La sacralité du mois de Ramadan et la symbolique que revêt la célébration de Aïd Al Fitr pour les 1,8 milliards de musulmans à travers le monde, n’ont pas suffi à dissuader Israël de commettre une nouvelle boucherie à Gaza.
Se réveiller le matin sans craindre pour sa vie et celle de ses proches est un droit humain fondamental dont ne jouissent pas les Palestiniens. Personne n’est mieux placé que les Gazaouis pour en témoigner. D’une superficie de 360 Km2 est entouré au nord, à l’est et au sud-est par Israël, et au sud-ouest par l’Egypte, Gaza croule depuis plusieurs jours sous les bombardements de l’aviation israélienne. Dans sa folie meurtrière, l’Etat hébreux a détruit tout sur son passage. Rien ni personne n’a été épargné. Bilan provisoire de cette nouvelle boucherie, 213 morts dont 61 enfants et 32 femmes, et 1.442 blessés. Ces chiffres sont voués à augmenter, en raison de la réaction timide de la communauté internationale qui n’arrive toujours pas à stopper la folie meurtrière de l’Etat hébreux, au-delà des condamnations verbales et regrets polis.
Les deux poids deux mesures de la communauté internationale
L’expérience a montré que lorsqu’il est question d’Israël, l’hésitation prend tout de suite le dessus. En revanche, les langues se délient bien plus rapidement quand il s’agit de tordre le bras à d’autres pays, notamment au sujet de leur intégrité territoriale. Depuis qu’Israël a déclenché son offensive sur Gaza, la communauté internationale a manqué de fermeté à l’égard de l’Etat hébreux. Ce manque d’implication est interprété par la partie israélienne comme une carte blanche qui lui est donnée par les grandes puissances mondiales afin d’agir comme maître des lieux dans la région. Cette configuration fait que Tel Aviv donne libre cours à ses délires les plus dévastateurs.
En l’absence de soutien et de protection nécessaires de la part de la communauté internationale au peuple palestinien, la montée des actes de violence de la part des forces d’occupation israéliennes, risquent de s’intensifier. Réuni mardi 18 mai 2021, pour la quatrième fois depuis le début de l’attaque israélienne contre la Bande de Gaza, le Conseil de Sécurité a échoué à s’entendre sur une déclaration commune concernant la situation actuelle au Proche-Orient. Alors que les Etats-Unis sont accusés d’être à l’origine de ce blocage en usant de leur droit de Véto à une déclaration de l’ONU sur Israël, Washington a expliqué, par la voix de son Ambassadrice auprès des Nations-Unies, Linda Thomas-Greenfield, que son pays estime qu’un communiqué public dans l’immédiat du Conseil de sécurité ne contribuerait pas à apaiser les tensions entre Israéliens et Palestiniens. «Nous n’avons pas été silencieux et vous non plus», a dit la diplomate américaine. «Notre priorité est et restera de mener des démarches diplomatiques intenses afin de mettre un terme à ces violences», a-t-elle ajouté. Ces développements interviennent alors que les Etats-Unis ont refusé, depuis le 10 mai 2021, trois projets de résolution appelant à la fin des violences au Proche-Orient. Mardi 18 mai 2021, la France a indiqué avoir déposé en coordination avec l’Egypte et la Jordanie, un projet de résolution devant le Conseil de sécurité, par lequel Paris réclame un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Sur le terrain, les affrontements entre Israël et le Hamas palestinien se sont poursuivis dans la nuit du mardi 18 au mercredi 19 mai 2021.
Les pays arabes ont-ils abandonné la cause Palestine?
Plusieurs pays arabes dont le Maroc, la Jordanie et l’Egypte, ont multiplié les tentatives de médiation afin d’apaiser le climat de tensions au Proche-Orient. Lors de la dernière réunion d’urgence du Conseil de la Ligue des Etats arabes, Rabat a exprimé sa vive préoccupation suite à la situation au Proche-Orient. Dans ce cadre, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, a souligné que la prévalence du discours de haine et de rancœur, diminue considérablement les chances de paix dans la région. Le Chef de la diplomatique marocaine a rappelé, en outre, que le Royaume place la cause palestinienne en tête de ses préoccupations, au même rang que le dossier du Sahara. Le Maroc a constamment soutenu tous les efforts menés par l’Autorité palestinienne pour protéger le statut juridique et le caractère islamique d’Al-Qods comme capitale de l’Etat palestinien, de même qu’il demeure accroché à la paix comme choix stratégique, tout en restant convaincu des vertus du dialogue et de la négociation, seul moyen de résoudre le conflit israélo-palestinien. La sincérité du Maroc, sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI, Président du Comité Al Qods, dans la défense de la cause palestinienne, est appréciée à sa juste valeur. Mardi 18 mai 2021, le Secrétaire d’Etat américain, Anthony Blinken, a souligné lors d’un entretien téléphonique avec son homologue Nasser Bourita, le rôle clé du Maroc dans la promotion de la paix et la stabilité au Proche Orient. Blinken a ajouté que Washington et Rabat travailleront ensemble dans la quête d’une solution au conflit israélo-palestinien.
La relance du processus de paix au Proche-Orient basé sur la solution à deux Etats, est tributaire d’une action collective et concertée en vue de rapprocher les points de vue des deux parties au conflit, tout en obligeant Israël à respecter ses engagements en vertu du droit international.
Mohcine Lourhzal