Suite à des informations publiées par des journaux espagnols, la Garde civile espagnole a découvert un réseau de «bébés volés» nés au Maroc ou dans l’enclave de Melilla dans les années 1970-80. Le ministère marocain de la Justice explique ce sujet.
Sur le site du ministère de la Justice, le Procureur général de Nador relate l’affaire des trafics de bébés marocains. Il rappelle qu’après les informations publiées dans des supports espagnols, il a demandé à la Police judiciaire d’ouvrir une enquête. Ainsi, il s’est avéré que, le 2 juin 1985, deux individus (un homme et une femme) ont été arrêtés avec deux bébés (un garçon et une fille) âgés de 20 et 25 jours. Selon le Procureur général, ce couple aurait acheté ces deux nourrissons à une intermédiaire espagnole établie à Mellilia pour un montant de 1 million de pésètes (environ 60.000 DH) pour chaque bébé.
L’intermédiaire accueillait les nourrissons achetés par sa sœur à Nador avant de les revendre à des familles espagnoles. La Police judiciaire avait ensuite procédé à l’arrestation de la femme espagnole (née à Tétouan en 1922 et vivant à Nador) qui a avoué qu’elle vendait des enfants abandonnés. En effet, les deux sœurs auraient réussi à créer un réseau avec deux autres femmes. L’une d’elles, une assistante sociale exerçant à l’hôpital Hassani à Nador, leur aurait vendu deux nourrissons à 1.000 DH chacun. Quant à l’autre complice, qui travaillait à l’hôpital Al Farabi d’Oujda, elle vendait les nourrissons entre 2.000 et 2.300 DH chacun.
La même source indique que la mise en cause a fait passer à Melillia 11 enfants, avec l’aide d’une ressortissante espagnole dénommée Soledad, moyennant des sommes d’argent. Le nombre de bébés ayant fait l’objet de ce trafic s’élève à 11: deux en 1978, cinq en 1979 et quatre en 1985, précise le parquet général. Les mis en cause avaient alors été déférés devant le Procureur du Roi en état d’arrestation, le 29 août 1985, avant leur comparution devant le tribunal de première instance qui les avait condamnés à cinq ans de prison ferme, pour avoir sciemment fait disparaître des bébés dans des conditions entravant leur identification, conformément à l’article 571 du Code pénal. Le tribunal a acquitté la dénommée Kninich Fatna. Ce jugement avait été confirmé en appel, avec commutation de la peine à un an de prison ferme (www.justice.gov.ma). Affaire à suivre…