Scrutin du 7 octobre 2016 La bataille des urnes est lancée

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A moins d’un mois des élections législatives du 7 octobre, les partis politiques sont déjà en campagne. Ils promettent aux citoyens monts et merveilles et, surtout, de faire mieux que l’actuel Exécutif. Faut-il croire leurs promesses?

Le 7 octobre, les Marocains ont rendez-vous avec les urnes. A quelques semaines des élections législatives, les scénarios se suivent et ne se ressemblent pas, alors que les discussions émaillent les réunions des partis politiques et les débats de rue. La question que tous les Marocains et Marocaines posent est: qui va remporter la bataille des urnes? Les alliances les plus folles sont imaginées et les avis diffèrent. Nombreux sont ceux qui affichent d’ores et déjà leur ras-le-bol de la politique et jurent par tous les dieux qu’on ne les y prendra plus. C’est dire l’état d’esprit qui règne. «Normal», argumentent les plus convaincus. Les politiques ne réussissent plus à drainer foule et encore moins à convaincre les Marocains qui savent que les élus disparaissent une fois choisis. «Qui de nous, disent-ils, a revu les élus pour lesquels il a voté et à qui il a fait confiance, pour les  voir réaliser sur le terrain leurs engagements formulés dans le programme électoral de leur parti, si programme il y a?». Une chose est sûre, reconnaît un député socialiste, membre de la Commission des finances à la Chambre des représentants: «Il y a un problème d’interpellation du fait que nombre d’électeurs ignorent tout de leur élu, jusqu’à son nom; une relation qui se trouve faussée par le système électoral marocain qui ne permet pas l’interpellation».

En attendant ce rendez-vous électoral, les avis sont divisés sur le bilan de l’actuel gouvernement. En effet, il y a ceux qui estiment à tort ou à raison que l’actuelle équipe gouvernementale a quand même à son actif moult réalisations, que certains des gouvernements qui l’ont précédée n’ont pas réussies, ce qui pourrait justifier à leur avis sa reconduction. Et il y a les autres, plus pessimistes -ou peut-être plus réalistes-, qui ne voient pas d’un bon œil le maintien de l’actuelle alliance et n’ont pas d’objection à ce que les Marocains changent d’élus parlementaires et de gouvernement; un air frais qui ne ferait pas de mal à un corps qu’ils jugent essoufflé. Une chose est sûre: les Marocains ont appris à faire la différence, alors que les partis politiques n’ont plus rien à donner. Les alliances partisanes ne se distinguent plus par des programmes électoraux clairs et percutants et, quand ils arrivent au pouvoir, ils sont tellement perdus qu’ils se rabattent sur les programmes étatiques.

Spécial France : Le pays où tout est possible

La campagne électorale pour le scrutin du 7 octobre 2016 n’a pas encore reçu le feu vert du ministère de tutelle que déjà une campagne pré-électorale est lancée et que l’argent coule à flots. Les partis ne lésinent pas sur les moyens pour financer l’organisation de rencontres avec les médias, dans les palaces de Rabat ou Casablanca, afin de présenter leurs programmes électoraux. Leurs dirigeants étalent le meilleur de leurs recettes à même d’attirer des citoyens qui demeurent difficiles à convaincre. Des leaders de partis politiques s’évertuent, lors de ces rencontres, à présenter les grandes lignes de leurs programmes électoraux respectifs et promettent aux électeurs potentiels monts et merveilles, y compris les promesses de réalisations qui ne relèveront pas de leurs compétences.

L’Istiqlalien Hamid Chabat, qui a annoncé ne pas se présenter aux prochaines élections législatives pour se consacrer entièrement au parti, a présenté les grandes lignes du programme du P.I, contenues dans un document de 68 pages, avec un slogan accrocheur, «Un contrat pour la dignité», qui fait miroiter aux électeurs un projet de «nouveau modèle de développement» et des politiques sociales volontaires et efficaces pour l’accompagner, le réaliser et le réussir. La classe moyenne occupe une place de choix dans le programme électoral du parti de Allal El Fassi, où le P.I promet de réussir ce que l’équipe gouvernementale, qui bientôt tirera sa révérence, n’a pas réussi. Chabat s’engage à créer 800.000 nouveaux postes d’emploi d’ici 2021 et, chiffres à l’appui, fustige l’Exécutif actuel qui, affirme-t-il, n’a réussi à créer que 169.000 emplois.

Liban | Elections incertaines

Le Rassemblement National des Indépendants (RNI) que dirige Salaheddine Mezouar qui, lui aussi, se consacre à la bonne marche du parti de la colombe, promet de son côté un taux de croissance économique annuel entre 4,5 et 5,5%. De même, il s’engage à porter l’investissement du budget général à 60 milliards de dirhams, le tout cimenté par trois défis de taille, à savoir la croissance, l’emploi et les services sociaux.

Mohammed Nafaa

Abdelali Doumou

«Qui connaît l’élu pour lequel il a voté?» Intervenant lors d’une table ronde, à l’occasion de la tenue du 10ème Colloque international des Finances publiques, Abdelali Doumou, député et membre de la Commission des finances à la Chambre des représentants, a appelé à la réforme de l’Etat, critiquant sévèrement le manque de moyens mis à la disposition des parlementaires pour mener à bien leur mission. «L’élu, a-t-il dit, n’a aucune maîtrise des différents secteurs publics et gère un budget de la collectivité qui ne représente que 15% des ressources qui lui sont allouées par l’Etat». Et d’ajouter: «Il y a un divorce entre les responsables politiques et l’administratif. La responsabilité administrative est aux mains des gestionnaires de l’Etat… Le citoyen n’a pas aujourd’hui les moyens de faire connaître ses doléances: nous ne pouvons pas interpeller un élu que nous n’avons pas élu. Il y a là un problème d’interpellation. Nombre de citoyens ne connaissent pas le nom de leur maire pour lequel ils ont voté; une relation faussée par le système électoral qui ne permet pas l’interpellation».

MN

 

 

 

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