Quel impact de la crise syrienne ?

Frappe militaire ou non? Une question sur toutes les lèvres, taraudant l’esprit des plus avisés. Une frappe militaire aurait d’inévitables conséquences sur l’économie nationale.

Najib akesbi

Certes, les prix du pétrole à l’international ont perdu de leur vigueur en s’établissant aujourd’hui aux alentours de 108 dollars le baril de brent, après le bond spectaculaire des 115 dollars la semaine dernière. Toutefois, les soupçons d’une action militaire contre le régime de Damas font redouter un «scénario catastrophique», pour reprendre les propres termes de l’économiste Najib Akesbi. Ce qui aurait des retombées néfastes sur l’économie nationale et son équilibre budgétaire.

Déjà le déficit budgétaire s’élevait à fin juillet 2013 à près de 40 milliards de dirhams, au lieu de 24,3 milliards auparavant, soit une aggravation de presque le double. Et ce, bien que les charges de compensation aient perdu un peu de terrain pour se situer à 30,2 milliards, contre 31,9 milliards sur la même période de référence. Une atténuation qui pourrait paraître trompeuse avec le retour des inquiétudes internationales en lien avec les derniers discours du président Obama.
Akesbi craint une explosion des dépenses de compensation et, partant, le creusement des déficits aussi bien commercial que budgétaire, étant donné que les subventions allouées aux hydrocarbures accaparent 84% des dépenses de compensation. Sans oublier le risque d’une spirale inflationniste et tous les effets d’entraînement que pourrait provoquer une telle configuration prévisionnelle.
L’économiste insiste également sur le coût social trop lourd, mettant en garde contre toute réforme non bien calculée de cette Caisse qui a fait beaucoup parler d’elle. A ses yeux, le gouvernement Benkirane, déjà au pied du mur, tombe dans l’embarras du choix. «Plus on retarde une vraie et radicale réforme, plus la facture sociopolitique sera lourde. Apparemment, le gouvernement actuel n’a ni le courage, ni les moyens d’entamer cette réforme», explique-t-il. Et d’ajouter qu’il faudrait tout d’abord trouver un terrain d’entente avec le prochain allié politique, à savoir le Rassemblement national des indépendants (RNI).
Ceci est d’autant plus inquiétant que le projet de loi de Finances 2014 traîne encore.
Gardant un ton alarmiste, le professeur universitaire s’inquiète même du sort de la lettre de cadrage budgétaire non encore envoyée aux différents départements ministériels. Alors qu’en principe, cette lettre devrait être présentée au plus tard au mois de juin de chaque année comme le prévoit la procédure d’élaboration de la loi de Finances. Dans la foulée de cette ambigüité politique, une réforme même partielle pique du nez. De l’avis d’Akesbi, une indexation plafonnée des prix serait une solution provisoire mais loin de prétendre à l’efficience et l’efficacité sur la durée. Comme à son habitude, il pense qu’«on n’est pas encore sorti de l’auberge». Encore faut-il savoir si le chef de gouvernement accepte les pistes de réforme proposées par le parti de la colombe qui s’oppose catégoriquement à la logique des aides directes et ciblées. Quoique le gouvernement laisse entendre dernièrement que le projet de réforme est fin prêt.

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