Le 39ème anniversaire de la marche verte, que le Maroc commémore cette année, est l’occasion de faire le point sur le dossier du Sahara. Le constat de blocage est unanime. Restent les intentions -et manœuvres- des uns et des autres pour mettre fin à ce blocage. La pression est faite sur le (seul) Maroc qui s’en tient à ses lignes rouges. La situation de crispation risque de se compliquer davantage d’ici à avril prochain.
Les consultations semestrielles du Conseil de Sécurité -au sujet du Sahara- qui ont eu lieu le 27 octobre dernier, auraient pu éclairer l’opinion publique sur l’état d’avancement du dossier. Mais ces consultations n’ont été suivies d’aucune déclaration à la presse.
On sait seulement qu’à huis-clos, les quinze membres du Conseil de sécurité ont écouté les comptes rendus respectifs du sous-secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous, de l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU, Christopher Ross et de Kim Bolduc (dont la nomination à la tête de la Minurso n’a pas été validée par le Maroc pour cause de vice de procédure).
Quoiqu’il en soit, tous ceux qui suivent de près ce dossier savent où il en est, au détail près (les cyber-barbouzes -qui n’ont même pas le courage d’assumer leurs actes, mais qui ne trompent personne- ont été à l’œuvre ces dernières semaines…).
Résumons. Le dossier du Sahara est dans une impasse. Depuis le dernier rapport du secrétaire général de l’ONU (avril 2014), tout est à l’arrêt.
En effet, le Maroc a réagi à ce rapport en déposant «un questionnaire» dans lequel il a posé le problème des attributions exactes du secrétariat général de l’ONU, de l’envoyé personnel Christopher Ross et de la MINURSO, avant de s’interroger sur le «résultat final de la négociation».
Pour le Maroc, Christopher Ross a outrepassé les limites de son mandat de «facilitateur» en voulant élargir les compétences de la MINURSO -militaire par essence- à un rôle politique ; et le Secrétaire général, Ban Ki-Moon, les siennes en entérinant une définition du territoire que le Conseil de Sécurité n’utilise pas («Territoire non-autonome», expression qui était valable quand le Maroc avait inscrit le Sahara occupé par l’Espagne à la commission de la décolonisation de l’Assemblée générale, en 1965, mais qui reflète aujourd’hui un parti-pris contre le Maroc, contraire à la neutralité exigée du médiateur qu’est le Secrétariat général).
Aucune réponse n’a été apportée au «questionnaire» du Maroc, lequel refuse d’accueillir les déplacements de Christopher Ross avant d’en avoir une.
Autre motif de blocage, la nomination à la tête de la Minurso de Mme Kim Bolduc sans que le Maroc n’en soit préalablement informé, alors que l’Algérie et le Polisario l’ont été. Le Maroc, qui estime en outre que la nouvelle «patronne» de la MINURSO n’a pas le profil de l’emploi (ce n’est pas une militaire comme ses prédécesseurs, mais une militante des droits de l’homme, ce qui confirme les objectifs de Ban Ki-Moon et de Christopher Ross), s’oppose à sa prise de fonction.
De tout ceci, il ressort aux yeux de la partie marocaine que le Secrétariat général (le Secrétaire général lui-même, son administration et ses envoyés ou représentants personnels) a décidé, pour sortir de l’impasse, de faire pression sur le Maroc, élargissant indûment le cadre de son mandat, voire le dénaturant.
Christopher Ross a aussi quelques appuis dans les cercles diplomatiques américains et français qui n’hésitent pas à adresser de véritables injonctions au Maroc pour qu’il reprenne sa collaboration avec le diplomate américano-onusien.
La position de fermeté sur laquelle campe le Maroc est, sans aucun doute, très peu appréciée, aussi bien au Secrétariat général de l’ONU –acquis aux thèses de la partie adverse, grâce à Christopher Ross- que chez certains alliés prompts à s’indigner qu’un pays comme le Maroc leur tienne tête.
Mais (selon les fuites des cyber-voyous), le Royaume est déterminé à défendre son intégrité territoriale quoiqu’il lui en coûte. Les lignes rouges sont connues de ceux qui veulent exercer des pressions sur le Maroc.
On a dit au Maroc d’accepter le principe d’un référendum sur un territoire dont l’Histoire et tous les documents prouvent qu’il lui appartient et il l’a accepté (années 80). On lui a dit de collaborer avec l’ONU pour mettre en œuvre le référendum et il l’a fait, jusqu’au jour où le projet a capoté sur l’identité des votants (années 90). On lui a dit de s’engager dans une solution politique et il a répondu par un projet d’autonomie élargie que toutes les grandes puissances ont approuvé, comme base de négociations (années 2000).
Aujourd’hui, que lui demande-t-on au juste ? Pour la diplomatie marocaine, la réponse est claire. On veut «Timoriser» le Sahara. C’est-à-dire, appliquer au Sahara les solutions de Timor Est. Solutions qui ont conduit à l’indépendance de ce territoire. Or, cela est la principale ligne rouge du Maroc qui ne renoncera jamais à son Sahara. Et tout ce qui y conduira sera considéré comme une ligne rouge également. «Ce casting de M. Ross et son scénario d’élargissement du rôle politique de la Minurso, insidieusement distillé dans le projet de rapport du SG, augure d’une Timorisation (programmée) de la question du Sahara. D’où l’impératif pour notre pays de considérer toute modification du mandat de la Minurso comme une ligne rouge et de tout mettre en oeuvre pour la déjouer quel qu’en soit le prix», peut-on lire dans un câble de la Représentation du Maroc auprès de l’ONU. «Le Maroc s’opposera avec fermeté à tout élargissement de facto, de son mandat». «Le Maroc n’acceptera jamais un traitement égal qui vient violer 23 ans de principes et de pratiques de la MINURSO. Tout changement est une ligne rouge pour le Maroc. La MINURSO en assumera les conséquences. Elle risque de se retrouver de l’autre côté du mur, avec le « Polisario » qu’elle a tendance à satisfaire», peut-on lire encore.
Il n’a rien filtré de la dernière réunion du Conseil de Sécurité, mais il est clair que ceux qui ont pris la parole ont dû se plaindre du blocage en l’attribuant à la partie marocaine.
Le rapport d’avril 2015 en rendra compte. D’ici-là, les manœuvres se poursuivront. Mais le Maroc a plus d’une flèche à son arc.
Pour le moment… Profil bas en public et intelligence déployée sans limites en coulisses !
Bahia Amrani
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Sahara : Les Oulémas et la Beïa Les oulémas du Sahara sont unionistes du fait de leur référentiel religieux et attachés aux constantes inébranlables de la Nation marocaine, dont les fondements puisent leur source dans la doctrine «Achâarite», le rite malikite, le soufisme sunnite et l’institution d’Imarat Al-Mouminine. |
HD (avec MAP)
Bonjour, j ai beaucoup emis l hypothese que la franceafrique aurait mené l enlevement de Benbarka
et fait porter le chapeau par d autres , le Maroc. Apres avoir lu votre article je me suis reveillé avec une nouvelle hypothese. Le DRS aurait ete l instigateur en complicité avec la Franceafrique, pour s en debarasser le DRS etant tout sauf de Gauche. Meme Cuba continue de s y tromper et tremper dans leur duperie. Dlimi s est bien presente a la justice Francaise pour totalement disculper les theses d assassinat contre le Maroc…,, il ne faut donc plus chercher l amitie chez les dirigeants de l Algerie s il y en a ?? Ils sont ecrases, deportes, liquides (comme ils disent en Algerie a propos de tous ceux qui sortent de la ligne)