Face à la crise sanitaire, un plan de soutien massif porté par l’Etat et Bank Al Mghrib s’impose pour stimuler la demande intérieure qui constitue le poumon de l’actuel modèle de développement du Royaume, a souligné l’économiste Abdelghani Youmni.
Pour soutenir la consommation et l’investissement public et privé, composantes de la demande intérieure, Youmni, dans une déclaration à la MAP, a jugé indispensables des emprunts publics portés par l’Etat et une création monétaire par la Banque centrale afin d’éviter une faillite partielle de l’économie et une détérioration de notre leadership régional et continental.
Reconstruire l’après Covid nécessite un stop and go tiré par les ménages et par la commande publique, une approche de Big Government initiant un emprunt obligataire d’envergure pour relancer la consommation, a-t-il expliqué.
Un éventuel emprunt serait susceptible de se financer par la croissance économique et par un possible impôt Covid-19 à prélever sur les niches fiscales de l’économie de la rente et sur les branches économiques à fort excèdent brut d’exploitation et à faible intégration de la main d’œuvre, a estimé le spécialiste des politiques publiques.
S’agissant du plan de relance économique proposé par la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), il a indiqué que l’axe de préférence nationale pour l’attribution des marchés publics et pour la commande publique de biens et services nationaux est fortement justifié pour préserver nos ADN présents sur l’emploi et sur les outils de production.
Quant à la la reconstitution des fonds propres, il s’agit, selon Youmni, d’une mesure de consolidation qui voudra que la banque centrale baissera encore un peu plus le taux directeur, que le GPBM développera des instruments supplémentaires de soutien aux entreprises pour leur permettre de disposer de lignes de crédits plus larges et plus profondes et de délais plus longs.
Pour ce qui est des Partenariats Public-Privé (PPP), l’économiste les a qualifié d’essentiels et pertinents pour réussir le futur modèle de développement marocain, faisant observer que “leurs mécanismes ne sont pas si simples, et qu’il faudra réaliser des études multisectorielles et tester les impacts sur l’ensemble des régions puis faire des benchmark avec les pays qui ont adopté ces mêmes modèles.
Il a en outre affirmé que la tâche de stabiliser l’économie après une crise si singulière n’est pas chose aisée, d’autant plus qu’elle est économiquement surréaliste car les facteurs de production sont opérationnels et le système financier plus que liquide présentant de faibles taux d’intérêt et des taux d’inflation insignifiants.
LR/MAP