Certes, la qualité des programmes scolaires est déterminante dans la réussite scolaire et la formation des compétences. Il n’en demeure pas moins que l’implication des familles l’est tout autant.
Conscient de cette causalité, le Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique (CSEFRS) s’est intéressé, dans son enquête sur la perception des familles du système éducatif national, à l’influence de la famille dans la réussite scolaire des élèves. Selon les résultats de son enquête effectuée récemment, l’insuffisance en nombre des associations de parents d’élèves, notamment dans les écoles publiques, ne permet pas aux parents d’assurer le suivi du parcours scolaire de leurs enfants et encore moins d’être en contact direct et permanent avec les enseignants. Ceci se répercute, comme expliqué par l’enquête du CSEFRS, sur le rendement scolaire des apprenants.
Face à cette situation, nombreuses sont les familles qui, faute d’offre scolaire satisfaisante dans le secteur public, se tournent vers les établissements d’enseignement privés. Dans ce cadre, l’enquête du CSEFRS a relevé une nette préférence des familles pour l’école privée et ce, pour plusieurs raisons. Pour 55,2% des ménages sondés, les écoles privées font preuve de beaucoup plus de rigueur, en termes de contenu pédagogique.
Quand le cadre s’y prête
Pour les familles qui préfèrent inscrire leurs enfants dans les écoles privées (et qui ont les moyens de le faire), ces établissements ne ménagent aucun effort pour attirer plus de parents d’élèves, avoir davantage d’inscriptions et offrir un cadre propice et encourageant à l’adhésion des parents à la vie scolaire des leurs . Sur ce volet, la majorité des ménages, sondés dans le cadre de l’enquête du CSEFRS, se sont dits disposés à s’impliquer dans le cursus scolaire de leurs enfants, à conditions que les établissements scolaires mettent à leur disposition un cadre propice à cela. Par ailleurs, pour 35% des familles sondées, l’implication parentale dans le cursus scolaire des élèves est un choix personnel, abstraction faite du type d’établissement scolaire.
Enfin, le CSEFRS a soulevé un autre point déterminant dans le rapport famille-école. Il s’agit du rôle central du corps enseignant dans l’amélioration de l’implication des parents. Sur ce point, 80,5% des ménages ont fait savoir que plus les instituteurs sont avenants et professionnels, plus les parents d’élèves adhérent à la vie scolaire de leurs enfants. En outre, l’enquête du CSEFRS a démontré que les facteurs socio-économiques créent une différenciation concernant le degré du rapport des familles avec l’apprentissage des enfants. Moins les familles sont instruites et moins elles s’impliquent dans la scolarité de leurs enfants et, par conséquent, il y a moins d’interaction avec l’école et le corps enseignant.
Plusieurs chercheurs partagent l’idée que l’implication parentale a une influence positive sur les performances scolaires. Au Maroc, cette implication n’est pas toujours au rendez-vous. Toutefois, les Marocains rêvent de donner le meilleur d’eux à leurs enfants. Ils aspirent à ce que leur progéniture ait une situation sociale meilleure que la leur.
Pour atteindre cet objectif, toutes les parties concernées par la question de l’éducation sont appelées à conjuguer leurs efforts. Afin que les Marocains puissent enfin concrétiser leur rêve, celui d’avoir une école qui réponde à leurs aspirations légitimes.
Mohcine Lourhzal