Les développements sécuritaires en Afrique devraient susciter une réflexion profonde et une action concertée et efficace, a affirmé le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, M. Nasser Bourita, devant le 35eme Sommet ordinaire de l’Union africaine qui poursuit dimanche ses travaux à Addis-Abeba.
Intervenant devant le Sommet, le ministre a transmis les félicitations chaleureuses de Sa Majesté le Roi Mohammed VI au nouveau président en exercice de l’Union africaine et le plein soutien du Souverain à son mandat à la tête de l’organisation panafricaine.
Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger a aussi félicité le Président de la Commission de l’UA pour le travail et l’engagement pendant son mandat et remercié le Commissaire en charge de la paix et la sécurité pour son rapport exhaustif et intéressant sur la situation de paix et de sécurité dans le continent.
Abordant le point relatif à l’examen du rapport sur les activités du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) et l’état de la paix et de la sécurité en Afrique, M. Bourita a relevé que le paysage sécuritaire en Afrique présente malheureusement des reculs déplorables et des développements inquiétants.
« En effet, on constate d’un côté une instabilité politique interne dans plusieurs pays africains et le retour du fléau des coups d’états dans plusieurs régions du continent. On constate aussi une propagation alarmante du terrorisme dans notre continent et le lien de plus en plus établi entre les groupes séparatistes et le terrorisme. On constate enfin l’impact négatif croissant du changement climatique sur la fragilité du contexte sécuritaire de notre continent », a déploré le ministre, affirmant que «ces développements devraient nous interpeller et susciter une réflexion profonde et des actions concertées et efficaces ».
Au sujet de la mise en œuvre efficace des décisions de l’UA et la réalisation des aspirations de l’Agenda 2063 intimement liées aux objectives de bonne gouvernance, d’état de droit et de sécurité en Afrique, M. Bourita a souligné que c’est dans cette optique que le volet de la réforme du CPS doit se poursuivre afin d’améliorer ses méthodes de travail et rendre cet organe plus fort et mieux outillé pour répondre aux défis liés à la paix et à la sécurité dans notre continent.
Concernant la question du Sahara marocain, le ministre a réaffirmé que le Royaume Maroc poursuit son engagement dans le cadre du processus mené par les Nations Unis pour trouver une solution sur ce différend régional. Le conseil de sécurité des Nations Unis a adopté en octobre dernier la résolution 2602 qui appelle à la tenue de tables rondes avec la participation de toutes les parties. « Malheureusement cette résolution, qui représente la volonté de la communauté internationale, a été rejetée par la véritable partie à ce différend régional. La résolution 693 a établi le cadre de l’intervention de notre organisation en soutien et en appui au processus onusien. Le Maroc continuera à soutenir ce cadre », a réitéré le ministre.
Pour ce qui est du point relatif à l’importance de la question de gouvernance politique et de constitutionnalisme en Afrique comme condition sinequanone de la stabilité du continent, M. Bourita a affirmé à cet égard que le Maroc salut les efforts de la Commission de l’UA dans l’observation des élections dans le continent. « Le Maroc est conscient des difficultés en termes de ressources humaines et financière que rencontre la Commission dans la conduite des missions d’observation des élections. A cet effet, le Maroc annonce qu’il apportera une contribution financière pour renforcer l’action de la Commission dans le domaine d’observation des élections. Le Maroc mettra également à la disposition de la Commission sa longue expérience et expertise, notamment en termes de formation des observateurs », a conclu le ministre.
Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger représente SM le Roi Mohammed VI à cette 35eme session du Sommet placée cette année sous le thème «Bâtir une résilience en matière de sécurité nutritionnelle sur le Continent africain : renforcer l’agriculture, accélérer le développement socioéconomique et du capital humain».
LR/MAP