Réunion à Marrakech de la Coalition contre Daech, une réussite pour la diplomatie marocaine

mustapha sehimi

La réunion ministérielle de la Coalition mondiale contre Daech, tenue mercredi dernier à Marrakech avec la participation des représentants de plus de 80 pays et organisations internationales, a été une “réussite” tant pour la diplomatie marocaine que pour la Coalition, selon le politologue et universitaire Mustapha Sehimi.

Dans un article d’opinion paru dans le site d’information “le360.ma”, M. Sehimi indique que la Conférence de Marrakech a incarné un “autre succès” du Royaume pour ce qui est de la question nationale.

Cette question “ne figurait pas formellement à l’ordre du jour de ce rendez-vous, mais elle ne pouvait être ignorée du fait de la persistance d’un conflit artificiel entretenu par le pays voisin de l’est qui accueille, finance et arme le mouvement séparatiste. Le lien avec la lutte anti-terrorisme et ses multiples menées dans la région et dans le continent est structurel”, explique-il.

En même temps, ajoute M. Sehimi, la grande majorité de la communauté internationale mesure et apprécie la position marocaine formulée le 11 avril 2007 devant le Conseil de sécurité, ajoutant que le fait que la Conférence de Marrakech ait eu lieu, en présentiel, “a permis des contacts directs et des consultations du ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, avec des dizaines de ses homologues des pays présents”.

Cela a conduit à un “véritable” ballet diplomatique des soutiens en faveur du plan marocain d’autonomie. Ainsi, en l’espace d’une seule journée, le mercredi 11 mai, les chefs des diplomaties ont réitéré leurs positions respectives sur la marocanité du Sahara marocain. L’on peut les citer: Roumanie, Pays-Bas, Serbie, Bahreïn, Niger, Guinée, Centre Afrique, Arabie Saoudite. Une mention particulière doit être faite à l’Égypte, telle qu’elle a été réaffirmée lors de la visite du ministre des Affaires étrangères, Samih Choukri, les 9-10 mai”, poursuit le politologue.

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Enfin, peut-on encore lire, la dernière regarde la nouvelle position des Pays-Bas sur le plan d’autonomie qualifié de “contribution sérieuse et crédible” au processus politique mené par l’ONU pour trouver une solution à la question nationale. Le responsable de la diplomatie de ce pays, Wopke Hoekstra, et M. Bourita, ont publié un communiqué conjoint dans ce sens, en marge de la Conférence.

Et de faire remarquer que “la Conférence a vu un absent, un grand absent même: l’Algérie. Dès le lendemain, le ministère des Affaires étrangères de ce pays voisin s’est fendu d’un communiqué de fort dépit, de colère et de rage mal contenue” où il dénonce “le détournement par le Maroc de l’objet de la Conférence internationale pour la lutte contre le groupe terroriste Daech (…) pour en faire un évènement consacré à la question du Sahara”.

Aux dires de M. Sehimi, l’Algérie “paie le prix de son isolement et s’enferme de plus en plus. Elle n’est plus audible… Elle accepte mal la capitalisation par le Maroc d’une diplomatie rayonnante, crédible, portant et incarnant les grandes causes du continent –la lutte contre la menace terroriste mais aussi d’autres de grande ampleur (changement climatique, environnement, coopération sud-sud)”.

La conférence mondiale contre Daech, synthétise-t-il, est “sans doute à marquer d’une pierre blanche pour la diplomatie marocaine: un jackpot! C’est bien le terme approprié à une combinaison gagnante. En l’espèce, la partie est d’un autre registre: celui d’une politique étrangère qui s’affirme de nouveau et engrange des résultats”.

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“Marrakech a été un grand succès”, met-t-il en avant, ajoutant que le fait que “ce grand rendez-vous ait eu lieu en terre d’Afrique –pour la première fois– ne manque ni de sens ni de portée”.

“Pourquoi le Maroc? Du fait de la crédibilité du Royaume, pourvoyeur continu de la paix et de la sécurité régionale. C’est là une politique insérée dans le cadre d’une stratégie définie voici une vingtaine d’années. Elle s’articule en matière de lutte antiterroriste autour d’une approche efficace, multidimensionnelle et holistique”, souligne M. Sehimi.

Et de souligner, au demeurant, que la “place et le rôle de Rabat aujourd’hui sont le résultat d’une capitalisation déclinée autour d’une politique pionnière”, rappelant qu’au début du mois de décembre dernier, à Bruxelles, a eu lieu la session inaugurale du nouveau “Africa Focus Group” –succédant à “Africa Platform”. Le Maroc y a le statut de coprésident avec les États-Unis, l’Italie et le Niger.

Six mois auparavant, rappelle encore l’universitaire, Rabat a vu l’ouverture du nouveau bureau de formation de l’ONUCT (Bureau des Nations Unies pour la lutte contre le Terroriste) avec une première session de deux jours réunissant des institutions de maintien de l’ordre et de la formation à la lutte contre le terrorisme de 12 États membres du continent.

LR/MAP

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