Les rouges à lèvres que les femmes appliquent quotidiennement contiennent des métaux toxiques. C’est une découverte d’une étude américaine sur les rouges à lèvres et les gloss. Ces métaux toxiques favoriseraient le développement de cancers.
Les scandales en matière de consommation n’en finissent pas. De nombreuses études et recherches scientifiques recommandent par conséquent de surveiller son assiette et de chercher à connaître l’origine de son contenu. Le dernier scandale de la viande chevaline vendue à la place de la viande bovine est édifiant et, bien avant cela, des chercheurs scientifiques avaient mis en garde contre certains médicaments qui mettaient en danger la vie des malades (cas de la pilule Diane et d’autres médicaments faisant partie de la liste noire). Actuellement, c’est au tour des produits cosmétiques, plus précisément les rouges à lèvres.
Métaux toxiques dans les rouges à lèvres
Certains rouges à lèvres que les femmes appliquent quotidiennement contiennent des métaux toxiques. Une étude américaine révèle la présence de ces métaux toxiques dans ces produits, ainsi que dans les gloss ou brillants. Lesdits métaux favorisant le développement de cancers. Ainsi, des chercheurs de l’Université Berkley ont analysé le contenu de 32 produits achetés dans les grandes surfaces ou acquis auprès de salons de beauté. Donc des marques bien connues du grand public! Le résultat a été le suivant: neuf métaux toxiques, comme l’aluminium, le cadmium, le manganèse, le plomb, le chrome, ont été décelés dans 60% des rouges à lèvres. Certains d’entre eux pourraient au fil du temps être dangereux pour les consommatrices. De ce fait, si la teneur en plomb (présent dans 24 rouges à lèvres sur les 32 examinés) est bien en dessous de la dose journalière acceptable, une utilisation répétée de ce type de maquillage entraîne des conséquences néfastes. Idem pour une exposition au chrome, également substance cancérigène. Il en va de même pour le manganèse soupçonné d’être toxique pour le système nerveux. L’aluminium est quant à lui néfaste pour les poumons. «Certains métaux toxiques sont présents à des niveaux qui pourraient avoir un effet à long terme», précise Katharine Hammond, l’auteure principale de l’étude. L’exposition est d’autant plus dangereuse que le rouge à lèvres s’ingère facilement. Ainsi, L’étude souligne qu’une utilisatrice régulière en absorbe en moyenne 24 milligrammes par jour. Un résultat qui augmente à 87 milligrammes par jour pour les femmes se remaquillant plusieurs fois.
Ce n’est pas le premier débat
Bien avant cette étude, l’Agence de sécurité sanitaire américaine a fait une étude sur 400 bâtonnets de rouges à lèvres de marques différentes. Le résultat a révélé qu’un bon nombre de ces bâtonnets contient du plomb, un neurotoxique cancérigène. De grandes marques se trouvent aux premiers rangs des produits contenant des niveaux élevés de plomb. Certes, on trouve ce métal lourd dans la nature, mais nous ne sommes pas censés l’ingérer. En effet, il s’agit d’un neurotoxique qui peut entraîner des problèmes de santé, notamment des troubles mentaux, de fausses couches, une baisse de la fertilité, des changements hormonaux, des menstruations irrégulières et une puberté décalée. Le plomb traverse facilement la barrière placentaire, ce qui le rend également dangereux pour les femmes enceintes. Des études ont montré que certains types de plomb peuvent être une cause de cancer. D’après l’OMS, «même à des niveaux relativement faibles, l’exposition peut avoir des effets graves». Le plomb s’installe dans le corps avec le temps (il tend à se fixer sur les os) et les rouges à lèvres contenant du plomb, appliqués plusieurs fois par jour, combinés au plomb déjà présent dans l’eau et ailleurs, peuvent entraîner de fortes expositions. Certaines associations prônent ainsi la vigilance, ne serait-ce qu’en raison d’interactions nocives avec d’autres substances (dites aussi «effets cocktails»).
L’Oréal et Maybelline en première ligne
C’est ce que confirme une étude menée par la Food and Drug Administration (FDA, américaine) concernant les rouges à lèvres: tous les rouges à lèvres présents sur le marché américain en 2010 contiennent du plomb. Le taux moyen détecté parmi les 400 bâtonnets testés est de 1,11 partie par million (ppm), ce qui est très proche de la moyenne de 1,07 ppm obtenue lors d’une précédente étude réalisée entre octobre et décembre 2007. Selon les marques testées, des variations allant de 0,026 ppm à 7,19 ppm ont été observées. L’étude démontre que les grandes marques, telles que Maybelline, L’Oréal, Procter & Gamble, Estée Lauder, Fashion Fair de Johnson Publishing, Revlon, Clorox Company, Dior de LVMH, NARS de Shiseido, Mary Kay, Gabriel de Gabriel Cosmetics et Rimmel London de Coty, sont parmi les premières concernées avec des taux de plomb élevés.