Une coopération étroite entre les pouvoirs publics et le secteur de la pêche permettra la préservation de la biodiversité marine à condition que la pêche soit durable, a indiqué, mardi à Rabat, le ministre de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, Mohamed Sadiki.
“La pêche et la protection de l’environnement ne sont pas antinomiques. Ils peuvent concorder et continuer ensemble et nous pouvons contribuer à l’amélioration de la biodiversité marine à condition que la pêche soit durable. Pour ce faire, une coopération étroite entre les pouvoirs publics et le secteur de la pêche est indispensable pour réduire les risques de surexploitation et les prises accessoires”, a souligné M. Sadiki, dans une allocution lue en son nom par Abdelmalek Faraj, Directeur de l’Institut National de Recherche Halieutique, lors de l’ouverture d’un Symposium sur “La pêche dans le cadre mondial de la biodiversité post-2020”.
Et d’ajouter que les aires marines protégées sont un autre domaine de collaboration entre la pêche et la protection de la biodiversité et que le dialogue entre les différentes parties prenantes est la solution pour concilier pêche et préservation de l’environnement.
Les pêcheurs peuvent également jouer un rôle majeur dans la collecte des données pour mieux protéger la biodiversité marine, de l’inventaire des fonds marins pour l’habitat fragile aux tests d’appareils novateurs pour éviter les prises accessoires d’animaux sauvages, a fait savoir le ministre.
Il est donc essentiel, a relevé M. Sadiki, de développer et de défendre cette complémentarité entre la pêche et la biodiversité en assurant une coordination nationale entre les administrations des pêches et de l’environnement et au-delà de la coordination nationale, une coordination régionale et internationale.
Pour sa part, la ministre ghanéenne du Développement de la pêche et de l’aquaculture, Mavis Hawa Koomson a indiqué que dernièrement, le secteur de la pêche a été confronté à de multiples défis, notamment les pratiques de pêche, le changement climatique, la pollution des mers et des océans et la destruction des habitats marins.
Les problèmes environnementaux résultant de la destruction des habitats marins et de la pollution des mers ont un impact négatif sur les ressources halieutiques et la biodiversité, sur la perte d’investissements, et les changements dans le comportement de migration des poissons, a-t-elle poursuivi.
Ne pas s’attarder sur l’impact négatif des problèmes environnementaux n’affecte pas seulement la sécurité alimentaire, mais aussi les moyens de subsistance des poissons et des communautés de pêcheurs artisanaux qui sont les plus vulnérables au changement climatique, a-t-elle relevé.
De son côté, la ministre guinéenne de la pêche et de l’économie maritime, Charlotte Daffé, a noté que la pratique durable de la pêche permet de garantir la viabilité à long terme des pêcheries et des moyens de subsistance des communautés de pêcheurs, faisant savoir qu’en Guinée, le secteur de la pêche constitue un des plus importants secteurs pour lutter contre la pauvreté et la malnutrition et donc une des priorités du gouvernement.
Des efforts ont été fournis dans l’objectif d’améliorer considérablement la contribution du secteur de la pêche et de l’aquaculture au développement économique et sociale, à la sécurité alimentaire, la réduction de la pauvreté et à la protection de l’environnement, a ajouté la ministre.
En revanche, malgré les efforts et la volonté des parties prenantes, le secteur des pêches est frappé par les conséquences du changement climatique, dû essentiellement à l’activité des Hommes, a-t-elle précisé, estimant que le domaine de l’économie bleue est en parfaite harmonie avec le concept de développement de l’aquaculture durable.
Afin d’intégrer le secteur de la pêche dans le processus décisionnel en matière d’environnement dans le Cadre mondial pour la biodiversité post-2020, ce symposium, initié par la Conférence ministérielle sur la coopération halieutique entre les Etats africains riverains de l’océan atlantique (COMHAFAT), abordera, deux jours durant, les facteurs socio-économiques de la pêche en Afrique de l’Ouest, les impacts des décisions environnementales sur le secteur de la pêche et les moyens d’intégrer la voix du secteur de la pêche dans la prise de décision environnementale.
Créée en 1989, la COMHAFAT est une organisation intergouvernementale qui regroupe 22 pays allant du Maroc jusqu’à la Namibie. La Convention Constitutive de la COMHAFAT, “la Convention Régionale sur la Coopération Halieutique entre les Etats Africains Riverains de l’Océan Atlantique”, adoptée le 05 juillet 1991 à Dakar au Sénégal, fixe les domaines et les modalités de la Coopération Halieutique Régionale entre les Etats-Membres.
LR/MAP