C’était le dimanche 6 avril, place de la Victoire à Casablanca, que le rendez-vous était donné pour la marche organisée à l’appel de la FDT, de la CDT et de l’UMT. L’UGTM était absente malgré l’annonce de sa participation à cette marche. Apparemment, la centrale s’est retirée parce qu’elle avait accepté de participer au prochain round du dialogue prévu le 15 avril avec le chef de gouvernement. Ainsi, si cette dernière avait annoncé sa participation via un communiqué, elle n’a pas pris la peine d’expliquer «via un autre communiqué» les raisons de son retrait. Un geste qui a poussé les journalistes couvrant l’événement à poser la question au secrétaire général de la FDT, Abderrahmane Azzouzi. La réponse de celui-ci a été: «Non, comment?».
Par ailleurs, la marche du 6 avril, qui a été placée sous le signe de «la défense du pouvoir d’achat, de la dignité, de la liberté et de la justice sociale», a été marquée par le malaise qui a frappé Mohamed Noubir Amaoui. Le dirigeant de la CDT avait éprouvé du mal à respirer, ce qui a poussé le Comité organisateur à l’évacuer d’urgence.
En ce qui concerne les raisons de cette manifestation, ses organisateurs et les manifestants ont accusé le gouvernement de vouloir toucher aux acquis de la classe ouvrière: le désir de relever l’âge de la retraite à 65 ans au lieu de 60 ans, la Caisse de compensation, la liberté syndicale, le droit de grève, le pouvoir d’achat… Les manifestants ont aussi appelé à l’annulation de l’article 288 le considérant comme un article qui porte atteinte aux libertés syndicales. De même, ils ont lancé un appel au gouvernement à assumer ses responsabilités et à mettre en œuvre, en premier, le reliquat de l’accord du 26 avril 2011. A ce sujet, la réponse du gouvernement avait été annoncée avant la tenue de cette marche.
Trois réunions sont programmées à partir de la deuxième moitié du mois courant à Rabat, entre les représentants de l’Exécutif et les partenaires sociaux. La première réunion regroupera Benkirane avec les représentants de l’UMT, de la CDT et de la FDT. La seconde séance est programmée avec les leaders de l’UGTM et une troisième avec l’UNTM. Chacune de ces centrales a présenté son propre mémorandum comportant ses revendications.
Selon le journal proche du chef du gouvernement, Attajdid, un comité de coordination aurait été désigné par la Primature pour prendre contact avec les départements concernés, étudier chaque doléance et préparer les réponses appropriées. D’ailleurs, l’UMT, la FDT et la CDT prévoient une réunion pour évaluer cette marche et discuter de la décision à prendre concernant l’invitation que le chef de l’Exécutif a adressée aux syndicats relative à la reprise du dialogue social.
Les tracas du gouvernement ne s’arrêtent pas là. D’autres cahiers revendicatifs sont brandis. En effet, les militantes des droits des femmes prévoient, elles aussi, une marche, le dimanche 13 avril à Rabat, pour la mise en application de la parité prônée par l’article 19 de la Constitution.
Bouchra Elkhadir