La promotion de l’égalité des genres et le renforcement du pouvoir économique des femmes et des jeunes, est le meilleur moyen de faire reculer les inégalités, réduire la pauvreté et assurer une croissance économique pour un avenir serein et durable.
Depuis sa création, le 24 février 2021, à l’initiative de femmes mais aussi d’hommes imprégnés de culture d’égalité, de parité et de justice sociale, la Fédération pour la Promotion du Statut Economique des Femmes (Resofem) est énergiquement engagée pour la défense des femmes et leur intégration socio-économique, mais aussi en faveur de la promotion de l’employabilité des jeunes et de l’entrepreneuriat féminin.
Si la pandémie due au nouveau Coronavirus (Covid-19) a empêché la tenue d’événements et de conférences en présentiel, l’amélioration de la situation sanitaire que connait le Maroc depuis quelques semaines, a permis un certain retour à la normale en la matière. Dans ce contexte réjouissant, qui on l’espère va durer longtemps, la Fédération pour la Promotion du Statut Economique des Femmes (Resofem) a organisé une Conférence internationale autour du thème: «La femme au cœur du processus d’émergence du Maroc. Quelles stratégies et quels leviers?», avec le soutien et l’appui de l’APEFE (Association pour la Promotion de l’Education et de la Formation à l’Etranger), en tant qu’agence de coopération internationale de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Wallonie. Cette rencontre qui s’est tenue samedi 26 mars 2022, au siège de l’Académie du Royaume à Rabat, a connu la participation d’éminentes personnalités marocaines et étrangères, issues notamment des milieux politiques, universitaires et associatifs.
Des progrès accomplis, des vies changées, mais beaucoup reste à faire
Dans son mot de bienvenue, marquant l’ouverture des travaux de ladite Conférence internationale, Sabah Chraibi, initiatrice et présidente d’honneur de Resofem a indiqué que le principe de parité a été respecté lors de la constitution de ses organes dirigeants, précisant que «la Fédération pour la Promotion du Statut Economique des Femmes compte une Co-présidence féminine et masculine». Sabah Chraibi a ajouté que l’objectif majeur de Resofem est de permettre aux femmes marocaines de devenir de véritables actrices dans le processus de développement du Maroc, sans discrimination.
Pour sa part, la Co-présidente de Resofem, Fathia Bennis, également présidente de Maroclear, a rappelé que l’égalité entre les femmes et les hommes au Maroc, est un objectif auquel la plus haute autorité de l’Etat accorde un intérêt particulier. «SM le Roi Mohammed VI a tracé, dès son Discours d’intronisation en 1999, une feuille de route claire et sans ambiguïté pour la promotion du statut et le renforcement du rôle de la femme au sein de la société marocaine, que ce soit dans le domaine de la science ou de l’emploi», entre autres. Dans ce même ordre d’idées, Fathia Bennis a ajouté que le rôle de la femme en tant qu’actrice dans le processus d’émergence socio-économique du Royaume a été institutionnalisé à travers la Constitution de 2011 qu’elle considère comme étant une véritable Charte des Droits de l’Homme. Toutefois, malgré ces multiples avancées et en dépit des efforts fournis par les pouvoirs publics et la société civile pour la promotion du statut socioéconomique des femmes marocaines, les résultats obtenus à ce jour, en la matière, «ne correspondent pas aux aspirations, ni à ce qui devrait être le lot de la moitié de la population marocaine. «Plus de 20 ans après le Discours d’intronisation de SM le Roi Mohammed VI, force est de constater que le taux d’activité féminin atteint à peine 22% contre 70% pour les hommes. A titre comparatif, dans les pays avancés, ce taux varie entre 70% et 80%», a relevé Fathia Bennis d’un ton empreint d’amertume. La co-Présidente de Resofem n’est pas la seule à avoir ce sentiment. En 2022, beaucoup de femmes, mais aussi d’hommes, ne comprennent pas pourquoi il existe un contraste entre la théorie (lois) et la pratique (réalité sur le terrain), notamment en matière d’inclusion socio-économique des femmes et des jeunes Marocains. Pour Fathia Bennis, cette situation est due à un certain nombre de facteurs, notamment un déficit de coordination, le manque d’effectivité, une absence de complémentarité, voire de volonté de la part des défenseurs de la cause féminine. Fathia Bennis ne s’est pas contentée de dresser un diagnostic de la situation de la femme marocaine.
Elle a en effet proposé des pistes de solutions. Elle a ainsi indiqué qu’«agir chacun tout seul, cela compromet les chances de succès, atomise les énergies, décourage les plus fragiles. Durant toutes ces années, nous avons vu se multiplier le nombre d’Associations qui œuvrent pour les droits de la femme mais les résultats sont restés bien maigres!», a-t-elle affirmé. Et de préciser qu’«en fédérant les objectifs et les actions, en donnant au réclamations locales et régionales autant de poids qu’à celles des grandes villes, en parlant au nom d’Associations représentatives et non au nom d’individus, Resofem se veut être le prolongement de ces entités légalement constituées, le porte-parole de toutes ces énergies cumulées et le facilitateur de la communication de leurs attentes, en leur donnant plus de légitimité». Depuis mai 2021, le Nouveau Modèle de Développement est venu donner une autre pulsion à cette recherche de progrès, d’égalité, et de justice sur les plans économiques et sociaux. «Rappelons que l’un des objectifs majeurs du Nouveau Modèle de Développement est de placer la femme marocaine au cœur de la nouvelle stratégie de développement du Royaume et de la voir atteindre un taux d’activité de 45% en 2035», a rappelé Fathia Bennis, pour qui le rôle de Resofem dont elle assure la Co-présidence, consiste à faire en sorte que le rapport final sur le NMD ne reste pas lettre morte. Pour ce faire, Mme Bennis a appelé à ce que les «gouvernances en place cessent de considérer les femmes comme des palliatifs de second plan dans l’Entreprise», tandis qu’en leur confiant des postes de décision, ces mêmes entreprises peuvent améliorer leur rendement de manière considérable. Dans un monde de plus en plus complexe, l’envie de réussir des femmes dépend aussi de leur volonté de réussir.
Dans ce cadre, la Co-présidente de Resofem, Fathia Bennis, a relevé qu’après des années passées à constater les inégalités notamment en Entreprise, à s’accrocher à des textes législatifs sans applicabilité évidente, à se contenter de subir la gouvernance exclusivement masculine, les femmes marocaines semblent enfin reprendre confiance en elles. «Aujourd’hui, le Maroc compte plusieurs ministres femmes technocrates de haute compétence. Assurément, la donne est en train de changer. On ne peut que s’en féliciter parce que la multiplication des talents, des points de vue et des sensibilités ne peut que favoriser la construction d’un pays en phase avec son siècle, envoyer une image moderne à l’international et créer un modèle de projection pour la génération à venir», s’est félicité Mme Bennis. En guise de conclusion, la Co-présidente de la Fédération pour la Promotion du Statut Economique des Femmes et Présidente de Maroclear, a assuré que «Resofem saura capitaliser sur cette embellie pour créer une émulation entre les Patrons d’Entreprises qui offriront leur chance aux femmes compétentes (…)», et ne ménagera aucun effort dans le but de sauvegarder la dynamique de progrès que connait le Maroc. Donnant rendez-vous, en mars 2023, pour un premier bilan de ce que Resofem aura accompli avec l’implication de tous, Fathia Bennis a clôturé son intervention par l’une des citations les plus marquantes de feu Sa Majesté Hassan II, quand le défunt Souverain avait dit que «les batailles de la vie ne sont pas gagnées par les plus forts, ni par les plus rapides, mais par ceux qui n’abandonnent jamais».
De son côté, Abdellatif Komat, Doyen de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Casablanca et Co-président de Resofem, a déploré le taux faible de l’employabilité des femmes au Maroc qui ne dépasse pas les 21%. Le même responsable a noté par ailleurs que l’amélioration de l’accès des femmes à l’emploi est considérée désormais comme une priorité fixée dans le cadre du Nouveau Modèle de Développement du Maroc, afin de garantir un meilleur développement inclusif de la femme au sein de la société à travers l’amélioration de ce taux pour atteindre 45% d’ici 2035. «Resofem part d’un constat, c’est que la femme qui devrait avoir un rôle primordial dans la dynamique économique dans notre pays, ne jouit pas de l’ensemble de ses droits, notamment en matière d’inclusion économique. Dans ce cadre, Resofem se veut la voix de toutes les femmes et un espace qui rassemble l’ensemble des associations qui œuvrent pour la défense des droits des femmes. L’objectif est de permettre à la femme marocaine de retrouver sa place naturelle au sein de la société.
Mettre l’emploi des femmes et des jeunes au cœur de l’action publique
La Conférence internationale organisée par Resofem autour du thème: «La femme au cœur du processus d’émergence du Maroc. Quelles stratégies et quels leviers?», a été rehaussée par la présence et la participation du ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri et de l’Ambassadeur de Belgique au Maroc, Véronique Petit. Dans un discours de circonstance, Younes Sekkouri, a déploré la faible inclusion économique des femmes, rappelant que la gent féminine a constitué la catégorie la plus impactée sur le plan professionnel par les conséquences engendrées par la pandémie due au nouveau Coronavirus. Partant de là, le ministre a fait savoir que le département qu’il dirige depuis octobre 2021, a mis en place une nouvelle approche en matière de promotion de l’emploi des femmes et des jeunes, qui vise à aller au-delà des politiques classiques dans ce domaine. «Ce plan d’action vise à mettre l’emploi des femmes au cœur de l’action publique, à travers une approche globale intégrant notamment les dimensions économiques, financières, budgétaires et institutionnelles, prenant en compte l’ensemble des déficits d’emplois. Le but principal étant de «réunir toutes les conditions nécessaires pour la création d’emplois suffisants en nombre et satisfaisants en qualité pour répondre aux attentes des catégories les plus vulnérables, notamment les femmes, et corriger les inégalités entre les sexes et les disparités territoriales en matière d’emploi», a-t-il précisé. Younes Sekkouri a livré des idées pour parvenir à résoudre cette équation en proposant de se pencher d’abord sur les questions du travail partiel, du télétravail et des infrastructures.
De son coté, l’Ambassadeur de Belgique au Maroc, Véronique Petit, a affirmé que malgré un contexte international marqué ces dernières années par des crises multiples, de la crise sanitaire, aux changements climatiques, pour arriver aujourd’hui à la guerre en Ukraine, il existe au Maroc, une véritable dynamique sur la question de l’autonomisation des femmes et de la progression socio-économique de manière générale. A cela s’ajoute un Nouveau Modèle de Développement qui se fixe des objectifs ambitieux et enfin, un programme gouvernemental qui place la question de l’inclusivité au cœur de ses priorités. «Depuis mon arrivée au Maroc, je sens qu’il y a un véritable courant et un véritable dynamisme de la part de la société civile en faveur de l’inclusion économique des femmes et des jeunes», a fait savoir l’Ambassadeur de Belgique au Maroc, rappelant «les forts liens d’amitié qui existent depuis des décennies, entre Rabat et Bruxelles, tout en rappelant le partenariat entre le Maroc et l’Union-Européenne (UE) que la Belgique soutient et accompagne à travers des actions de coopération bilatérale». Pour Son Excellence Madame l’Ambassadeur de Belgique au Maroc, «on peut dire que la Belgique est certainement un peu Marocaine et le Maroc, certainement un peu Belge». Enfin, Madame Véronique Petit a assuré que la Belgique accompagnera, comme elle l’a toujours fait, la concrétisation de l’ensemble des programmes en faveur de la promotion du rôle et de la place de la femme marocaine dans la société, rappelant le programme belgo-marocain baptisé «Min Ajliki», lancé en 2013 et qui a pour objectif principal de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des femmes et à leur autonomisation en les soutenant dans la concrétisation de leurs projets. «Nous arrivons aujourd’hui à la 3ème phase de ce projet qui vise trois catégories de bénéficiaires à savoir, les jeunes porteurs de projets, les chefs d’entreprises et les femmes exerçant dans l’informel», a fait savoir la diplomate belge, précisant que «suite aux bons résultats obtenus par le programme Min Ajliki, dans les régions de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Marrakech-Safi et Fès Meknès, il a été décidé de l’élargir à l’ensemble du territoire marocain. Enfin, l’Ambassadeur de Belgique au Maroc, Véronique Petit, a assuré que «la Belgique et le Maroc ont beaucoup à faire en commun», exprimant une nouvelle fois sa joie de participer aux travaux de la Conférence internationale autour du thème de la femme et son rôle dans l’émergence du Maroc, organisée à l’initiative de la Fédération pour la Promotion du Statut Economique des Femmes (Resofem).
Même son de cloche du côté du délégué Général Wallonie-Bruxelles au Maroc, Motonobu Kasajima. Représentant la Wallonie et la Fédération Wallonie-Bruxelles au Maroc, Kasajima a rappelé que les femmes, partout dans le monde, ont été au front tout au long de la crise sanitaire due au nouveau Coronavirus (Covid-19). «Depuis mars 2020, les rôles prépondérants des infirmières, des caissières, des institutrices et des femmes de ménage pour ne citer que ces trois catégories de travailleuses, ont été dévoilés au grand jour. «Malheureusement, les femmes qui exercent ces emplois, parmi tant d’autres, souffrent d’un manque de reconnaissance à leur endroit, et il en va de même dans le monde de l’entreprise», a regretté le Représentant de la Wallonie et la Fédération Wallonie-Bruxelles au Maroc.
La Fédération pour la Promotion du Statut Economique des Femmes (Resofem), a adressé un Message de fidélité et de loyalisme à SM le Roi Mohammed VI. Dans ce message, adressé au Souverain à l’occasion de la clôture de la Conférence internationale tenue le 26 mars 2022 sous le thème: «La femme au cœur du processus d’émergence du Maroc. Quelles stratégies et quels leviers?», les responsables de Resofem, ont exprimé en leurs noms et en ceux de l’ensemble des membres de la Fédération, leurs sincères expressions de fidélité et de loyalisme à SM le Roi. Abdellatif Komat (Co-président de Resofem) qui donné lecture du message adressé à Sa Majesté, a souligné que la Fédération veillera à suivre les Hautes Orientations Royales, relatives notamment, à l’inclusion socio-économique des femmes et des jeunes à travers toutes les régions du Royaume.
Mohcine Lourhzal
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Side évents
3 Panels pour enrichir les débats
La Conférence internationale organisée par la Fédération pour la Promotion du Statut Economique des Femmes (Resofem), autour du thème «La femme au cœur du processus d’émergence du Maroc. Quelles stratégies et quels leviers?», a été marquée par l’organisation de trois panels, axés sur «la promotion de la position de la femme comme vecteur de réduction des inégalités sociales et territoriales», «les leviers pour la promotion de la participation de la femme marocaine dans l’activité économique», tandis que le troisième et dernier panel a traité de la notion de genre à travers le monde. Les panelistes, parmi lesquels figuraient Mohammed Dardouri, Wali-Coordonnateur national de l’INDH, Neila Tazi, Présidente de la Fédération des Industries culturelles et créatives de la CGEM, Nezha Skalli, ex-ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité, et Mounir Bensalah, Secrétaire général du CNDH, ont été unanimes pour appeler à la conjugaison des efforts, dans le but de promouvoir le statut socio-économique des femmes et d’autre part, à promouvoir l’employabilité des jeunes et l’entrepreneuriat féminin
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Resofem
Voici les membres fondateurs de la Fédération pour la Promotion du Statut Economique des Femmes
-Association Espace Point de Départ (Espod)
-Womens Tribune
-Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales-Université Hassan II (Casablanca)
-Association Marocaine de Lutte contre la Violence à l’Egard des Femmes (AMVEF)
-Association Marocaine de Soutien à la Famille
-Association Terre Humaniste Maroc
-Union des Auto-entrepreneurs
-Centre d’Incubation et de Recherche Action en Economie Sociale et Solidaire (CIRA-ESS)
-Associatifs Professionnels pour l’Entrepreneuriat Féminin (APPEF)
-Association Jousour
-Women International Management (WIMEN)
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Ils ont déclaré au Reporter
L’Association «Resofem» a organisé, samedi 26 mars 2022, une Conférence internationale sous le thème: «La femme au cœur du processus d’émergence du Maroc, quels leviers et quelles stratégies?». Lors de cette rencontre qui s’est tenue au siège de l’Académie du Royaume, les différentes interventions ont porté sur les moyens à même de permettre aux compétences féminines de jouer pleinement leur rôle dans l’édification du Maroc de demain. Au micro du Reporter, l’initiatrice de «Resofem», ses membres dirigeants, ainsi que les principaux participants à la Conférence internationale, livrent un diagnostic clair et précis des freins qui empêchent la femme marocaine de jouer son rôle dans l’émergence du Royaume, ainsi que des pistes de solution pour rectifier le tir.
Pr. Sabah Chraïbi, Présidente d’honneur et initiatrice de Resofem
«Penser la territorialité en termes de féminin-masculin»
«Cette rencontre a un intérêt certain, partagé entre hommes et femmes, dans un esprit de complémentarité. Sans une promotion économique des femmes et sans son accès évident, constructif et édifiant à l’espace économique, le progrès sera difficilement atteignable pour l’ensemble de nos collectivités. Qui dit collectivités, dit aussi territorialité. Je rappelle que bien des décisions au niveau national ne sont malheureusement pas véhiculées aux plans régional et local. Ce que nous souhaitons, en tant que membres de la Fédération pour la Promotion du Statut Economique de la Femme Marocaine (Resofem), c’est que dans nos plans communaux et régionaux de développement, qu’on puisse penser la territorialité en termes de féminin-masculin, notamment à travers la gendérisation des budgets. Les femmes marocaines disposent des capacités qui leur permettent d’être de véritables initiatrices de politiques publiques au niveau local, régional et national».
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Abdellatif Komat, Doyen de la FSJES de Casablanca, Co-président de Resofem
«Porter haut et fort la voix des femmes»
«Engagée dans la défense des droits des femmes et leur intégration socio-économique, ainsi que dans la promotion de l’employabilité des jeunes et de l’entreprenariat féminin, Resofem sera en charge, entre autres, d’analyser les tendances qui affectent l’inclusion des femmes dans tous secteurs confondus et leurs participations au développement économique, social et environnemental national. Elle contribuera activement à l’instauration des conditions nécessaires au défi de la démocratie, aux exigences de la transparence, de la libre concurrence, d’une justice fiscale et sociale et la lutte contre les violences et les pratiques discriminatoires, à travers l’organisation de rencontres, débats échanges permettant de développer un réseau inter-associations. La Conférence internationale que nous avons organisée aujourd’hui (26 mars 2022) au siège de l’Académie du Royaume marque le début des rencontres que nous comptons mener pour porter haut et fort la voix des femmes».
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Fathia Bennis, Co-présidente de Resofem et PDG de Maroclear
«C’est ensemble qu’on pourra avancer»
«Pour donner l’exemple en matière d’égalité hommes-femmes, nous avons choisi d’accorder la Co-présidence de la Fédération pour la Promotion du Statut Economique de la Femme Marocaine à un Monsieur et une Dame. Au sein de Resofem, nous voulons montrer que c’est ensemble qu’on pourra avancer. La faible présence des femmes dans le marché du travail impacte négativement l’évolution du niveau de vie au Maroc, outre son impact sévère sur le Produit Intérieur Brut (PIB national. Notre pays regorge de compétences féminines dans tous les domaines et secteurs d’activité. Il faut tirer parti des compétences et du savoir-faire des femmes marocaines. Je pense que de cette manière, nous arriverons à construire le Maroc de demain». Je suis très confiante quant à l’avenir de la gent féminine au Maroc, sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI qui accorde un intérêt particulier à l’amélioration de la condition féminine laquelle, il ne faut pas le nier, a beaucoup changé sous l’impulsion du Souverain».
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Younes Sekkouri, Ministre de l’inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences
«Les femmes ont un rôle prépondérant à jouer»
«La thématique choisie par Resofem à savoir, la femme au cœur du processus d’émergence du Maroc, est de première importance, sachant que les femmes ont un rôle prépondérant à jouer dans l’édification du Maroc de demain. C’est un sujet de grande envergure parce qu’il aborde des questions d’accès, d’égalité salariale, outre les conditions à même de favoriser l’accès des femmes à l’emploi et leur présence dans les organes de décision. Ces objectifs ne peuvent être atteints uniquement à travers des lois, mais plutôt grâce à des initiatives concrètes qui ont d’ailleurs été clairement annoncées dans le programme gouvernemental. Dernièrement, nous avons signé une convention avec le Bureau International du Travail (BIT) et ONU-Femmes, pour pouvoir d’ici quelques mois, disposer d’un réceptacle outillé, c’est-à-dire d’éléments précis qui puissent nous permettre de faire un diagnostic plus approfondi de la situation de la femme par rapport au marché de l’emploi. Nous menons actuellement une étude qui porte, principalement, sur l’impact de la Covid-19 sur le travail des femmes, surtout celles qui exercent dans le secteur informel.
Le gouvernement œuvre pour promouvoir l’inclusion socio-économique de la femme marocaine, pas seulement au niveau des lois et des règlements mais également en mettant en place des politiques outillées et surtout budgétisées».
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Véronique Petit, Ambassadeur de Belgique au Maroc
«Resofem, une association de talents, de dynamisme et d’engagements»
«J’ai été ravie de participer à cette Conférence internationale sur un sujet absolument crucial. Les intervenants à cette rencontre ont bien montré que si des progrès importants ont été accomplis dans différentes dimensions, la participation économique des femmes a, en revanche, tendance à régresser ces dernières années au Maroc. Comme je l’ai indiqué dans mon intervention, je pense qu’il y a une réelle nouvelle dynamique, à la fois avec les grandes orientations du Nouveau Modèle de Développement sous les auspices de SM le Roi Mohammed VI, qu’avec le nouveau gouvernement qui a des objectifs économiques et sociaux extrêmement ambitieux, notamment en ce qui concerne la concrétisation du chantier Royal de généralisation de la protection sociale et une autonomisation plus grande des femmes marocaines. Le Souhait de la communauté internationale, principalement les partenaires du Maroc, est d’accompagner cette dynamique. Je pense qu’une plus grande participation des femmes à l’économie ne répond pas uniquement à un impératif moral, mais c’est aussi une contribution à la prospérité du pays et de l’ensemble de la société. J’espère qu’on pourra travailler ensemble pour atteindre ces objectifs. Je remercie Resofem pour son engagement en faveur de la femme. Resofem est une association de talents, de dynamisme, d’énergies et d’engagements qui va contribuer fortement, à faire progresser l’égalité hommes-femmes au Maroc qui exige un changement profond des mentalités».
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Zakaria Fahim, Vice-président de Resofem
«L’union fait la force»
«La Rencontre internationale organisée aujourd’hui (samedi 26 mars 2022) par la Fédération pour la promotion du statut économique des femmes au Maroc sur le rôle de la femme dans le processus d’émergence du Maroc, est un rendez-vous que nous avons voulu un peu à l’image de notre Association, Resofem. J’aime bien rappeler cette phrase qui dit qu’une seule main n’applaudit pas, mais gifle! En d’autres termes, l’union fait la force. Donner à la femme marocaine la place qu’elle mérite dans la société, nécessite de développer une intelligence collective pour permettre une émancipation complète de la femme. L’un des enjeux de Resofem, est de permettre à la femme d’être autonome, générer des revenus, et accéder au marché du travail. L’expérience a prouvé que quand l’entreprise est gérée par une femme, la performance est considérablement améliorée. Nous militons aujourd’hui pour que les femmes sortent de l’informel.
Fettouma Djerrari Benabdenbi, membre de Resofem, Co-fondatrice d’«Espod» et de «Terre et Humanisme Maroc»
«Garder espoir est un devoir»
«Appartenir à Resofem, initiée par Sabah Chraïbi, est arrivé à point nommé parce que c’est l’ère de la solidarité. Si l’on veut avancer, c’est ensemble qu’on pourra le faire. On ne peut pas imaginer un pays, un peuple ou une nation se développer sans sa moitié, naturellement constituée qui sont les femmes. Une société qui fait de la femme une côte tordue ne peut jamais se développer ni aller de l’avant. Je considère que l’un des leviers les plus importants pour changer la perception de la femme dans la société marocaine, est l’éducation. Par conséquent, le ministère de l’Education nationale doit prendre des décisions solides pour ancrer le respect des droits de la femme chez les générations montantes. Resofem est une belle initiative pleine d’espoir qui vise à promouvoir des valeurs nobles, telles que la justice et l’égalité. Comme je le dis toujours, garder espoir est un devoir».
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Neila Tazi, Présidente de la Fédération des Industries Culturelles et Créatives à CGEM
«Seuls 12% des entrepreneurs au Maroc sont des femmes»
«Le Maroc dispose aujourd’hui de nombreuses études qui donnent un diagnostic très précis de la situation de la femme au Maroc, dans tous les domaines. Il est important d’ouvrir une nouvelle page et lancer une nouvelle dynamique pour renforcer la place des femmes dans la société. Evidement, une importance particulière doit être accordée au renforcement du rôle de la femme dans la sphère politique. C’est à ce niveau que les décisions se prennent et qu’on légifère pour changer la vie des citoyens. Par conséquent, prendre en considération la nécessité d’améliorer la législation, d’adopter l’approche genre dans l’élaboration des budgets et des politiques publiques, comme ce sera le cas notamment dans la nouvelle Charte de l’Investissement, s’avère une nécessité pour renforcer la présence des femmes dans le monde du travail. Nous devons également améliorer la productivité et le taux d’activité des femmes, qui malheureusement, ne cessent de régresser au Maroc. C’est un constat qui est très difficile à accepter. Il faut tout faire et mettre les bouchées doubles pour faire en sorte que cela change, et le plus vite sera le mieux. Beaucoup de leviers peuvent être activés pour améliorer les conditions socio-économiques des femmes dans notre pays. Le levier que je considère comme étant le plus important, est celui de la communication et la sensibilisation auprès de l’ensemble des couches sociales. Mettre en valeur des femmes qui réussissent, constitue l’unique manière de véhiculer une nouvelle image de la femme. Aujourd’hui, seuls 12% des entrepreneurs au Maroc sont des femmes, c’est inadmissible. Il faut agir et vite pour changer cette situation».
Mohamed Dardouri, Wali-Coordinateur National de l’INDH
«Eliminer la discrimination à l’égard des femmes dans les zones rurales»
«J’étais extrêmement heureux de participer à ce forum organisé par Resofem, à l’Académie du Royaume du Maroc. Tout au long de cette matinée (samedi 26 mars 2022), nous avons débattu de la condition des femmes dans le Royaume et les moyens permettant à la gent féminine de contribuer à l’émergence du Maroc de demain, tel que le souhaite SM le Roi Mohammed VI. Depuis son lancement par le Souverain, l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) a multiplié les programmes visant à préparer la femme de demain en lui permettant d’accéder à ses droits fondamentaux, notamment une éducation de qualité. Dans sa phase III, l’INDH suit de près tout ce qui a trait à la santé mère-enfant, mais aussi le préscolaire principalement en milieu rural. Il est nécessaire de prendre toutes les mesures appropriées pour éliminer la discrimination à l’égard des femmes dans les zones rurales».