Hamid Bentahar, président du Conseil régional du tourisme (CRT) de Marrakech
Comment jugez-vous la reprise de l’activité touristique pour la saison d’été 2021?
Les professionnels commencent à voir un peu de lumière au bout du tunnel. La bonne nouvelle concernant l’ouverture des liaisons aériennes a été accueillie avec joie de la part des professionnels. Parce qu’ils souffrent énormément des conséquences de la crise sanitaire liée à la pandémie de la Covid-19 sur le secteur.
C’est également une très bonne nouvelle pour les Marocains résidants à l’étranger (MRE). Car eux-aussi sont impatients de retrouver leur famille et leurs amis au Maroc. Ceci dit, pour la partie des Marocains résidents à l’étranger, il y a une petite partie qui fréquente les hôtels. C’est pour cela qu’on veut leur faire découvrir l’offre hôtelière et l’offre touristique du Maroc.
La confédération nationale du tourisme et la Fédération de l’industrie hôtelière ont d’ailleurs annoncé une baisse de 30% au profit des MRE. Et on espère pouvoir augmenter le nombre des MRE qui fréquentent les hôtels, car leur nombre reste très faible.
Quel impact cette offre aura-t-elle sur la rentabilité du secteur ?
Le secteur passe par une crise qui est très profonde. Globalement, les acteurs du secteur ont traversé la pire crise qu’a connue l’industrie touristique au niveau mondial. Cette crise va certainement laisser des traces. Cela va prendre du temps pour que les professionnels puissent retrouver une autonomie financière. Pour quelques hôtels, ça se joue sur les prochains mois. Mais, globalement, les acteurs du tourisme ont encore besoin d’être soutenus pendant quelques mois au moins jusqu’à la fin de l’année. Le temps d’avoir un niveau d’activité qui va leur permette de retrouver cette autonomie financière.
La profession applaudit bien sûr toutes les mesures de relance. Mais en même temps, une des mesures importantes pour la relance de l’activité c’est surtout de continuer à soutenir le secteur au moins jusqu’à la fin de l’année. Car cela va permettre de protéger l’emploi et de préserver l’ensemble des opérateurs du secteur.
Ceci étant, et comme je l’ai déjà souligné, il n’y a qu’une petite partie des MRE qui fréquente l’hôtellerie. On sait qu’en ce qui concerne les nationaux et les MRE, les destinations qu’ils plébiscitent pendant l’été, ce sont surtout les destinations balnéaires. C’est d’abord Agadir, Essaouira, le nord, Dakhla. Les destinations culturelles ont un peu moins de succès pendant les vacances d’été. C’est pourquoi il faudra bien soutenir ces destinations pour que -elles aussi- puissent retrouver un niveau d’activité qui leur permette de traverser cette crise.
Par ailleurs, il faut aussi continuer de lever les mesures restrictives et continuer d’ouvrir les liaisons aériennes. Parce qu’il y a encore beaucoup de pays pour lesquels les frontières restent fermées ou avec des restrictions qui sont importantes.
Pour pouvoir retrouver -très vite- un niveau d’activité important, il faut donc continuer –sans sacrifier la santé- de lever les restrictions et poursuivre la campagne de vaccination pour pouvoir relancer l’organisation des événements. Car une grande partie de l’activité dans le tourisme national se maintient grâce aux festivals, aux rencontres et aux congrès. Malheureusement, on n’a pas encore de visibilité. Les professionnels réclament d’ailleurs un calendrier par rapport à toutes les activités artistiques, culturelles, etc.
Avez-vous une visibilité sur les réservations pour les mois de juillet et d’août ?
Pour les Marocains résidant au Maroc, ça s’annonce bien sur les destinations balnéaires. Ils s’y sont pris un peu à l’avance. Il y a beaucoup de réservations de nationaux pour les deux mois de juillet et d’aout pour les destinations balnéaires. Pour les autres destinations, c’est un peu compliqué. Mais concernant les réservations des MRE, c’est encore très faible.
Y a-t-il une offre pour les nationaux ?
Aujourd’hui, vu le nombre d’hôtels, leur capacité et vu le fait qu’il y a beaucoup de liaisons internationales qui sont encore fermées, bien évidemment, nous avons prévu plusieurs offres sur le Marché (prix, produits, etc.). Elles concernent tous les segments et toutes les destinations.
Propos recueillis par N.Cherii