Volkswagen ne semble plus être seul dans le scandale de manipulation des moteurs diesel. Le constructeur allemand vient d’être rejoint par Audi…
En effet, le parquet allemand a lancé une enquête préliminaire sur Audi, la marque haut de gamme de Volkswagen, dans le cadre du scandale sur la manipulation des tests sur les émissions polluantes des moteurs diesel du groupe.
Le procureur en chef d’Ingolstadt (sud de l’Allemagne) où se trouve le siège d’Audi a précisé que cette enquête visait à déterminer si des poursuites doivent être engagées contre la filiale de Volkswagen.
Audi reconnaît…
La marque Audi a annoncé qu’elle était concernée à hauteur de 2,1 millions de véhicules sur un total de 11 millions équipés du logiciel à l’origine de la manipulation, tandis que Skoda, autre marque du groupe Volkswagen, s’est dit affectée à hauteur de 1,2 million de voitures.
Volkswagen est plongé dans la plus grave crise de son histoire, vieille de 78 ans, depuis qu’il a reconnu avoir triché sur ses tests d’émissions aux Etats-Unis. L’affaire des moteurs diesel truqués, qui a fait perdre à Volkswagen plus de 40% de sa valeur boursière, a été révélée le 18 septembre dernier par l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) et a entraîné la démission du président du directoire du groupe, Martin Winterkorn. Le fabricant allemand avait reconnu que 11 millions de ses véhicules dans le monde entier sont équipés du logiciel conçu pour fausser les résultats des contrôles de pollution.
Selon le ministère allemand des Transports, le groupe a également manipulé des tests en Europe où il vend beaucoup plus de véhicules. La justice allemande avait ouvert une enquête pour fraude concernant l’ancien président du directoire de Volkswagen, Martin Winterkorn.
Rappel des véhicules à partir de janvier
L’opération de rappel des véhicules équipés de moteurs diesel truqués devrait commencer en janvier pour s’étaler jusqu’à fin 2016, a annoncé le nouveau patron de Volkswagen, Matthias Müller. «Nous présentons cette semaine à l’Autorité de sûreté automobile (KBA) des propositions de solutions techniques. Si elles sont acceptées, nous commanderons les pièces. Si tout se passe comme prévu, nous pourrons commencer les réparations en janvier», a précisé Müller à la presse allemande.
Et Merkel rassure…
La chancelière allemande, Angela Merkel, a relevé que ce scandale de Volkswagen est «bien sûr, un événement dramatique qui n’est pas bon»… Mais «la réputation de l’industrie allemande, la confiance dans l’économique allemande, n’est pas si éprouvée que nous ne soyons plus considérés comme un bon pays pour les affaires». Elle a dans ce sens ajouté que Volkswagen devrait désormais s’en tenir à une «transparence nécessaire».
Réactions européennes
Si la Suisse a annoncé avoir interdit l’importation et la commercialisation sur le marché helvétique des véhicules touchés par le scandale des tests antipollution truqués, qui éclabousse le constructeur automobile allemand, le Parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour tromperie aggravée, suite au scandale dans lequel est impliqué Volkswagen. Cette enquête concerne les voitures vendues en France, soit près d’un million de véhicules diesel, tous équipés du logiciel permettant de tromper les contrôles antipollution.
Et la liste des pays qui enquêtent sur les voitures diesel ne cesse de s’allonger, en particulier les Etats-Unis, la Corée du Sud, l’Italie, la France et l’Allemagne. Le Mexique s’y est ajouté en annonçant qu’il enquêtait pour savoir si le constructeur a produit des moteurs diesel truqués sur son territoire.
Il est normal que quand Volksvagen tombe, ce sont toutes ses autres marques, notamment Audi et Skoda, qui vont suivre. Reste à savoir si d’autres constructeurs ne recourent pas à d’autres subterfuges pour s’assurer un meilleur positionnement sur le marché mondial… Qui aurait pensé que Volksvagen et Audi seraient un jour aussi «tricheurs»?
Hamid Dades