Le déficit public français devrait s’établir à 11,3 % du produit intérieur brut (PIB) en 2020, creusé comme la dette publique par le reconfinement qui vient d’être décrété, a annoncé dimanche le ministre des Comptes publics, Olivier Dussopt.
Le déficit, qui mesure le niveau auquel les dépenses publiques dépassent les recettes, « est prévu à 248 milliards d’euros en 2020, soit 11,3 % du PIB », a annoncé M. Dussopt au Journal du Dimanche.La dernière estimation en date était de 10,2 %.
Vendredi, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, avait déjà annoncé que la dette publique devrait atteindre 119,8 % du PIB cette année, et non plus 117,5 %, soit un niveau jamais vu.
C’est le reconfinement, entré en vigueur face à la recrudescence de l’épidémie de Covid, qui explique cette aggravation des comptes publics.
Comme depuis le début de la crise sanitaire, avec un premier confinement au printemps, le gouvernement a pris de coûteuses mesures de soutien à l’économie.
Au total, 20 nouveaux milliards d’euros vont être débloqués pour faire face à la crise, sur une durée de huit semaines. Ils s’ajouteront aux près de 470 milliards d’euros prévus depuis mars. « Nous acceptons de dégrader massivement nos finances publiques, mais en veillant à ce que ce soit temporaire : les mesures d’urgence et de relance ne seront pas pérennes », a assuré M. Dussopt, rappelant deux exceptions : le plan de relance du système de santé, dit Ségur, et la baisse de certains impôts sur les entreprises.
À ce titre, le ministre délégué a réitéré la promesse du gouvernement de ne pas augmenter les impôts pour rembourser la dette publique. « Le remboursement se fera dans la durée, sur plusieurs années, grâce aux réformes, à la croissance et une maîtrise de la dépense publique », a assuré M. Dussopt. « Nous tenons bon parce que l’État français est capable d’emprunter dans des conditions favorables », a-t-il insisté. « Ensuite, nous nous donnons les moyens pour que la relance soit au rendez-vous ».
Le reconfinement doit aussi aggraver la situation de l’économie française dans son ensemble. Selon des estimations données vendredi par le gouvernement, le PIB devrait se contracter de 11 % cette année, contre une précédente estimation de -10 %. « On va avoir un quatrième trimestre qui va être difficile, forcément, on est confiné, l’économie française va tourner moins fort que d’habitude », a prévenu vendredi M. Le Maire.
LR/AFP