Le ministre de la Justice et des Libertés, Mustapha Ramid, s’est montré intraitable en ce qui concerne la charte de la réforme de la justice qui a soulevé un tollé au sein des avocats.
«Nous sommes résolus à aller loin, très loin dans la réforme de la Justice, quel qu’en soit le prix. D’ailleurs toute réforme a un prix», a-t-il matraqué.
Le ministre, qui s’adressait à un parterre de hauts responsables de la Justice et de représentants des médias, dans le cadre du Forum mensuel de la MAP (Maghreb Arabe Presse), n’y est pas allé par quatre chemins.
Il a renvoyé dos à dos certaines parties au sein des avocats et les citoyens et les ONG. En effet, certaines parties refusent la charte de la réforme de la justice, parce qu’elles veulent rester éventuellement à la tête des syndicats, alors que d’autres envisagent de privatiser la profession d’avocat et d’en tirer profit, comme s’il s’agissait d’une propriété.
Et le ministre de mettre le doigt sur la plaie en précisant que les réactions engendrées par les recommandations de la Haute instance du dialogue national sur la réforme de la justice ont trait exclusivement aux intérêts que certains craignent de perdre.
«Je comprends, a dit Ramid, qu’il est du droit de ceux-là d’avoir d’autres approches. Mais en ce qui nous concerne, nous demeurons viscéralement attachés au dialogue et à la réforme de la Justice, quel qu’en soit le prix à payer». Et de conclure: «Aucune réforme dans le monde n’a été réalisée dans le silence.
Le dialogue restera donc ouvert, ainsi que l’échange de vues sur le contenu de la réforme».
Mohammed Nafaa