Pour la cérémonie de signature de la Charte, ils sont venus, ils étaient tous là…Les dirigeants de la majorité sont-ils sortis unis et rassemblés, bien qu’ils aient reconnu leurs divergences ?
C’est du moins ce qui ressort de leurs déclarations respectives lors de la cérémonie de signature de la Charte de la majorité gouvernementale.
Pour Saâd-Eddine El Othmani, qui s’évertue à colmater les brèches, il n’y a pas de gouvernement à deux têtes!
Le chef de gouvernement a profité de son intervention, à l’occasion de la signature de la Charte de la majorité, lundi 19 février 2018, pour démentir les détracteurs de son équipe gouvernementale qui n’avaient de cesse, a-t-il affirmé, de faire croire à l’existence, au sein du gouvernement, de divergences qui feraient en sorte que celui-ci peine à terminer son mandat.
Un programme bien défini
Le chef de gouvernement a expliqué, lors de la réunion à laquelle ont assisté les secrétaires généraux des six partis (PJD (El Othmani), RNI (Aziz Akhannouch), USFP (Driss Lachgar), MP (Mohand Laenser), UC (Mohamed Sajid) et PPS (Nabil Benabdallah), que la coalition gouvernementale est basée sur un programme bien défini et qu’il est normal, en dehors de celle-ci, qu’il y ait des divergences du fait qu’il y a six partis et non un seul.
S’adressant à ceux nombreux, a-t-il dit, qui font de la divergence la fin du monde, il a rétorqué: «Ce qui nous unit au sein du gouvernement est plus que ce qui nous sépare». Et d’ajouter: «Nous, à l’intérieur du PJD, nous avons toujours dit et depuis longtemps que nous ne sommes pas un parti stalinien».
Raffermir l’unité
Dans un souci manifeste de raffermir l’unité du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani a lancé, déterminé à en finir avec les différentes allégations qui visent à ternir l’image du gouvernement: «Il n’y a pas de gouvernement à deux têtes, mais un gouvernement avec un seul chef nommé par SM le Roi Mohammed VI».
S’agissant du retard pris dans la préparation de la Charte de la majorité gouvernementale, le chef de gouvernement l’a imputé au fait que «nous avons tenu à ce que tous les partis de la majorité soient présents. Or, nombre d’entre eux étaient en missions officielles et certains partis préparaient leur congrès ou leur Conseil national». En plus, a souligné El Othmani, chaque parti tenait, au sein de la Commission parallèle, à laisser son empreinte personnelle. «Normal, nous sommes six partis et chacun a ses propres affinités, bien que chacun de nous respecte celles des autres. Sinon, nous serions un seul parti». La nature de l’action politique étant l’existence de divergences, a encore dit le chef de gouvernement, ce n’est pas un signe négatif, mais plutôt une réelle richesse et des acquis. La diversité, pour sa part, est positive.
Déclarations acerbes
Faisant référence aux déclarations parfois acerbes qui ont marqué la période de préparation de la Charte gouvernementale, El Othmani a souligné: «Si celles-ci vont jusqu’aux critiques personnelles entre les membres de l’Exécutif, alors rien ne nous unira plus. Nous sommes conscients de l’existence de divergences entre nos partis respectifs. Cependant, nous ne les cachons pas et nous demeurons soucieux d’assumer nos responsabilités, dans le strict respect de la déontologie et de la haute éducation marocaine».
Bonnes réalisations du gouvernement
Il est vrai, a assuré le chef de gouvernement, que les attentes des Marocains sont grandes. Mais il faut reconnaître aussi les bonnes performances et les réalisations du programme du gouvernement, axé sur trois pivots: l’accélération industrielle, la compétitivité de l’entreprise marocaine et la réforme de l’administration, «vu que la lutte contre la corruption est notre pain quotidien».
Un événement de taille
De cette cérémonie de signature de la Charte de la majorité gouvernementale, peut-on déduire que cette dernière, qui a qualifié cette Charte d’événement de la plus haute importance, est désormais déterminée à serrer les rangs et à œuvrer d’un commun accord pour l’intérêt du pays ? «La majorité restera jusqu’à la fin de son mandat naturel», a crié haut et fort le chef de gouvernement».
Tous réunis autour d’un programme
Pour sa part, Aziz Akhannouch a souligné: «Nous pouvons ne pas être d’accord, mais nous nous réunissons autour du programme gouvernemental», précisant que la fidélité et l’engagement sont très importants au sein de la majorité.
Mohand Laenser, lui, a démenti les accusations selon lesquelles il aurait dit que ce gouvernement ne terminera pas son mandat. «Ce que j’ai réellement dit, c’est que ce gouvernement n’ira pas jusqu’au bout de son mandat de quatre ans, si les attaques mutuelles se poursuivent», a tenu à corriger le patron du Mouvement Populaire
Pour un nouveau modèle de développement
Pour sa part, Driss Lachgar s’est voulu conciliant. «Notre parti (USFP) est satisfait du parcours du gouvernement, qu’il s’agisse des droits de l’homme ou de la femme», a-t-il affirmé.
Le Secrétaire général de l’UC, Mohamed Sajid, a de son côté appelé à réfléchir sur un nouveau modèle de développement, conformément aux Orientations royales.
Prenant la parole à son tour, Nabil Benabdallah, Secrétaire général du PPS, a appelé à consolider la symbiose entre les différentes composantes de la majorité.
Mohammed Nafaa