Le Conseil de sécurité a tenu mercredi 20 avril (2022)sa réunion semestrielle de consultations à huis-clos sur la question du Sahara. La poursuite du processus des tables rondes dont est chargé Staffan de Mistura y a été, de nouveau, soutenue.
Certes, aucun revirement n’était réellement craint, lors de cette réunion de consultations sur la question du Sahara que le Conseil de Sécurité devait tenir,comme chaque année, à mi-mandat de la Minurso ; et qui permet tout simplement de tenir informés les 15 membres de l’état d’avancement des négociations et de la situation sur le terrain.
Mais cette réunion, prévue par le paragraphe 10 de la dernière Résolution du Conseil de sécurité (Résolution 2602 du 29 octobre 2021), était attendue pour deux raisons, au moins.
D’abord, parce que la principale recommandation de la Résolution 2602, qui consiste en la reprise du processus des tables rondes avec la participation de 4 parties nommément citées -le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie, le Polisario- a été rejetée par Alger qui a officiellement annoncé sa décision de ne pas participer à ces tables rondes.
Ensuite, parce que l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Staffan de Mistura, a effectué en janvier dernier sa première tournée dans la région, qui l’a conduit auprès des 4 parties concernées par les tables rondes ; et que l’on attendait de savoir ce qu’il sortirait de ces consultations d’avril, lorsque l’émissaire onusien aura présenté son Rapport confirmant qu’Alger n’a pas révisé sa position et fait donc obstruction à la reprise du processus politique prôné par le Conseil.
Cette réunion d’avril du Conseil de Sécurité autour de la question du Sahara se tient à huis clos. Aucun communiqué officiel n’en livre le déroulé, ni les prises de position des participants. Seules quelques discrètes confidences et/ou déclarations sommaires permettent d’avoir le résultat final de ces consultations.
Un résultat confirmé, du reste, par l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Staffan de Mistura, lui-même qui a déclaré à l’Agence France Presse, au sortir de cette réunion, que tous les membres du Conseil de Sécurité «ont soutenu (ses) efforts»de relance du processus de négociation politique ; qu’il comptait entreprendre prochainement une nouvelle tournée régionale pour tenter de faire avancer ce processus ; et que «cela va être… bientôt», espère-t-il.
En décryptage, cela veut dire que le Conseil de Sécurité et Staffan de Mistura s’en tiennent à la Résolution 2602 et entendent bien continuer d’en appliquer les recommandations.
Notamment, le paragraphe 4 qui énonce que le Conseil «Demande aux parties de reprendre les négociations sous les auspices duSecrétaire général, sans conditions préalables et de bonne foi, en tenant compte desefforts consentis depuis 2006 et des faits nouveaux survenus depuis, en vue deparvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable».
Ainsi que le paragraphe 8 où le Conseil de Sécurité«Souligne qu’il importe que les parties s’engagent à nouveau à faire avancerle processus politique dans la perspective de nouvelles négociations, rappelle qu’il fait sienne la recommandation formulée dans le rapport daté du 14 avril 2008(S/2008/251), selon laquelle il est indispensable que les parties fassent preuve deréalisme et d’un esprit de compromis pour aller de l’avant dans les négociations, etencourage les pays voisins à apporter une contribution importante et active à ce processus».
Une chose est sûre, le Maroc l’avait clairement exprimé, il soutient la Résolution 2602, de même que le processus des tables rondes.
Une 2ème tournée de Staffan de Mistura dans la région sera donc la bienvenue.
Cependant, l’a fait savoir tout aussi clairement, ces tables rondes ne peuvent se tenir sans la participation de l’Algérie qui, malgré ses kafkaïennes déclarations de non implication dans ce dossier du Sahara, est bel et bien la principale partie à ce conflit, qu’elle entretient par tous les moyens qui sont en son pouvoir…
Ce dont plus personne n’est dupe.
BA