Sahara : Une conférence qui a tout faussé !

Sahara : Une conférence qui a tout faussé !

Marrakech a accueilli, lundi 25 mars, les travaux de la Conférence ministérielle africaine sur l’appui de l’Union Africaine (UA) au processus politique des Nations Unies sur le différend régional du Sahara. Cette conférence, à laquelle ont participé les ministres des Affaires étrangères, représentant 37 pays africains, issus des cinq sous-régions du continent, a faussé un certain jeu…

La Conférence ministérielle de Marrakech est intervenue non comme une contre-attaque, mais comme une réaction logique et plausible aux manigances des ennemis du Maroc et de son intégrité territoriale. En effet, elle a remis les pendules à l’heure pour ce qui concerne le rôle de l’UA (Union africaine), le rôle de l’ONU et la position du Maroc à ce sujet.

Entre Pretoria et Marrakech, le choix s’est fait naturellement

Lors de l’ouverture des travaux de cette conférence, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita, a affirmé que la Décision 693, adoptée lors du 31ème  Sommet de l’UA «replace la question du Sahara marocain dans son cadre idoine, celui des Nations Unies» et «permet, de ce fait, de dépolluer les travaux de l’UA et d’immuniser l’Union face à toute tentative inappropriée de la dévier du chemin de l’unité et de l’intégration». Poursuivant son intervention, le chef de la diplomatie marocaine a souligné que cette décision «contribue, assurément, à installer la sérénité dans les travaux de l’UA sur la question du Sahara marocain». Pour Bourita, «il s’agit d’une sérénité à l’échelle de l’UA en consacrant un mandat exclusif de la Troïka, mais également à l’échelle du continent, puisqu’elle rejoint la position de l’écrasante majorité des pays africains qui soutiennent le processus politique au sein des Nations Unies» (Le mécanisme de la Troïka de l’UA, consacré par la Décision 693 du 31ème  Sommet de l’UA qui s’est tenu en Mauritanie en juillet 2018, est composé du Présidents sortant de l’Union, celui en exercice et celui entrant, ainsi que du Président de la Commission de l’UA).

Le ministre a aussi évoqué la sérénité à l’échelle des institutions internationales, expliquant que la Décision dispose que «la Troïka doit apporter un soutien efficace» et un «appui aussi large que possible aux efforts que mènent les Nations Unies sur la question du Sahara».

Au moment où Marrakech abritait les travaux de la Conférence ministérielle africaine sur l’appui de l’UA au processus politique sous l’égide des Nations Unies, sur le dossier du Sahara, s’est tenue à Pretoria, en Afrique du Sud, une autre conférence dont l’objectif a été tout autre. Organisée à l’appel de l’Organisation de Développement de l’Afrique Australe (SADC), la rencontre de Pretoria est venue en guise de solidarité avec un soi-disant «droit du peuple sahraoui à l’indépendance et à l’autodétermination».  

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N’en déplaise à l’Afrique du Sud…

Constatant que son rendez-vous a été un véritable fiasco, la réaction de l’Afrique du Sud a été virulente à l’égard du Royaume, tout en cachant un profond désarroi. En témoigne la déclaration faite par le président du Congrès National Africain (ANC), un certain Gwede Mantashe. Ce dernier a affirmé: «Je pouvais m’attendre à ça de la part du Maroc, car ils ont de la ressource. (…)». Plus encore, Mantashe a accusé le Maroc d’avoir «acheté des soutiens en vue de son retour au sein de l’Union africaine». Il a, en outre, estimé que son pays «a dû accepter l’ambassadeur du Maroc, car le pays est membre de l’Union africaine». Le raisonnement fallacieux du responsable politique sud-africain a été démenti par la qualité, la profondeur et le nombre des participants à la Conférence de Marrakech.

En effet, lors d’un point de presse, à l’issue de cet événement d’envergure tenu à Marrakech, Nasser Bourita a affirmé que «toutes les régions africaines ont été représentées». Et d’ajouter: «Cela signifie que plus de la moitié des pays de la région ont pris part à cette rencontre». Il a néanmoins noté que certains pays africains, comme l’Angola et la République démocratique du Congo ont envoyé des émissaires aux deux évènements.

En Afrique du Sud, ce sont donc une vingtaine de pays à travers le monde, dont les alliés traditionnels du Polisario que sont l’Algérie, Cuba et le Venezuela, qui se sont rencontrés, a précisé le chef de la diplomatie marocaine.

Lors de ce point de presse qui a sanctionné les travaux de la Conférence de Marrakech, Nasser Bourita a par ailleurs revendiqué que cette rencontre a fait de l’ombre à celle organisée le même jour en Afrique du Sud. Dans ce sens, le ministre a expliqué: «Initialement, nous ne voulions pas organiser de réunion, car nous pensions que la réunion de Nouakchott était claire. Mais, au vu des réactions, nous nous sommes mobilisés durant les deux dernières semaines pour mettre en place cet évènement». Et le chef de la diplomatie marocaine d’ironiser en déclarant que les organisateurs de la rencontre de soutien au Polisario «ont  annoncé la venue de Donald Trump, d’Angela Merkel et de Federica Mogherini», mais «jusqu’à présent, je ne les ai pas vus».

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Adoption de la Déclaration de Marrakech

Les travaux de la Conférence ministérielle africaine sur l’appui de l’Union africaine au processus politique des Nations Unies, sur le différend régional concernant Sahara marocain, tenue le 25 mars 2019  à Marrakech, avec la participation de 37 pays africains issus des cinq sous-régions du continent, ont été sanctionnés par l’adoption d’une Déclaration finale. Selon le texte signé par les représentants des différentes délégations, les participants ont réaffirmé, entre autres, le consensus autour de la Décision 693 de l’Union Africain, sur le rapport du président de la Commission de l’UA sur la question du Sahara. Pour rappel, cette Décision consacre l’exclusivité des Nations Unies en tant que cadre de recherche d’une solution politique, mutuellement acceptable, réaliste, pragmatique et durable à la question du Sahara.

Réitérant leur «attachement indéfectible à une Afrique unie, stable, proactive et prospère, parlant d’une seule voix et à même de répondre aux défis multidimensionnels du monde complexe d’aujourd’hui et de demain», les responsables africains ayant pris part à la Conférence de Marrakech ont également salué l’adoption, à l’unanimité, de ladite Décision, lors du 31ème Sommet de l’Union africaine (UA) à Nouakchott, en juillet 2018. Dans ce sens, ils se sont félicités de «la mise en place, dans le cadre de la Décision 693, du mécanisme de la Troïka de l’UA, composée des Présidents sortant, en exercice et entrant de l’UA, ainsi que du Président de la Commission de l’UA, pour apporter un soutien efficace aux efforts conduits par les Nations unies».

En définitive, la Conférence ministérielle africaine et la Déclaration de Marrakech ont reconnu l’exclusivité de l’ONU et du processus mené sous ses auspices, dans le traitement du dossier du Sahara.

Le jeu de Pretoria, d’Alger et du polisario, a ainsi été faussé. Eux, qui n’en sont pas à leur première tentative de s’auto-investir d’un rôle aussi important que celui de l’ONU, dans le dossier du Sahara et qui n’ont cessé de s’agiter dans ce sens, en sont pour leur frais. Le Maroc est ferme: il défendra le leadership de l’ONU jusqu’au bout et n’acceptera que ce qui a été décidé par l’UA elle-même. C’est-à-dire, un soutien de l’Union africaine aux efforts de l’ONU dont se chargera exclusivement la Troïka.

Mohcine Lourhzal

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