L’immigration, les défis sécuritaires et surtout la jeunesse, auront été l’objet des grands débats de ce Sommet. D’ailleurs, dans cette entreprise plutôt salutaire pour les deux blocs continentaux, le rôle de la jeunesse est capital. Le conclave ivoirien devrait faire, (car au moment où nous mettions sous presse, le Sommet des chefs d’Etats se tenait à huis clos), en effet, la part belle aux questions des jeunes avec un thème qui leur est exclusivement dédié, en l’occurrence «Investir dans la jeunesse pour un avenir durable».
Il suffit de rappeler que 60% de la population africaine a moins de 25 ans pour mesurer, à sa juste valeur, l’importance capitale de cette question qui devra polariser les échanges lors de ce rassemblement afro-européen.
La priorité accordée aux jeunes lors de ce Sommet cadre parfaitement avec la place qu’attache le Maroc à cette frange sociétale. Le Royaume, en pays qui a foi en la jeunesse, a, à maintes reprises, mis en avant le rôle prépondérant, voire décisif, que peuvent jouer les jeunes dans tout projet de développement économique et sociétal. Et c’est au plus haut niveau de l’Etat que le Maroc le laisse entendre.
Dans un discours adressé au 29ème Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine (UA) qui s’est déroulé en juillet dernier à Addis Abeba, SM le Roi Mohammed VI avait insisté que l’avenir de l’Afrique passe par sa jeunesse.
«Une politique volontariste orientée vers la jeunesse canalisera l’énergie pour le développement. L’avenir de l’Afrique passe par sa jeunesse. Aujourd’hui près de 600 millions d’Africains et d’Africaines sont des jeunes. En 2050, 400 millions d’Africains auront entre 15 et 24 ans», avait indiqué le Souverain dans ce discours. Cette progression, a dit SM le Roi, souligne l’urgence d’orienter le dividende démographique vers l’émergence du continent, notant qu’une occasion inespérée s’offre ainsi à l’Afrique de bénéficier d’une main d’œuvre jeune, éduquée et abondante pour nourrir sa croissance économique.
Chaque année, plus de 11 millions de jeunes Africains font leur entrée sur le marché du travail alors que seuls 3 millions d’emplois sont créés, a relevé le Souverain qui a fait remarquer que plus de 70% des jeunes Africains vivent avec moins de 2 dollars par jour.
Comment œuvrer pour résorber le chômage qui frappe de plein fouet la jeunesse du continent, puisque 60% des chômeurs sur le continent sont des jeunes ?, s’interroge le Souverain, qui a assuré que la réponse réside dans un traitement volontariste du triptyque « éducation, enseignement supérieur et formation professionnelle » avec une exigence élevée de qualité.
SM le Roi a ainsi défini, diagnostic précis à l’appui, les contours d’une feuille de route à même de mettre à profit l’énorme potentiel qu’incarne la jeunesse en l’associant surtout à tout effort de développement et en l’érigeant en fer de lance de tout projet sociétal.
Hamid Dades