Au Maroc, tout comme dans plusieurs autres pays musulmans, Ramadan s’est transformé en un mois de surconsommation, de gaspillage et de nervosité.
Assurément, Ramadan est un mois d’abstinence et une occasion idoine pour adopter une nouvelle hygiène de vie. Mais, dans le Royaume (comme partout ailleurs), les jeûneurs deviennent extrêmement dépensiers durant cette période de l’année. La fièvre des achats qui s’empare des citoyens est en contradiction totale avec les objectifs du Ramadan et son sens religieux profond. Devant un tel non-sens, il est grand temps de corriger certains mauvais comportements qui ont conduit à ces dérives si loin de la finalité du mois de Ramadan.
Les Marocains n’échappent pas à la culture de la consommation qui s’est emparée de la quasi-totalité des pays du monde. Cette nouvelle culture a fait que l’action de consommer ne répond plus à un besoin ou une nécessité biologique. C’est devenu plutôt un signe ostentatoire du rang social.
Ramadan est également devenu un rendez-vous annuel incontournable dans les agendas des grandes surfaces commerciales. A tel point qu’il est difficile de résister, durant ce mois, au matraquage publicitaire par les différentes marques alimentaires. Ceux qui soutiennent ce point de vue expliquent que le sentiment de faim, occasionné par le jeûne, aiguise l’appétit’ et rend les jeûneurs plus réceptifs aux messages subliminaux des annonceurs.
Cette folie des achats alimentaires outranciers pendant le Ramadan ressort dans une étude du HCP. Selon le Haut-commissariat au Plan, les dépenses des foyers pendant le Ramadan augmentent considérablement. Le HCP indique que, de manière générale, les dépenses alimentaires des ménages marocains augmentent pendant le mois du jeûne de plus de 30%. Il suffit de faire un tour dans les grandes surfaces ou une visite des petits commerces et autres épiceries de quartier, pour mesurer le degré d’hystérie consumériste qui s’est emparée de nous. Imaginez qu’une bonne partie de ces provisions, souvent inutiles et superflues, finissent dans les bacs à ordures. En 2016, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a réalisé une étude, pour appréhender avec précision l’étendue du phénomène de gaspillage qui fait fureur au Maroc durant le Ramadan. Les résultats de cette étude font froid dans le dos. Il en ressort que le phénomène du gaspillage alimentaire concerne, au Maroc, pas moins de 45,1% de la production alimentaire.
D’ailleurs, le Coran souligne:
«إن المبذرين كانوا إخوان الشياطين» (Les gaspilleurs sont les frères des diables, Sourate Al Israe).
On arrive à présent à un autre phénomène tout aussi grave que la paresse et le gaspillage et qui refait surface pendant le mois du jeûne.
Ce phénomène n’est autre que la nervosité à fleur de peau, à l’origine d’accrochages entre automobilistes, voisins, copains et, parfois même, entre membres d’une même famille. Pour atténuer le phénomène de l’agressivité ou «Tramdine», les sociologues appellent au lancement de campagnes de sensibilisation à grande échelle. L’objectif est de mettre en avant les bienfaits du pardon, de l’entraide et de l’amour de son prochain.
Mohcine Lourhzal
Un homosexuel violemment agressé
Un homosexuel a été agressé par quatre personnes, au début de Ramadan, à Tafraout. Les faits ont eu lieu après le repas du F’tour. La victime, qui portait des vêtements féminins, a été torturée et déshabillée par les assaillants. Ces derniers ont également filmé la scène de l’agression. Après le calvaire qu’elle a subi, la victime a décidé de porter plainte auprès de la Gendarmerie royale à Tafraout. Les autorités locales ont alors procédé à l’arrestation des quatre agresseurs qui ont été placés en garde à vue.
Une adolescente tuée par son propre père
Les habitants du Douar Oulad Leglaiî, dans la région de Larache, sont sous le choc après l’infanticide dont a été victime une adolescente de 16 ans. La jeune fille a été assassinée, le 12 mai, par son père. Selon des témoignages, le géniteur en avait assez des histoires d’amour qu’enchaînait la jeune victime avec les garçons du douar.
Ramadan et arnaque
La consommation de plats préparés est en hausse durant le Ramadan. Certains, en profitent pour arnaquer la clientèle. Cette photo massivement partagée sur internet, via les réseaux sociaux, parle d’elle-même.