Classes surchargées et déficit en enseignants. Voilà des dysfonctionnements parmi d’autres dont souffre l’école marocaine. Certes, il y a une mobilisation générale pour sauver l’éducation. Mais ce n’est pas la 1ère fois. Faut-il y croire cette fois-ci ?
Depuis longtemps au cœur des préoccupations, l’école a fait l’objet de plusieurs réformes qui se sont ressemblé à quelques détails près. Elles promettaient toutes de rendre à l’école ses lettres de noblesse.
Mais ces plans de réforme ont tous été des échecs et n’ont fait qu’entamer la crédibilité de l’école marocaine. En effet, ils ont transformé cette dernière en un lieu qui produit le désespoir et le chômage, au lieu de produire un citoyen marocain bien dans sa peau, apte à affronter les défis de la vie professionnelle en toute confiance et sérénité. Cependant, la situation devenant critique d’une année scolaire à l’autre, l’Etat s’est rendu à l’évidence qu’il y a péril en la demeure. C’est ainsi que le Souverain, en personne, s’est inquiété, dans le Discours royal du 20 août 2013, des faiblesses et des dysfonctionnements qui empêchent l’école marocaine d’accomplir sa noble mission comme il se doit. Après le Discours de SM le Roi Mohammed VI, plusieurs analystes ont prédit un sursaut des responsables, en vue de répondre aux attentes du Souverain et des citoyens en matière d’enseignement. Hélas, ces attentes n’ont pas été satisfaites.
Difficile d’aller loin avec un enseignement boiteux
Selon un rapport de l’Unesco datant de 2016, le Maroc fait partie des pays les moins avancés, en termes de scolarisation. Selon le même rapport, le Royaume risque d’enregistrer un retard considérable et difficilement rattrapable dans la réalisation de l’engagement numéro 4 contenu parmi les Objectifs de Développement Durable (ODD), dans le cadre du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Parmi ces objectifs, une dizaine se rapporte au volet de l’enseignement. D’ici 2030, il est attendu que, entre autres, filles et garçons suivent, sur un pied d’égalité, un cycle complet d’enseignement primaire et secondaire gratuit et de qualité, qui débouche sur un apprentissage véritablement utile. Il s’agit également de permettre l’accès, dans des conditions d’égalité, à un enseignement technique, professionnel ou tertiaire, y compris universitaire, de qualité et d’un coût abordable.
Parmi les objectifs à atteindre dans le cadre des ODD, figure aussi la nécessité de construire des établissements scolaires adaptés aux enfants et aux personnes handicapées, sinon, adapter les établissements existants et fournir un cadre d’apprentissage effectif qui soit sûr, exempt de violence et accessible à tous. Le Maroc est également attendu sur la question du recrutement qualitatif et non quantitatif. Les ODD recommandent d’accroître, d’ici 2030, le nombre d’enseignants qualifiés dans les pays en voie de développement, dont le Maroc fait partie.
Fraîchement nommé à la tête du ministère de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mohamed Hassad ne risquera pas de chômer. De nombreux dossiers en suspens l’attendent, au moment où les attentes et les réclamations se font de plus en plus nombreuses. Réussira-t-il là où d’autres ont échoué?
Restons optimistes!
Mohcine Lourhzal