C’est une «Semaine africaine de la Blockchain» qui a débuté à Rabat, lundi 28 juin 2021. L’événement est panafricain, avec la participation d’experts des cinq continents reconnus dans le domaine de la Blockchain. Au menu, la situation des banques virtuelles, de l’industrie de la crypto-monnaie et des paiements, ainsi que l’évaluation des défis réglementaires et des opportunités offertes par la Blockchain aux pays africains.
Ce Sommet panafricain, co-organisé par NexChange Group et Marita Group, en partenariat avec l’Union africaine (UA), offre plusieurs opportunités aux participants.
Tout d’abord, l’opportunité pour le Maroc de marquer sa présence dans ce secteur d’avenir, avec les atouts dont il dispose et qui lui sont reconnus.
En atteste le témoignage de Juwan Lee, président de NexChange Group, qui n’a pas manqué de souligner ces atouts à l’ouverture du Sommet.
En expliquant à la presse que «Africa Blockchain Week 2021» est le fruit d’une collaboration entre NexChange et Marita Group qui, suite à une joint-venture, ont créé Marnex Blockchain Holding, laquelle Marnex lancera une série d’événements d’envergure au niveau africain, Juwan Lee a en effet précisé que ces événements seront organisés en particulier au Maroc. Justifiant cela par le fait qu’en plus d’être un hub au niveau du continent, le Maroc dispose du cadre légal favorable au développement de la Blockchain.
C’est tout autant une occasion pour l’ensemble du secteur financier et bancaire africain qui devrait pouvoir, sa grande capacité d’adaptation et d’innovation aidant, intégrer la Blockchain et en saisir les opportunités.
Le Sommet, qui a réuni de nombreux décideurs, investisseurs, consultants et développeurs, offre aussi «l’opportunité de sceller plusieurs partenariats qui verront le jour dans un avenir proche», comme l’a souligné le président de NexChange Group, qui a ajouté qu’«en très peu de temps, Africa Blockchain Week a réussi à réunir plus de 10.000 participants, ce qui en fait le plus grand événement lié à la Blockchain jamais organisé en Afrique».
Et de conclure sur sa conviction que la Blockchain aura un impact majeur, non seulement sur les établissements étatiques, mais sur chaque citoyen en Afrique, parce que «la Blockchain jouera un rôle important dans des secteurs qui ont une importance majeure pour l’Afrique, à savoir l’agriculture, la santé et l’inclusion financière».
Revenant sur les opportunités qu’offre le Sommet «Africa Blockchain Week 2021», le PDG de Marita Group, Rahhal Boulgoute, a pour sa part estimé que cet événement est une occasion unique d’échanger entre des experts des cinq continents dont les compétences sont reconnues dans le domaine de la Blockchain, notant qu’à travers cet événement, le Maroc offre à l’Afrique la possibilité de profiter des expériences américaines, asiatiques et européennes grâce à la présence de plus de 100 intervenants représentants des institutions internationales et des gouvernements leaders dans le domaine de la Blockchain.
Domaine devenu incontournable du fait que les conditions particulières imposées par la crise sanitaire ont accéléré l’implémentation d’un nouveau modèle économique basé sur la digitalisation et la Blockchain, a expliqué Rahhal Boulgoute.
Le PDG de Marita Group annonce alors que cet événement se tiendra désormais chaque année et en présentiel dès 2022, avec l’amélioration prévue de la situation sanitaire.
Les débats du Sommet entre acteurs majeurs de la Blockchain et décideurs ont porté sur de nombreuses thématiques, telles: «les paiements Blockchain: paiements transfrontaliers, envois de fonds, règlement interbancaire», «les systèmes de paiement alternatifs pour la population non bancarisée», «l’identité numérique: transformer le paysage économique et politique de l’Afrique», ou encore «le développement de la banque numérique en Afrique».
Mais qu’est-ce que la Blockchain ?
La Blockchain est d’abord une plateforme digitale. Elle peut être définie comme un registre sur lequel des informations peuvent être inscrites, que ce soit une transaction commerciale, un droit de propriété, un contrat… Et ce, sans recours à une autorité, une institution ou une personne habilitée à le faire (sans organe central de contrôle).
Ceci est possible car il permet l’authentification des parties contractantes et la validation des transactions sans faille ni risque de falsification.
Souvent présentée comme la technologie la plus disruptive de la décennie, la Blockchain, ou chaine de blocs, continue d’attirer l’attention au regard de ses nombreux avantages et applications possibles dans tous les secteurs économiques, notamment ceux des banques et assurances.
Mais elle peut aussi profiter au simple citoyen. Grâce à son interaction directe avec les nouvelles formes de technologie, la Blockchain est devenue une excellente alternative pour des millions d’Africains non bancarisés qui n’ont pas accès aux systèmes de paiement mobile.
Devenue «buzzword» ces dernières années, la technologie Blockchain, que l’on retrouve derrière le bitcoin et d’autres crypto-monnaies, permet «le recours aux smart contrats qui sont des protocoles informatiques irrévocables, des contrats intelligents», comme l’explique, Kamal Zine-Eddine, Directeur de recherche à Paris Europlace, qui explique que c’est avec le recours à ces «smart contrats» que «l’usage de cette technologie s’est accéléré à partir de 2015».
Pour cet expert, les avantages de la Blockchain et ses cas d’usage sont nombreux. Dans une interview accordée à la MAP, il précise: «Pour le Maroc, de manière générale, cette technologie pourrait grandement contribuer à améliorer les relations contractuelles, accélérer les opérations commerciales, les relations bancaires et contribuer grandement à renforcer la liquidité des marchés».
S’agissant de l’élargissement d’accès aux services financiers au profit des différents segments de la population, la technologie de la Blockchain pourrait représenter une réponse et un levier important d’inclusion financière, estime l’expert qui souligne: «Lorsque Paris Europlace a organisé l’Africa Blockchain Summit, avec Bank Al Maghrib, en 2019, nous nous sommes rendus compte à quel point l’inclusion financière était au cœur des préoccupations, notamment en s’appuyant sur les nouvelles technologies».
Puis, en conclusion sur l’inclusion financière, il affirme que la Blockchain va faciliter et fluidifier la relation entre le client et le système bancaire et financier ; et apporter des solutions pour répondre aux besoins du quotidien de la population la moins favorisée.
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