Société Générale démarre sa banque privée. Elle se veut très sélective quant à sa clientèle cible, exigeant des avoirs financiers d’au moins 2 millions de dirhams comme ticket d’entrée.
«Il ne s’agit pas d’une création de la banque privée à proprement dit, mais d’une évolution d’un dispositif de gestion patrimoniale qui existait depuis plus de dix ans. Au fil du temps, on a constaté qu’il faut adapter nos services et produits financiers à l’évolution du marché», affirme Khalid Chami, directeur général du groupe Société Générale Maroc. C’était à l’occasion d’une conférence de presse, mercredi 23 octobre, au siège de la banque à Casablanca. La nouvelle stratégie de gestion et de valorisation des actifs financiers d’une clientèle haut de gamme vise à renforcer la position de la banque sur le marché en apportant des solutions personnalisées et mieux adaptées aux besoins. L’institution financière se veut très sélective quant à sa clientèle cible en exigeant des avoirs financiers d’au moins 2 millions de dirhams pour prétendre bénéficier de ses solutions en matière de conseil en investissement et de gestion de fortune. «Au-delà des critères quantitatifs, nous imposons également des critères qualitatifs. Cette segmentation nous permet de définir à qui on s’adresse et de bien connaître nos clients parmi même ceux qui figurent dans nos bases de données et qui ne sont pas encore identifiés», explique Salima Benhima, directrice de la banque privée de Société Générale Maroc. Et d’ajouter que son groupe compte déjà aujourd’hui pas moins de 2.000 clients. A son avis, le potentiel de développement est là et il importe donc de déterminer les caractéristiques du client et surtout son cercle familial, élément crucial dans la segmentation du marché cible.
Garantie d’une rentabilité élevée
Sur les nombreuses offres de gestion et de protection de fortune existant sur le marché, la valeur ajoutée de la banque privée de Société Générale Maroc consiste en une garantie d’«une rentabilité élevée pour les clients», comme l’a soulevé Jean-François Mazaud, directeur de Société Générale Private Banking France. Cette garantie tient, selon lui, à la nature même de son activité du fait de «la faible consommation des fonds propres». Le taux de rendement élevé des actifs investis tient également au cycle de vie du marché en étape de croissance. «Actuellement, le marché n’offre pas de produits et services pertinents et innovants, sujet de préoccupation primaire de nos clients. Nous sommes tenus donc d’avoir un réflexe à ses sous-jacents», soutient Chami. Le banquier précise qu’il ne compte pas révolutionner le marché de la gestion privée, mais développer de nouvelles idées et solutions. Il s’agit de s’appuyer sur l’expertise de la Société Générale Private Banking, élue meilleure banque européenne sur le marché des produits dérivés, depuis plus de dix années consécutivement, selon J-F. Mazaud.
8 agences
Pour mieux servir sa clientèle patrimoniale, la nouvelle banque privée déploie toute une équipe de spécialistes Métiers répartis sur 8 agences couvrant les villes de Casablanca (3), Rabat, Fès, Marrakech, Tanger et Agadir. Les services de conseil et de gestion d’actifs financiers proposés sont déclinés en une offre assez large, à l’exemple des OPCVM contractuels, des contrats d’assurance Vie en unités de compte, de la gestion sous mandat, etc, outre les solutions classiques comme l’immobilier et les fonds de commerce.
Interpellé sur la gestion des objets d’art, Chami précise que ce marché n’offre pas encore de produits et services pertinents. «Mais nous devons avoir un réflexe. D’ailleurs, notre stratégie patrimoniale est fondée sur la logique d’architecture d’ouverture qui consiste à intégrer et arranger des services bien qu’ils ne figurent pas dans notre portefeuille de gestion», conclut-il.
A noter enfin que la gestion privée est un véritable moteur de croissance en matière de contribution à la liquidité, subissant ces derniers temps de fortes tensions.
Mohamed Mounjid