Désormais, les diplomaties officielle et parlementaire se serrent les coudes et se mobilisent pour déjouer les manœuvres des adversaires de la cause nationale du Maroc. A cet effet, une commission mixte les rassemblant œuvre à l’élaboration d’un plan d’action.
Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Salaheddine Mezouar, a caressé les parlementaires dans le sens du poil: il les a appelés, lors d’une intervention devant les membres des commissions des Affaires étrangères des deux Chambres des représentants et des conseillers, à se mobiliser pour faire de l’année 2015 une année importante pour l’intégrité territoriale marocaine.
Mise sur pied d’une commission mixte
Pour concrétiser cette nécessaire mobilisation des parlementaires, doublée d’une participation des différentes composantes de la société civile, le chef de la diplomatie marocaine a évoqué le projet de mise sur pied d’une commission mixte qui associerait le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération et le parlement, avec à sa tête la ministre déléguée aux Affaires étrangères et à la Coopération, Mbarka Bouaïda. Ladite commission aura pour mission principale de préparer une feuille de route et une stratégie pour imposer aux adversaires du Maroc (le pouvoir algérien en tête) une solution politique définitive à ce différend régional, dans le cadre de la souveraineté marocaine. Pour ce faire, le chef de la diplomatie a appelé à peaufiner les contours d’une véritable stratégie nationale offensive et proactive à laquelle seraient associés l’ensemble des acteurs.
Mezouar pointe du doigt l’Algérie
Au cours de son intervention devant les parlementaires, Salaheddine Mezouar a pointé du doigt le pouvoir en Algérie qu’il a considéré comme l’adversaire unique du Maroc. Le ministre a en outre qualifié le discours algérien de «misérable parce qu’il manque, a-t-il souligné, de crédibilité et demeure à nos jours incapable d’avoir un quelconque impact à l’international». Et d’ajouter: «Le discours des adversaires de notre cause nationale (l’Algérie) manque de crédibilité. Tout le monde sait en fait ce qui se passe dans ce pays et c’est nous qui crédibilisons le discours algérien». Aussi, Mezouar a-t-il appelé à la nécessité de passer de la réaction à l’action, à maîtriser l’initiative pour déjouer les manœuvres des adversaires du Maroc. Il a réitéré le rejet du Royaume de toute issue du conflit qui ne prendrait pas en considération le projet marocain d’autonomie.
Si treize rounds de négociations n’ont pas abouti, c’est la résultante, a dit le chef de la diplomatie marocaine, de la non-implication sérieuse de l’Algérie dans les négociations.
Une ingérence désavouée
L’échec de l’Algérie à l’international a poussé le pouvoir algérien, a encore souligné Salaheddine Mezouar, à se rabattre sur l’Union Africaine en désignant un envoyé spécial de l’Union au Sahara; initiative que le Royaume a dénoncée et considère comme une ingérence non avenue dans la gestion du dossier par l’ONU.
Agir au lieu de réagir
Députés et conseillers ont été unanimes à clamer leur adhésion à cette nouvelle approche de la gestion du dossier de la cause nationale et ont souligné la nécessaire mobilisation de toutes les composantes de la société marocaine en vue d’élaborer un plan d’action et de ne plus se contenter de réagir aux manœuvres des adversaires, mais d’agir. Les parlementaires ont mis en exergue la disponibilité de la diplomatie parallèle quant à la mise en œuvre de ce plan d’action, dans le cadre de la commission mixte qui réunirait le ministère des AE et le parlement et qui ne manquerait pas de porter ses fruits.
Démarrer le projet d’autonomie
Lors de cet important débat, les voix se sont élevées pour dire très haut ce que d’autres pensent très bas. Elles ont réclamé de démarrer illico le projet marocain d’autonomie dans les provinces du sud. L’Algérie est désorientée par l’échec de la désignation d’un prétendu envoyé spécial de l’Union Africaine pour le Sahara, doublé par le fait que cela n’a été reçu qu’à un niveau hiérarchique moindre aux USA, en France et au Royaume-Uni, alors que la Chine ne s’est pas encore prononcée. C’est en fait un sérieux camouflet pour le pouvoir algérien qui ne supporte pas que le Maroc avance, se modernise et se démocratise sans une goutte de pétrole, mais avec le seul labeur des Marocains.
Mohammed Nafaa