Le Commissaire européen à l’élargissement et à la politique de voisinage, Štefan Füle, était en visite au Maroc ces 19 et 20 mai. Les difficultés du partenariat ont été examinées et l’idée d’un pilotage politique est née.
C’est la troisième visite du Commissaire européen au Maroc. Ce voyage avait pour objectif de discuter des défis du partenariat entre l’Union européenne (UE) et le Maroc, des réformes engagées par le royaume et du soutien de l’UE.
Štefan Füle a indiqué avoir parlé avec les responsables marocains de certaines difficultés qui ont pu apparaître et du besoin d’un pilotage politique pour y faire face, notamment sur le commerce agricole.
Il faut rappeler que le Maroc a vivement protesté, le mois dernier, après l’annonce par Bruxelles d’une mesure de restriction des méthodes de dédouanement de produits extra-communautaires. Ladite mesure entrera en vigueur l’automne prochain et risque d’entraîner un renchérissement des fruits et légumes marocains sur le marché européen. Fin avril, la Commission européenne a de son côté affiché son impatience sur l’entrée en vigueur d’un accord bilatéral de pêche conclu en 2013. Elle a jugé «regrettable» l’absence de finalisation par le Maroc de son processus d’approbation interne.
Dans cette optique, le Commissaire a affirmé vouloir résoudre ces difficultés à travers la négociation. «Notre ambition commune est d’approfondir davantage notre partenariat privilégié et nos relations excellentes au profit de nos populations respectives», a souligné le diplomate européen.
En outre, Füle s’est félicité du fait que le Maroc est devenu un pays modèle pour cette région et a montré un engagement très ferme avec l’Union européenne, ajoutant que les deux partenaires se dirigent dorénavant vers l’avenir avec la détermination de maintenir ce cap. Le commissaire européen s’est longuement arrêté sur les réformes que le Maroc a entreprises, citant en particulier le rôle accru des femmes dans la vie publique et politique et la réforme de la justice. Il a encouragé le Maroc à maintenir cet élan et à poursuivre son impulsion en matière de réformes politiques, économiques et sociales. Et d’assurer: «En dépit des contraintes budgétaires que connaît l’UE actuellement, nous allons maintenir notre effort pour coopérer avec le Maroc».
Rencontre avec Salaheddine Mezouar
Štefan Füle a eu l’occasion de faire le point avec le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Salaheddine Mezouar. Les discussions ont porté, entre autres, sur le niveau d’ambition que l’UE veut maintenir et sur l’accord de libre-échange complet et approfondi. En effet, les négociations se poursuivent sur le partenariat sur la mobilité, tandis que les négociations pour la facilitation des visas et la réadmission vont bientôt reprendre, selon le diplomate européen.
Pour sa part, Salaheddine Mezouar a souligné que les réformes que le Maroc entreprend et la nature de ces réformes «répondent à un modèle de société que nous avons choisi et qui est basé sur l’ouverture, la démocratie, la tolérance, les droits humains et le respect des valeurs universelles et qui vise à avoir un impact sur la vie quotidienne de la population et le mode de fonctionnement de la société marocaine».
Le ministre de l’Economie et des Finances, Mohammed Boussaid, a fait savoir: «L’UE est disposée à développer davantage son soutien financier au Maroc pour accompagner les grands chantiers de réformes engagées par le Royaume dans les domaines socio-économiques et politiques».
Par ailleurs, le président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi Alami, le ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Boussaid et Štefan Füle ont signé un projet d’appui au Parlement. Nécessitant un investissement de 3 millions d’euros, cet accord de coopération vise à renforcer les capacités de la Chambre à remplir efficacement ses missions constitutionnelles et à accroître la visibilité et la transparence de l’action parlementaire.
Anas Hassy