La présidente de la Commission de contrôle budgétaire (CONT) au Parlement européen, Ingeborg Grassle, a qualifié, ce lundi 23 février, de «scandale de premier ordre» le détournement de l’aide humanitaire internationale destinée aux camps de Tindouf dans le sud-ouest algérien. «Il est scandaleux de faire payer aux populations des camps de Tindouf l’accès à l’aide humanitaire que l’UE leur accorde gracieusement», a souligné Grassle lors d’une réunion de la Commission CONT au siège bruxellois du Parlement européen.
Le rapport de l’Office européen de lutte anti-fraude (OLAF) sur le détournement de l’aide humanitaire accordée aux populations de Tindouf «nous a appris que l’UE finance le Polisario, alors que les fonds européens ne devraient pas servir à cela», a-t-elle déclaré. «Tout ce que l’UE croit faire en bonne conscience en faveur de la population de Tindouf est détourné», a déploré l’eurodéputée allemande du Groupe du Parti Populaire européen (PPE), soulignant qu’il s’agit là d’un «scandale de premier ordre’».
Pour mémoire, l’UE soutient financièrement les camps de Tindouf, depuis 1975, sur la base d’une population évaluée par les autorités algériennes à 155.000 personnes. Ni l’Algérie, ni le Polisario n’ont accepté qu’un recensement des populations de ces camps soit organisé, malgré les appels répétés de l’ONU et ce, en vue de continuer à tirer profit de la manne humanitaire.