Les forces turques ont atteint, jeudi 8 mars, un objectif important de leur offensive contre une milice kurde dans le nord-ouest de la Syrie, en prenant le contrôle d’une localité stratégique. Mais leur campagne est loin d’être terminée.
Des militaires turcs et leurs supplétifs syriens ont pris, ce même jeudi, le «contrôle total» de la ville de Jandairis, située dans le sud-ouest de la région d’Afrine, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Cette victoire survient, alors que la progression des forces d’Ankara, qui ont lancé le 20 janvier une offensive contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), qualifiée de «terroriste» par la Turquie, est particulièrement coûteuse en hommes.
Selon l’état-major turc, plus de 40 militaires turcs ont été tués depuis le début de cette opération militaire baptisée «Rameau d’olivier» qui a tendu les rapports entre Ankara et Washington, les Etats-Unis appuyant les YPG contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie.
Mais la prise de Jandairis pourrait marquer un tournant pour les forces d’Ankara et servir de tremplin pour un éventuel assaut sur la ville d’Afrine, bastion des YPG où se trouvent encore des milliers de civils. Les forces d’Ankara «se sont heurtées aux (défenses) kurdes lors des premières semaines, mais elles grignotent désormais les positions des YPG», souligne Aron Lund, expert au think-tank américain Century Foundation.
«Les opérations turques semblent progresser lentement, mais avec régularité (…). C’est peut-être plus lent et douloureux que ce que les Turcs espéraient, mais, pour le moment, la bataille ne progresse que dans une direction: la défaite des Kurdes», ajoute-t-il.
Patrice Zehr