Tana (diminutif de Tananarive, en malgache Antananarivo, capitale de Madagascar) a enfin accueilli «son» Sommet de la Francophonie.
Celui de 2010, dont elle devait être l’hôte, avait été délocalisé en urgence à Montreux, en Suisse, puisque, à la suite du coup d’Etat d’Andry Rajoelina, en mars 2009, la «Grande île» avait été suspendue de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) pendant cinq longues années.
Pour l’hôte du sommet, Madagascar, l’organisation de ce grand raout diplomatique, a été un défi logistique sans précédent. Fier de son statut d’organisateur («Madagascar, centre du monde», proclame, par exemple, une affiche dans le centre-ville d’Antananarivo), le gouvernement malgache a beaucoup investi dans les infrastructures, malgré ses maigres ressources.
Au-delà des traditionnels rappels au respect des principes démocratiques et des droits de l’homme, une large partie des débats a porté sur le rôle d’accompagnement que peuvent jouer les pays francophones du Nord pour aider d’autres Etats à renforcer leurs capacités institutionnelles et juridiques. Sans oublier le soutien à apporter aux sociétés civiles pour qu’elles puissent tenir toute leur place dans le dialogue social. La question sécuritaire a bien entendu été abordée. Pour cette édition, Michaëlle Jean a choisi comme credo «le français utile». «Elle veut montrer que cette langue partagée, tout comme l’anglais, est aussi employée au niveau international, dans le cadre des affaires ou encore des sciences appliquées», souligne son chef de cabinet.
Patrice Zehr