Le modèle de développement pour les provinces du sud se veut un modèle de dernière génération, conçu par et pour la population du sud. Elaboré par le CESE (qui compte des membres sahraouis), il identifie les dysfonctionnements, préserve les acquis et propose des alternatives réalistes et viables pour la population de ces provinces.
Il s’agit d’un modèle de développement pour les provinces du sud, qui est un modèle de réforme pour le présent et le futur, élaboré par le Conseil économique, social et de l’Environnemental (CESE). Il s’est d’abord fondé sur un diagnostic à la fois objectif, audacieux et responsable de la situation du développement des Droits de l’Homme (politiques, économiques, sociaux…) dans les provinces du sud. Il se base notamment sur une démocratie participative, la création de richesses et d’emplois et la cohésion sociale, éléments qui sont de nature à favoriser les conditions d’un développement durable pour la région du sud. Il préconise ainsi une vision et des processus qui soient plus participatifs, plus inclusifs et adossés à une gouvernance responsable.
Dans son diagnostic, le CESE recommande de substituer aux politiques sociales actuelles une stratégie intégrée de développement humain, de rompre avec la stratégie du court terme et de rétablir les impératifs de durabilité. Le modèle ambitionne à travers ces mesures de parvenir, dans un délai de 10 ans, à doubler le PIB de ces régions, y créer plus de 120.000 nouveaux emplois et réduire de 50% au moins le taux de chômage des jeunes et des femmes. Il tend aussi à améliorer la connectivité des régions du sud pour favoriser leur intégration réussie dans le vaste bassin économique maritime allant de la côte nord du pays à celle de l’Afrique de l’Ouest et des Iles Canaries.
Le CESE prône par ailleurs le renforcement de la confiance entre la société et les représentants de l’Etat, l’affirmation de la primauté des droits de l’Homme, le respect par tous de la loi et un accès garanti à la justice.
Prendre en considération les spécificités
Sur le plan économique, le modèle insiste sur le fait qu’il est également nécessaire de passer d’une économie de rente, axée sur les activités primaires, à un cadre qui favorise l’investissement privé producteur de richesses et d’emplois et garantit la transparence et le respect des règles de la saine concurrence. Le document met l’accent, dans ce cadre, sur la bonne gestion et la répartition des ressources naturelles selon les règles de la durabilité et de l’équité au bénéfice des populations, ce qui nécessite l’élaboration d’une stratégie de moyen et de long termes d’exploitation et de valorisation desdites ressources naturelles.
Au volet culturel, le modèle souligne la nécessité de reconnaître la culture hassanie en tant que droit et l’ériger en levier de développement qui joue un rôle important dans le capital symbolique et unitaire de la conscience locale et mérite son intégration et sa mise en valeur parmi les composantes plurielles de la personnalité nationale telles qu’elles sont affirmées par la Constitution.
Le nouveau modèle de développement dans les provinces du sud, élaboré conformément aux orientations de SM le Roi Mohammed VI, résulte d’un large processus d’écoute, de concertation et de consultation menées par le CESE auprès de plus de 1.500 personnes concernées, représentant les élus, l’administration centrale et territoriale, les acteurs de la société civile, les organisations syndicales et les opérateurs économiques et ce, afin de les associer aux différentes phases de construction du modèle et du diagnostic, jusqu’à sa conception finale.
Enfin, ce modèle, qui s’inscrit en droite ligne avec la Constitution de juillet 2011, représente une contribution de la société civile au grand projet national de régionalisation avancée.
Hamid Dades