Empruntons «un peu de JJ. Rousseau» avec cette formule qui sied bien à tous ceux qui, depuis l’annonce par le Président Trump de la reconnaissance par les Etats Unis de la Souveraineté du Maroc sur le Sahara, se sont répandus en interprétations erronées, explications farfelues, voire vérités dénaturées, accusations et invectives…
Le «Maroc-Bashing» bat son plein !
Mais si nous compatissons à cette explosion de rage –à la hauteur de leur immense dépit- il y a cependant quelques rectifications et éclairages à apporter aux commentateurs les plus sérieux et sincères, entraînés dans cette cabale, qui n’ont peut-être pas suffisamment d’informations ou de compréhension du Maroc, de son histoire avec son Sahara et de ses principes en relations internationales.
Il nous attriste de voir des personnalités d’envergure qui avaient notre estime -tels que Christopher Ross, ou John Bolton- continuer d’exprimer leur rancœur à l’égard du Maroc, en lieu et place de cette neutralité que leurs anciennes fonctions étaient censées leur visser au corps.
Quant à ceux qui n’ont que des insultes à la bouche et de la haine en constante éructation, nous les plaignons tout simplement. La caravane Maroc passe. Eux s’excitent et avalent la poussière…
Ainsi, dès l’annonce du Président Trump, les médias parmi les plus sérieux ont titré sur une reconnaissance américaine de la Souveraineté marocaine sur le Sahara, en contrepartie d’une reconnaissance d’Israël par le Maroc.
Grosse erreur ! Il n’est pas question de reconnaissance d’Israël par le Maroc. Non seulement, le Maroc reconnaît déjà l’Etat d’Israël, qui avait un bureau de liaison à Rabat, de 1997 à 2002 -ce qu’il ne reconnaît pas, ce sont les frontières de cet Etat qui inclut les territoires annexés en 1967 (guerre des 6 jours)- mais en plus, c’est bien le Maroc qui a abrité les Sommets de Fes (1981 et 1982) où a été adopté le plan de paix (Plan Fahd, du nom du Roi saoudien de l’époque) prônant la paix contre les territoires annexés en 1967.
Ce n’est donc pas de reconnaissance d’Israël par le Maroc qu’il s’agit aujourd’hui, mais de retour à la normalisation de ses relations avec Israël…
Par ailleurs, quelques-uns, dont certains clairement malintentionnés, ont immédiatement crié à l’abandon de la cause palestinienne.
Là aussi, grosse erreur et/ou mauvaise foi !
D’une part, aussi bien au Président Trump qu’au Président palestinien Mahmoud Abbas, le Roi Mohammed VI a tenu à rappeler les constantes de la position du Maroc, qui défend la solution des deux Etats avec Al Qods comme capitale de l’Etat palestinien. D’autre part, s’il est un pays arabe qui en a fait plus que tous les autres pour les Palestiniens, depuis la création de l’OLP à laquelle il a grandement contribué en oeuvrant à réconcilier les Palestiniens entre eux et les Palestiniens avec la Jordanie, avant de pousser toutes les factions palestiniennes à se ranger derrière l’OLP devenue l’unique représentant… Un pays arabe qui a maintenu son soutien, y compris financier, toutes ces années où la question palestinienne a été desservie et éclipsée par le terrorisme international… C’est bien le Maroc… Et cela, sans intérêt aucun, le Royaume n’étant même pas situé dans la région !
Alors, à votre gorge, béotiens ! Le Maroc ne reniera pas ses principes et engagements pris unilatéralement. Mais il n’hypothèquera pas non plus ses intérêts et causes nationales, dont l’intégrité territoriale est la 1ère, pour le bon plaisir de qui que ce soit…
Les béotiens peuvent aussi tourner et retourner le dossier du Sahara dans tous les sens, tenter d’en altérer les fondamentaux, d’en falsifier les données historiques, jouer les «Goebbels» (homme d’Etat du régime d’Hitler, expert en propagande, connu pour ses techniques de manipulation du Peuple), en espérant qu’à force de convaincre d’un mensonge, il deviendra vérité… La réalité, elle, ne changera pas. Et elle finira, tôt ou tard, par s’imposer. Le Maroc est là pour rafraîchir les mémoires et interpeller les consciences de ceux qui savent que le Sahara est marocain. La France et l’Espagne –puissances coloniales de l’époque- le savent. Mais aussi tous ceux qui faisaient commerce dans la région avant la colonisation (Outre l’Espagne, les Etats Unis, la Grande Bretagne, l’Allemagne) et dont les contrats étaient signés avec le Maroc. Tous savent que le territoire n’était pas terra nullius (territoire sans maître) et que ses tribus étaient rattachés au pouvoir central -ce que le Cour Internationale de Justice a confirmé en 1975 et que c’est avec le Maroc que les accords étaient conclus. Tous savent aussi que le Maroc réclame son Sahara depuis 1956. Et tous ont connaissance du Discours de feu SM Mohammed V, du 25 février 1958, à M’Hamid El Ghizlane, à la lisière du Sahara, où le défunt Roi rappelait la revendication par le Maroc de tous ses territoires sous colonisation espagnole, Sahara en tête. Enfin, il suffit de rappeler qu’en 1956, comme en 1958, il n’existait ni Polisario, ni Pseudo-Rasd, ni Algérie indépendante (considérée comme territoire français jusqu’à son indépendance en 1962).
Que les Etats Unis reconnaissent la Souveraineté du Maroc sur son Sahara est un grand pas vers la vérité et un atout considérable au sein de l’ONU dont le Maroc ne quitte pas la table. Mais, comme l’a rappelé le ministre des Affaires Etrangères, Nasser Bourita à la télévision «Al Arabia», le Maroc n’a jamais mis sur la table des négociations la question de savoir si le Sahara est marocain ou pas. S’il est devant l’ONU, c’est uniquement pour que soit trouvée une solution à ce conflit créé de toutes pièces autour du Sahara.
Mais nous reviendrons plus en détail sur cet événement et ses effets économiques, géostratégiques et autre, dans notre prochaine édition.
Bahia Amrani