Rapport de Bank Al-Maghrib : Le Maroc sous de bons auspices

Abdellatif jouahri presente rapport annuel de bank al maghrib 2014

SM le Roi Mohammed VI a reçu au Palais royal de Casablanca Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib, qui a présenté au Souverain le rapport annuel de la banque centrale sur la situation économique, monétaire et financière au titre de l’exercice 2014.

Dans son allocution devant Sa Majesté, Jouahri a indiqué qu’en 2014, la croissance de l’économie nationale a décéléré à 2,4% dans un contexte marqué par la lenteur de la reprise économique mondiale et par des conditions climatiques relativement défavorables.
Ce ralentissement n’a pas manqué d’impacter le marché du travail, le nombre de postes créés n’ayant pas dépassé les 21.000 et le taux de chômage ayant augmenté à 9,9%.
Au niveau des équilibres macroéconomiques, Jouahri a souligné que l’année sous revue s’est soldée par une baisse du déficit budgétaire à 4,9% du PIB et par une importante atténuation du déficit du compte courant à 5,6% du PIB qui, conjuguée à la poursuite de l’afflux des investissements étrangers et des prêts, a contribué à une hausse sensible des réserves de change.
Cette amélioration des réserves, la maîtrise relative de l’équilibre budgétaire et la baisse de l’inflation, dont le taux a atteint 0,4%, ont permis à la banque centrale de disposer de marges de manœuvre suffisantes pour soutenir l’activité économique. C’est ainsi qu’elle a davantage renforcé l’orientation accommodante de sa politique monétaire, réduisant son taux directeur à deux reprises, le ramenant à un niveau historiquement bas de 2,5%.

Répondre aux besoins de liquidité

Par ailleurs, le wali a noté que Bank Al-Maghrib a veillé à répondre aux besoins de liquidité des banques, réduisant en particulier le taux de la réserve monétaire de 4% à 2%. Jouahri a aussi fait observer que la banque centrale a également poursuivi la mise en œuvre de son nouveau programme destiné à encourager le financement bancaire des très petites, petites et moyennes entreprises.
Il a aussi indiqué que l’année a été marquée par la promulgation de la nouvelle loi bancaire dont les dispositions permettent l’émergence de nouveaux acteurs et services financiers, précisant à cet égard que la banque poursuit actuellement l’élaboration des textes d’application y afférents.

Une conjonction de facteurs favorables…

Jouahri a aussi affirmé que le Maroc bénéficie aujourd’hui d’une conjonction favorable de facteurs, notamment l’afflux important des dons et la baisse des cours internationaux des produits énergétiques, lui offrant ainsi une marge importante pour la poursuite des réformes dans l’objectif d’accélérer la croissance, de réduire le chômage et d’améliorer les conditions de vie de la population. Il a ajouté que ces marges sont renforcées par l’image dont jouit le pays dans la région comme un îlot de paix et de démocratie et réconfortées par les appréciations positives des agences de notation et des institutions internationales, grâce aux orientations éclairées et judicieuses de Sa Majesté le Roi.
Afin de bien exploiter cette opportunité et la transformer en un élan de développement, le wali de la banque centrale a mis l’accent sur la nécessité de relever plusieurs défis auxquels fait face notre pays. Il s’agit, en particulier, du faible rendement de l’investissement dans plusieurs secteurs, notamment celui de l’éducation et de la formation qui fait l’objet d’une attention particulière de la part de Sa Majesté le Roi. Il a également appelé à l’accélération de nombreux projets structurants, en particulier la réforme de la justice et l’amélioration de l’environnement des affaires, à la poursuite de la réforme fiscale, ainsi qu’à la mise en œuvre dans les plus brefs délais de la réforme des régimes de retraite, tout en consolidant les filets de sécurité sociale.

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Que faire pour l’emploi?

En outre, au regard de la situation de l’emploi, Jouahri s’est interrogé sur la capacité de notre modèle de croissance à tirer profit du dividende qu’offre la transition démographique, estimant qu’il est impératif d’apporter des solutions appropriées à ce problème structurel. Il a souligné que c’est en menant les réformes structurelles nécessaires et en veillant à leur mise en œuvre dans des délais appropriés, tout en procédant à une évaluation régulière des décisions et des choix opérés, que le pays pourra créer les synergies nécessaires pour engendrer l’élan dont il a besoin pour réaliser un saut qualitatif dans son processus de développement. Il a affirmé à cet égard que l’étude lancée par Sa Majesté le Roi sur le capital immatériel, pour le retenir comme critère fondamental dans l’élaboration des politiques publiques, sera sans nul doute d’un grand apport pour relever ces défis, notamment celui de la redistribution plus équitable des richesses du pays.

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Selon le rapport de BAM sur la situation économique, monétaire et financière au titre de l’exercice 2014, les levées du Trésor ont accusé une baisse de 37,1% en 2014, totalisant 110,2 MMDH. Cette baisse est en relation notamment avec la baisse du montant des remboursements…
Ces émissions ont été effectuées dans des conditions favorables avec une détente des taux et un allongement de la maturité moyenne, indique le rapport, faisant savoir que les bons à moyen et à long termes ont représenté respectivement 32,8% et 54,5% du volume des levées, contre 38,1% et 14,1% un an auparavant. Ils ont été assortis de taux moyens en baisse de 90 points à 3,8% et de 40 points à 5,2% respectivement, note la banque centrale, relevant que la maturité courte a représenté 12,7% des levées, contre 47,9% en 2013, avec des taux en baisse de 80 points de base à 3,2%.
Par ailleurs, l’année passée a été marquée par une gestion active de la dette à travers le recours du Trésor aux opérations d’échange pour un montant de 30,8 MMDH et de rachat de titres pour 1,1 milliard, dans l’objectif de lisser les remboursements et d’allonger la durée de vie moyenne de la dette intérieure.
Tenant compte des remboursements d’un montant de 97,1 MMDH, les émissions nettes de bons du Trésor ressortent en recul sensible à 13,1 milliards, contre 56,2 milliards en 2013 et 19,4 milliards en moyenne entre 2008 et 2012.
Au total, l’encours des bons du Trésor s’est inscrit en hausse de 3,2% à 426,1 milliards et sa maturité moyenne s’est allongée de 1 an et 6 mois pour s’établir à 5 ans et 10 mois.
Par détenteur, l’analyse de la structure de l’encours des bons du Trésor indique que la part des assurances et organismes de prévoyance sociale a connu une augmentation de 8 points de pourcentage à 29%, mais reste inférieure à sa moyenne sur la période 2008-2012, soit 33%. En revanche, celle des OPCVM a poursuivi sa baisse entamée en 2012, revenant de 29% en 2013 à 27% en 2014 et celle des banques est revenue de 26% à 23%.

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