C’est un exode qui a commencé jeudi 15 mars: environ 20.000 civils ont fui, ce jour-là, la partie rebelle de la Ghouta orientale, près de Damas, après avoir été soumis pendant près d’un mois à des bombardements et avoir subi pendant cinq ans un siège des forces gouvernementales syriennes.
Sept ans jour pour jour, après le début du conflit syrien, le président Bachar Al-Assad, soutenu par la Russie, semble sur le point de reprendre la totalité de ce fief rebelle situé aux portes de Damas.
A pied, à moto ou en voiture, des familles syriennes épuisées et affamées ont quitté Hammouriyé et ses environs, vers des zones gouvernementales, laissant derrière elles des proches et des maisons détruites par les bombardements du régime.
Selon l’OSDH, près de 20.000 civils ont été évacués de Hammouriyé et de localités environnantes, soit l’exode le plus massif depuis le 18 février de l’enclave rebelle, où quelque 400.000 civils subissaient un siège asphyxiant, imposé en 2013 par le régime. L’ONU a néanmoins affirmé que le nombre des départs n’était «pas connu, pas plus que les destinations».
Dans la Ghouta orientale, les forces de Damas, appuyées militairement par Moscou, ont lancé, le 18 février, une offensive aérienne d’une rare intensité, suivie d’un assaut terrestre, avec l’objectif déclaré de reprendre l’enclave rebelle d’où des obus sont tirés sur Damas. Le pouvoir en contrôle désormais plus de 70%, au prix d’un lourd coût humain, outre des destructions colossales: plus de 1.260 civils, dont plus de 250 enfants, ont été tués et plus de 4.800 blessés, selon une ONG, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Si l’intensité des bombardements a relativement baissé, jeudi 15 mars, au moins 12 civils ont encore péri sous les bombes du régime, a indiqué l’OSDH.
Patrice Zehr