Entretien avec Rachid Belmokhtar, ministre de l’Education nationale et de la Formation professionnelle et président de l’ONDH
Vous êtes président de l’Observatoire national du développement humain (ONDH) et ministre de l’Education nationale. Quels sont les résultats de l’action de l’ONDH?
L’ONDH publie des rapports tous les ans. Ils concernent son activité. Nous sommes sur le site de l’INDH (Initiative nationale du développement humain). Les résumés sont souvent repris dans la presse. L’Observatoire fait son travail régulièrement. Et, puisqu’il est tenu de faire son rapport, il le fait.
Quelle action?
Il fait énormément de travaux à côté de nombre d’études qui sont aussi disponibles. Aujourd’hui, je dirais que l’Observatoire est arrivé à une phase de maturité. Il a des outils très puissants d’évaluation et d’impact et une banque de données des plus complètes au niveau statistique, indicateurs socio-économiques et développement humain.
Quelle est votre appréciation concernant l’évolution et le bilan de l’INDH, chantier royal, alors qu’elle fête son 9ème anniversaire (18 mai 2014)?
L’Observatoire a fait pour la première phase son analyse d’impact qui a d’ailleurs été publiée.
Que montre cette analyse?
Cette analyse montre que, sur un certain nombre d’indicateurs, l’INDH est positive, notamment sur le plan du revenu, comme sur le plan des dépenses des ménages, surtout en milieu rural et que -ma foi- c’est bien le résultat de l’INDH et non d’autre chose. Il s’agit d’une forte croissance du revenu. En moyenne, ça tourne autour, je dirais de 40%, ce qui n’est pas négligeable…
Qu’en est-il de la répartition?
Il reste qu’elle n’est pas satisfaisante.
Qu’est-ce qui vous fait dire cela?
Puisque, finalement, les populations les plus pauvres n’ont pas profité, mais plutôt celles se situant entre les classes moyenne et pauvre.
Comment y remédier alors?
Je pense que les responsables de l’INDH ont pris les mesures qui s’imposent pour réorienter un tant soit peu les actions, pour que cette catégorie de personnes en profite plus.
Et pour ce qui est des effets positifs?
Il y en a, principalement sur les autres indicateurs de la pauvreté multidimensionnelle et ce, malgré que, sur certains grands points comme l’éducation, par exemple, ça n’a pas eu beaucoup d’effets.
Après neuf ans d’existence, peut-on parler de gouvernance et de modèles exportables?
Dans ce domaine-là, on ne peut pas parler d’exportation.
Le modèle est très prisé dans certaines parties du monde…
Oui, mais chaque pays a ses caractéristiques, sa population et sa propre organisation. Donc, si d’autres pays sont intéressés, il faut qu’ils l’adaptent à leur contexte.
Quelles perspectives d’avenir pour l’INDH?
L’INDH a, je peux dire, des résultats positifs à son actif. Elle a réussi à instituer une nouvelle approche participative et peut se targuer d’avoir réussi le passage pas facile du discours à l’application.
Quel impact alors sur les populations?
On remarque, il faut le reconnaître, une nette évolution de la mentalité des populations, principalement des jeunes concernant leur exclusion.
Interview réalisée par Mohamed Nafaa
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Le ministre de l’Education nationale justifie l’abandon scolaire Les enfants n’aiment pas l’école Lors de son intervention à la table ronde organisée par l’INDH à l’occasion de son 9ème anniversaire, Rachid Belmokhtar, ministre de l’Education nationale et président de l’ONDH, s’est longuement attardé sur le domaine qu’il a chapeauté, l’enseignement, plus particulièrement l’abandon scolaire qui ne s’explique pas, qu’il soit lié à la distance ou que les élèves habitent loin de l’école. «On a trouvé, a souligné le ministre Belmokhtar, que les causes n’ont rien à voir avec le transport scolaire et que la cause principale est que les enfants n’aiment pas l’école». Et de conclure: «Nous sommes dans un circuit complexe et il ne faut pas simplifier. Il faut donc avoir la preuve de ce que l’on a entre les mains pour prendre les décisions qui s’imposent et dire à nos amis de l’INDH d’agir pour avoir le meilleur impact sur la société». Souleymane El Hajjam, coordonnateur national adjoint de l’INDH, a réagi: «Avec peu de moyens, mais avec philosophie et une grande vision, on arrive à réaliser l’appropriation et voir à quel point le ministre a façonné la vision des citoyens». |
MN