L’écrivain Mustapha El Hachemi vient de publier un roman, «Les Rides du présent». A partir d’un fait divers bouleversant, se déploie une histoire romancée qui s’enrichit, s’affine et se nuance en prenant des dimensions qui dépassent l’enveloppe réelle des événements. C’est le procès ouvert d’une société où l’asservissement de la raison, la frustration et la marginalisation du corps, voire sa liquidation pure et simple, ne sont que l’indice grossier de «quelque chose d’essentiel qui ne va pas» dans «notre façon de vivre et de comprendre la vie».
Hommes et femmes végètent dans un présent éternel qui refuse de céder sa place à l’avenir et dont le seul souci est de durer. Une véritable prison. Les rares tentatives pour trouver une issue se soldent dans le roman par des échecs tragiques ou par des solutions marginales. «A» et Bouktab, les plus avertis, essaient quant à eux de comprendre. Mais, l’un finit par renouer avec sa solitude, l’autre «disparaît comme un éclair, sans laisser de traces». Reste «L» qui est appelé à s’engager dans la recherche d’une alternative ouverte et heureuse, pourvu qu’il en ait le désir, la volonté, le courage et les moyens… Ironie et humour assaisonnent le récit.