Le Président de la Conférence ministérielle sur la coopération halieutique entre les Etats africains riverains de l’océan atlantique (COMHAFAT), Sidi Tiémoko Touré, a appelé, mardi à Rabat, à mettre en œuvre les mesures nécessaires à la protection de la biodiversité en tenant compte des particularités socio-économiques des États.
“Face au choix difficile d’arrêter les exploitations des ressources marines et mettre en œuvre des actions pour économiser ces ressources dans l’objectif de préserver la biodiversité ou continuer leur exploitation dans les conditions actuelles pour assurer les besoins des populations et assurer leur nourriture, nous devons protéger la nature et sa biodiversité en ayant recours à toutes les mesures de protection qui s’avèrent nécessaires à sa préservation”, a dit M. Touré, également ministre des ressources animales et halieutiques de Côte d’Ivoire, lors de l’ouverture d’un Symposium sur “La pêche dans le cadre mondial de la biodiversité post-2020”, initié par la COMHAFAT.
Cependant, ces mesures doivent être décidées non par “une appréciation émotionnelle”, mais sur “une base objective” qui ne peut être que la science et en tenant compte des particularités socio-économiques de nos Etats et de leur situation socio-économique, a-t-il ajouté.
En outre, il a relevé qu’il est largement admis que les activités humaines dégradent l’environnement du fait du prélèvement effréné des ressources naturelles sans souci de leur renouvellement, soulignant la nécessité d’intervenir pour réguler ces activités pour une meilleure défense de l’environnement et de la sauvegarde de la biodiversité.
Et de soutenir que la mer et les ressources de l’aquaculture occupent une place de choix dans l’équation de la souveraineté et de la sécurité alimentaire ainsi que le développement et la lutte contre la pauvreté, d’où la nécessité d’en assurer une exploitation durable en vue de perpétuer les bénéfices socio-économiques.
Pour sa part, l’ambassadeur du Japon au Royaume du Maroc, Kuramitsu Hideaki, s’est félicité du niveau satisfaisant de la coopération entre le Japon et les pays membres de la COMHAFAT, bâtie et renforcée au fil des années dans le but d’assurer un usage durable des ressources halieutiques conforme aux standards scientifiques.
Les négociations internationales dans le domaine de la pêche en particulier doivent prendre en compte que ce secteur d’activité joue un rôle essentiel en termes de sécurité alimentaire, du PIB et de l’emploi dans de nombreux pays membres de la COMHAFAT, a-t-il poursuivi, notant que de ce fait, “les représentants du secteur de la pêche doivent être activement impliqués dans les négociations”.
Afin d’intégrer le secteur de la pêche dans le processus décisionnel en matière d’environnement dans le Cadre mondial pour la biodiversité post-2020, le symposium qui s’étale sur deux jours, abordera les facteurs socio-économiques de la pêche en Afrique de l’Ouest, les impacts des décisions environnementales sur le secteur de la pêche et les moyens d’intégrer la voix du secteur de la pêche dans la prise de décision environnementale
Créée en 1989, la COMHAFAT est une organisation intergouvernementale qui regroupe 22 pays allant du Maroc jusqu’à la Namibie. La Convention Constitutive de la COMHAFAT, “la Convention Régionale sur la Coopération Halieutique entre les Etats Africains Riverains de l’Océan Atlantique”, adoptée le 05 juillet 1991 à Dakar au Sénégal, fixe les domaines et les modalités de la Coopération Halieutique Régionale entre les Etats-Membres.
LR/MAP