux auxquels nous apportons un appui.
Pourquoi le choix des filières de l’amandier, du safran et des dattes?
Ce sont les priorités du gouvernement marocain. Et comme c’est de la coopération gouvernementale, nous avons adhéré à ces choix.
Le commerce agricole a été l’un des thèmes de l’édition 2013 du SIAM. Comment vous êtes-vous impliqués dans ce volet?
Dans tous nos projets, il est aussi prévu d’aider les agriculteurs à améliorer les conditions de commercialisation de leurs produits et ça passe notamment par une amélioration de la qualité des produits qui sortent des champs. D’ailleurs, il y a tout un travail de formation qui se fait de nouveau avec le ministère de tutelle en vue justement de l’amélioration de la qualité des produits agricoles.