Guergarate est une zone tampon de quelque 4 kilomètres qui s’étend entre le mur de sable (érigé par le Maroc, dans les années 80, pour se protéger de toute incursion au Sahara) et la Mauritanie. En fait, Guergarate est le dernier poste-frontière à la pointe sud du Maroc, depuis que les forces marocaines ont quitté Lagouira, en 1989.
Lagouira revenait à la Mauritanie, après l’accord de Madrid de 1975. Mais en 1979, elle n’en voulait plus. Le Maroc l’a récupérée. Or, en 1989, l’ex-président mauritanien, Ould Sid Ahmed Taya, qui souhaitait sécuriser Nouadhibou, a demandé au Maroc de s’en retirer. Feu SM Hassan II a accepté. Mais l’insécurité dans la région sahélo-saharienne qui échappe au contrôle des Etats grandit. Et avec elle les menaces sur les frontières maroco-mauritaniennes.
En décembre 2015, une délégation de haut niveau s’était rendue en Mauritanie pour un nouvel accord sur Lagouira et Guergarate. C’était sans compter avec la complicité du Président mauritanien Abdelaziz avec le pouvoir algérien. Aucun accord n’a été trouvé.
7 mois plus tard, le Maroc entreprend de goudronner l’axe routier de Guergarate afin de «nettoyer» la zone et de «mettre fin aux activités de contrebande». Le pouvoir algérien pousse alors le Polisario à placer une centaine de soldats sur les lieux et, depuis, multiplie les provocations…
Le Maroc n’y répond pas directement, mais à la mi-décembre, le Général Arroub achemine des chars face à la soldatesque algéro-polisarienne. Jamais la tension n’a été aussi vive. Les médiations se multiplient. Les pays amis du Sahara intercèdent… Le dernier en date, les Etats Unis.
L’Algérie serait trop heureuse d’ouvrir un autre front contre le Maroc loin de chez elle.
Mais tous ses plans (exécutés par le Polisario et la Mauritanie) tombent à l’eau…
KB