Sahara : Le grand défi de Ross

Christopher Ross, envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara, est de retour dans la région pour une nouvelle tournée devant le conduire de Rabat -1ère étape- à Tindouf, Alger, puis à Nouakchott. La tournée devant se poursuivre dans les capitales des pays du Conseil de Sécurité membres du comité portant le nom de «pays amis du Sahara» (Espagne, France, Grande-Bretagne, Russie, Etats-Unis).
Cette nouvelle tournée du diplomate onusien devrait lui permettre de mettre à jour ses données pour la rédaction du rapport annuel sur le Sahara qu’il présente au Conseil de Sécurité chaque mois d’avril.
C’est précisément le dernier rapport (daté d’avril 2014) qui a donné lieu au différend entre le Secrétariat général de l’ONU et le Maroc, ainsi qu’à la situation de blocage qui s’en est suivie. Le Maroc reprochant à l’envoyé personnel de Ban Ki-Moon son manque de neutralité, voire sa partialité en faveur du Mouvement séparatiste Polisario et au détriment du Maroc.
Peu à peu, le Maroc avait vu Christopher Ross pencher pour les thèses défendues par le Polisario et l’Algérie, finissant par introduire ces thèses dans son rapport au Secrétaire général et au Conseil de Sécurité.

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C’est ainsi que, dans le rapport 2014, l’envoyé personnel a qualifié le Sahara marocain de «territoire non autonome», alors que pour le Maroc, le Sahara, qui était territoire non-autonome lorsqu’il était sous colonisation espagnole, ne l’est plus depuis que l’Espagne l’a restitué au Maroc via le traité de Madrid (1975) ; le Maroc n’étant devant l’ONU que pour faire reconnaître définitivement cette décolonisation, mais étant prêt à accorder au Sahara une autonomie élargie.
Dans ce rapport 2014, Christopher Ross avait également pris à son compte les thèses algéro-polisariennes selon lesquelles une surveillance des droits de l’homme était nécessaire au Sahara et devait être confiée à la Minurso qui verrait ainsi son mandat élargi à un contrôle des autorités marocaines et, par voie de conséquence, à la gestion du territoire. Thèses selon lesquelles, aussi, les ressources naturelles étaient pillées par le Maroc… Et tout à l’avenant ! La réaction du Maroc a été immédiate et ferme: le Secrétariat général a été saisi. Des explications ont été demandées, par écrit, à l’envoyé personnel et toute collaboration avec lui a été suspendue en attendant les éclaircissements. Christopher Ross n’a donc pas pu reprendre sa mission de «facilitateur». La situation s’est débloquée lorsque que Ban Ki-Moon a eu, le mois dernier, un entretien téléphonique avec le Roi l’assurant que le mandat de la Minurso serait inchangé.
Après tout ceci, le gros défi de Christopher Ross est aujourd’hui de réussir, non seulement sa tournée, mais l’ensemble de sa mission qui se poursuivra jusqu’à la présentation du rapport 2015 au Conseil de Sécurité, en avril prochain… Et au-delà s’il réussit à relever ce défi. Une chose est sûre, il est sous la loupe…

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