Le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), Antonio Guterres, présentera, fin avril, son rapport annuel sur le Sahara devant les membres du Conseil de sécurité (CS). Voici ce que rappelle la copie avancée dudit rapport.
Dans son pré-rapport daté du 29 mars 2018, Antonio Guterres tente de remettre les pendules à l’heure, en ce qui concerne des éléments clés qui font prolonger ce conflit régional, entretenu par le pouvoir algérien depuis sa création, voilà plus de 40 ans.
Définir le rôle et les responsabilités de chacun
Le rapport préliminaire d’Antonio Guterres, sur la situation qui prévaut au Sahara, a mentionné la responsabilité d’Alger. «Les parties, les pays voisins et les autres interlocuteurs concernés doivent prendre des mesures supplémentaires, afin de refléter dans leurs positions ce nouvel esprit et cette nouvelle dynamique préconisés par le Conseil», a-t-il souligné.
Cette piqure de rappel de Guterres, adressée à qui de droit au palais Mouradiya et à Tindouf, confirme, selon nombre d’observateurs, la position du Royaume au sujet du rôle de l’Algérie, depuis la création du Polisario à ce jour.
Par ailleurs, le SG de l’ONU a souligné qu’eu égard à cette implication, Alger est aujourd’hui appelé à contribuer au processus de négociation, en tant qu’unique manière de résoudre ce différend régional. «Je demande aux parties de continuer de coopérer avec mon Envoyé spécial dans cet esprit nouveau, et dans cette dynamique nouvelle et de s’attacher véritablement au processus de négociations, conformément aux orientations fournies par le Conseil dans ses résolutions», a-t-il appelé.
Après avoir recommandé au CS de proroger le mandat de la Minurso d’une année supplémentaire, c’est-à-dire jusqu’au 30 avril 2019, Guterres a attiré l’attention sur les répercussions du conflit du Sahara sur le développement régional. «A l’ère de l’interdépendance mondiale, les conséquences socio-économiques, humanitaires et sécuritaires de ce conflit prolongé pèsent lourdement sur l’intégration régionale et sous-régionale», a-t-il expliqué.
Un processus qui relève exclusivement du CS
Rappelant le soutien du Conseil de sécurité à son appel lancé en avril 2017, pour la relance du processus de négociation «avec une nouvelle dynamique et dans un nouvel esprit», le SG de l’ONU a exhorté les parties de ce dossier à collaborer avec son Envoyé personnel pour le Sahara, Horst Kohler, dans le cadre du processus de négociations et conformément aux directives énoncées dans les précédentes résolutions du CS au sujet du dossier du Sahara.
Dans le même rapport, le SG de l’ONU a de nouveau confirmé le leadership onusien exclusif quant au processus devant mener à une solution durable, politique et mutuellement acceptée de ce conflit. Ainsi, au paragraphe 26 du pré-rapport, Guterres a précisé que, lors des entretiens de Kohler avec les responsables de l’Union Africaine (UA) et de l’Union Européenne (UE), ces derniers ont reconnu le leadership de l’ONU dans ce processus.
Le référendum définitivement enterré
Dans la suite logique des résolutions du Conseil de sécurité des 10 dernières années, le rapport préliminaire du SG de l’ONU sur le Sahara confirme la fin des plans antérieurs, caducs et inapplicables, notamment le référendum, rappelant que l’objectif est de parvenir à une solution politique à ce différend, sur la base des résolutions onusiennes y afférentes depuis 2007. Ces dernières, ajoutent les mêmes spécialistes, demeurent à ce jour basées sur la proposition marocaine d’autonomie élargie dans les provinces du sud. Est-il nécessaire de rappeler que cette proposition est considérée par les grandes puissances comme sérieuse, crédible et réaliste?
Ainsi, on peut dire que le pré-rapport du SG de l’ONU sur le Sahara se présente comme une confirmation du réalisme et de l’esprit du compromis en tant que paramètres de la solution politique de ce conflit régional.
Mohcine Lourhzal
Zones démilitarisées au Sahara Le Conseil de sécurité veut y mettre fin Face aux menaces proférées par le Polisario, qui se dit prêt à mettre fin au cessez-le-feu imposé par l’ONU depuis 1991 et suite aux incursions répétées des milices séparatistes dans les zones démilitarisées du Sahara, placées sous surveillance de la Minurso, le Conseil de sécurité étudie les modalités visant à mettre fin à ces zones, situées à l’est et au sud du mur de sécurité. Pour rappel, le Royaume a promis de riposter de la manière la plus ferme aux incursions des séparatistes et de leurs milices armées dans les zones tampons que le Maroc a volontairement placées sous contrôle onusien.